Éva - Toi, l'imprévu. [Les frères Ortega 2]

20

Tétanisé, Alfredo resta un large moment sans réagir. Son pire cauchemar venait de prendre forme.
L'un des hommes qu'il redoutait le plus demeurait en race de lui, aussi confiant qu'un soldat romain.

Isandro projeta rapidement son regard brillant sur la seule qui occupait ses pensées à ce moment précis.
Toujours dans les bras d'Afredo, Eva arrima ses deux émeraudes aux yeux sombre de son bel Ortega, communiquant de cette façon sa joie de le revoir auprès d'elle.

— Qu'est-ce que... tu fous là? Demanda le voyou avec peu d'assurance.

Isandro esquissa un rictus diablement séduisant.

— Ai-je besoin de te l'expliquer Alfredo? Lui répondit-il en s'avançant lentement.

— N'avance pas ! Reste ou tu es? Paniqua Alfredo sans jamais relâcher sa fiancé.

Le mafieux palpa l'arrière de son pantalon afin d'y attraper l'arme toujours pendue à cet endroit.

Mais il ne la trouva pas.

— Eva, viens par ici, s'il te plait. L'invita Isandro.

Alfredo observa la jolie blonde avec incompréhension. Délicatement, l'institutrice se dégagea et tendit immédiatement l'arme à feu qu'elle avait subtilisé à Isandro.

— Qu'est-ce qu'il se passe, bordel? Eva?! Aboya t-il.

Elle garda le silence tout en se plaçant derrière le bel espagnol. Prouvant à son ex fiancé qu'elle avait rallié le camps adverse.

— Bordel Eva ! Il t'a payé c'est ça? C'est pour son oseille?

— Absolument pas. Répondit Isandro en récupérant l'arme.

— Qu'est-ce que tu fous avec ma femme?! S'emporta Alfredo.

— Ta femme?! J'entend là une affirmation pleine de prétention. Déclara Isandro en laissant un éclat de rire lui échapper.

— C'est ma femme, et je t'interdis d'utiliser je ne sais quelle menace pour la monter contre moi. Insista le mafieux.

Isandro pivota vers Eva, il pouvait voir de la peur dans le regard de la jolie femme. Une peur dont il n'était pas le responsable.

Elle ne le craignait pas lui, mais cette pourriture d'Alfredo.

— La seule menace qui pèse sur Eva c'est toi Alfredo ! Pesta Isandro submergé par une colère grandissante.

— C'est un ramassis de conneries ! Eva est heureuse avec moi.

Isandro s'avança suffisamment rapidement pour surprendre Alfredo et lui asséner un crochet du droit.

— C'est en la cognant de cette façon que tu la rends heureuse? Hurla Isandro en projetant le mafieux au sol.

Alfredo resta quelques secondes sonné avant de tenter de se relever. Sa lèvre saignait déjà, alors il essuya sa bouche à l'aide de la manche de son pull.

— Qu'est-ce que tu lui as raconté? Demanda t-il à l'intention d'Eva.

Le regard d'Alfredo était aussi menaçant et effrayant que toutes les fois ou il avait levé la main sur la jeune institutrice.

— Rien... Paniqua t-elle.

— Elle n'a pas besoin de parler, les traces sur son corps en disent déjà suffisamment.

Alfredo se releva d'un bond, les nerfs à vif.

— Qu'est-ce que tu fous là Isandro? Je ne pense pas que tu aies fait toute cette route pour régler mes problèmes de couple.