7

2.8K 282 19
                                    


Isandro roulait depuis quelques minutes déjà et Eva n'avait eu cesse de lui poser les même questions.

— Ou allons nous exactement? Allons nous quitter Huelvo? Etes vous sure de ne me faire aucun mal?!

— Pour la septième fois Mademoiselle Gomez. Nous restons à Huelvo et non je ne vous causerai aucun tord. A moins que vous désiriez le contraire. La taquina t-il excédé de l'entendre radoter.

Les joues d'Eva s'enflammèrent.

— Comprenez moi. Je... suis inquiète de suivre un inconnu, qui plus est, s'est introduit chez moi sans qu'aucun signe d'effraction ne soit visible.

— J'ai mes méthodes voilà tout. Chacun ses aptitudes. Répondit Isandro sans jamais quitter la route des yeux.

— Et vous dites ça comme si tout était normal. Incroyable ! Déclara Eva en levant les yeux vers le ciel.

Isandro esquissa un sourire discret.

— Je me pose mille questions à votre sujet. Et je me demande bien qui vous êtes.

— Vous n'allez pas tarder à le savoir. Répondit Isandro en prenant la voie menant vers le Palace Ortega.

Eva crispa son visage, surprise de se trouver à cet endroit.
Un voiturier se précipita pour leur ouvrir la porte et récupérer les clés de la voiture.

Perturbée et mal à l'aise, Eva sortit du véhicule à la hâte et se précipita vers Isandro qui avançait déjà vers l'entrée du Palace.

Dès qu'un employé le croisait, ce dernier s'arrêtait pour le saluer avec respect devant les yeux impressionnés d'Eva qui se posait de sérieuses questions concernant l'identité de cet inconnu.

— M'avez vous emmené ici... par pitié? Chuchota t-elle pour que personne ne les entende.

— Et pourquoi aurai-je fait ça? Vous n'êtes pas un chaton en détresse Mademoiselle Gomez. Et moi, je ne suis pas un homme de coeur. Répondit Isandro tout en continuant à avancer.

Le réceptionniste se hâta à la rencontre d'Isandro.

— Bonjour Monsieur Isandro. Nous étions dans l'ignorance de votre venue. S'excusa le quinquagénaire impeccablement vêtu. 

— Je suis venu sur un coup de tête Jonas.

— Et vois faites bien Monsieur. Comment va Monsieur Lorencio?

— Il va bien. Répondit le milliardaire sans aller dans les détails.

— Dois-je vous préparer votre suite?!

— Oui, s'il vous plait. Je reviens de Madrid et la fatigue commence à se faire sentir.

— Très bien Monsieur. Acquiesça l'employé.

L'homme s'immobilisa en remarquant la présence d'Eva. Il la trouva superbe et ne fut même pas étonné qu'Isandro soit accompagné d'une si jolie femme.

— Et Mademoiselle?! Se permit-il de demander.

— Nous partagerons ma suite. Répondit simplement Isandro.

Eva s'étrangla. Elle était sur le point de riposter quand le milliardaire prit l'initiative d'envelopper sa main avec la sienne.

— La suite te conviendra ma chérie? Lui demanda Isandro, un tendre sourire aux lèvres.

Quoi?! Mais ça ne devait pas se passer de cette façon. A quoi jouait-il?

— Je... préférerai dormir dans une autre chambre. Osa t-elle prononcer.

Le réceptionniste scruta son patron dérouter par la réponse de la jeune femme.

— Ma fiancé garde de très mauvais souvenir de notre dernier séjour dans une suite au Hilton. Pouvez-vous lui assurer qu'ici l'experience sera différente, Jonas?

— Très certainement. Le service et le confort offert au sein du Palace Ortega n'ont cesse de s'améliorer. Le Hilton ne peut égaler le soin que nous dédions à nos visiteurs.

L'institutrice écarquilla ses grands yeux verts.
Qu'essayait donc de faire Isandro? Était-il en train de l'utiliser afin de se donner une sorte d'alibi? Ou pire, allait-il faillir à sa promesse en essayant de se rapprocher d'elle?

— Rassurée? Demanda le bel espognol à l'attention d'Eva.

Elle garda le silence. Isandro passa une main dans le creux de son dos pour l'inviter à parler.

— Parfait. Répondit-elle avec un sourire aussi faux que les facettes de son ancien collègue Tores.

— Très bien. Désirez vous diner à l'étage ou au restaurant ? Demanda Jonas.

— J'ai déjà diné. S'empressa de répondre la jolie blonde.

— Effectivement, nous avons gouté de merveilleux empanadas sur la route. Déclara Isandro en insistant sur le mot « empanadas ».

Eva lâcha un sourire frôlant la niaiserie tandis qu'elle priait pour que ce moment de grand malaise, soit interrompu le plus rapidement possible.

— Très bien Monsieur Isandro. Votre suite sera prête dans deux petites minutes. Assura Jonas avant de s'incliner respectueusement en se dirigeant vers le comptoir marbré de l'accueil.

Eva perdit rapidement ce faux sourire qu'elle arborait depuis quelques minutes pour faire face à Isandro.

— Mais qu'est ce qui vous a pris de me faire passer pour votre... votre... petit-amie? Bafouilla t-elle en rogne.

— Pourquoi? L'idée ne vous plait-elle pas? Ou alors vouw préférez que je vous présente comme la fiancé d'un minable mafieux ?

— Vous n'êtes qu'un....

Offusquée, Eva ne trouvait même pas les mots pour qualifier Isandro.

— Un? Allez jusqu'au bout de votre pensée, Mademoiselle Gomez. Je trouve vos reactions fascinantes. Dommage que vous n'ayez pas de nourritures sous la main, je doute que vous m'aurez honoré d'un autre lancé fort agréable.

— Je sais aussi balancer des coups de pieds là ou ça fait ma, vous savez.

Isandro éclata de rire.

— Fascinante. Déclara t-il d'une voix suffisant haute et claire.

Eva fut prise d'une vague de chaleur, localisée essentiellement dans sa poitrine.
Elle l'observa une poignée de secondes

— Si je vous ai fait passer pour ma petite amie, c'est pour éviter qu'on ne calomnie à votre sujet Mademoiselle Gomez.

— Qui calomnierai à mon sujet? Je ne connais personne ici.

— Vous ne connaissez personne, mais ici tout le monde me connait. Et je n'ai pas pour habitude de me montrer avec une femme, même aussi ravissante que vous l'êtes Mademoiselle Gomez.

Les joues d'Eva prirent une teinte ardente.

— Comment... se fait-il que tout le monde vous connaissent ici? Expliquez moi.

— Monsieur Ortega. Votre suite est prête. Les interrompit Jonas.

Eva écarquilla ses grands yeux perçant, estomaquée par cette information inattendue.

— Ortega?!

Rapidement, Eva fit mille et une connexion.
Ce palace lui appartenait. Et vraisemblablement Isandro n'était pas un riche quelconque.

Mais surtout, elle comprenait désormais que le frère de ce dernier n'était autre que Lorencio Ortega, celui pour qui sa meilleure amie Rachel avait risqué sa vie...
Ce même homme que Rachel avait du fuir quelques mois auparavant sans laisser aucune trace...

Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant