𝐈𝐈𝐈 | 𝐋𝐄𝐋𝐈𝐀

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»»—   Intégration   —««

"Quand le poids du cœur est supérieur à celui de la raison, c'est tout l'équilibre des choses qui est menacé."

𝐋𝐄𝐋𝐈𝐀

Je ne voulais pas aller au lycée aujourd'hui, mais ma mère en avait décidé autrement. Comme d'habitude, elle m'avait fait du chantage.

« Si tu ne vas pas au lycée je te prends ton argent, ton téléphone et je te prive de livres, c'est bien compris ? »

Je ne saurais dire depuis combien de temps ma mère est si amère et exigeante. Son plaisir à elle a toujours été mis en priorité, c'est simple. Elle ne pense qu'à elle. Le bien-être des autres ne compte pas, ou alors c'est juste de moi qu'elle se fiche...

Le brouhaha des lycéens dans le bus me donne une migraine affreuse. Ils sont tous au moins réunis en groupe, avec leurs amis. Et moi je suis seule, comme la plupart du temps. J'ignore tout et tout le monde. Je me plains d'être seule, mais pourtant je ne fais aucun efforts pour aller vers les autres.

Il y a 1 an, lorsque mon père a été mis en prison, j'ai été suivi par une psy et elle m'avait dit que ce n'est pas toujours aux autres de venir à moi. Ma mère en avait ensuite marre de payer et a donc cessé les séances du jour au lendemain, ça m'arrange. Je ne voulais pas que ma vie privée soit dévoilée au grand jour.

Je souffle tandis que j'essaie de lire mon livre favori, c'est compliqué avec ce vacarme pareil. Le bus s'arrête, prend en route d'autres gens et pour une fois, je lève les yeux. Ma gorge devient sèche tandis que les personnes montes, un regard brûlant et noir s'arrête sur moi.

C'est lui.

Ce qui est étrange c'est qu'on habite à côté, mais qu'il n'a pas pris le même arrêt. Son coup d'œil me donne presque envie de m'enterrer sous terre. Je ne dirais pas que je le déteste, mais je ne le l'aime pas pour autant. Il est arrogant et sans cœur. Enfin, c'est comme ça que je le vois. Il prend place sur un siège et je sens son regard sur moi, je me replonge dans mon roman.

Je sais que pour lui, c'est moi qui suis responsable de l'incident avec son père. Il me voit à travers ma mère. Je ne suis pas fière non plus d'être la fille d'une femme qui joue avec le cœur des hommes jusqu'à les détruire, certains sont allés jusqu'à la dépression. Elle les amadoue pour ensuite les utiliser et se servir  d'eux comme des objets. Robert Scott, le père de Jun en a malheureusement fait partie. Et maintenant il m'a pris comme cible, puisqu'il ne peut pas s'en prendre à ma mère, il s'en prend à moi.

Dans un certain contexte, je le comprends.

Le bus se stoppe après plusieurs minutes de route, tout le monde s'empresse de descendre pour rejoindre l'établissement. D'autres se pressent moins, ainsi que moi. Je me fais bousculer et manque de tomber, l'individu avance sans se soucier de si je vais bien.

Je me dépêche de rentrer dans le bahut, mon sac sur les épaules et mon téléphone dans l'autre. Comme d'habitude je regarde le sol, je me rends à mon casier qui n'est pas très loin de l'entrée du lycée.

Je range certains cahiers dont je n'utilise pas, allégeant mon sac. Mon poids aussi bas soit-il n'a pas besoin de supporter des kilos en plus.

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