𝐕𝐈𝐈 | 𝐋𝐄𝐋𝐈𝐀

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»»—  Brume  —««

"Ça ne s'arrêtera donc jamais ?"

LELIA

La violence.

Le froid.

Le néant.

La seule chose que je mérite. Ce matin-là je me réveille avec un mal de crâne horrible, les parties de mon corps sont endormies et également douloureuses. Mes joues sont sèches, laissant la trace de mes larmes. Si je le pouvais j'aurais voulu oublier cette horrible soirée qui m'a détruit au plus profond de moi, qui m'a laissé des séquelles et qui m'en laissera jusqu'à la fin de ma vie.

Je me rappelle leurs regards, leurs attouchements, chaque coup de rein qui me blessait un peu plus.

Et Sabrina.

La caméra qu'elle tenait dans ses mains.

Les pleurs de sa copine juste derrière elle.

Je n'oublierai jamais le sourire fier et de vengeance qui était présent sur son visage ce soir là. Comme si elle avait tout planifié. Elle savait très bien ce qu'elle voulait. Que je souffre, pour enrichir son plaisir à elle. Sans penser aux autres avant.

Je me lève, tentant d'ignorer les tremblements qui se font ressentir dans tout mon corps. Une grimace prend place sur mon visage lorsque la douleur de mon vagin s'active instantanément, elle ne sera jamais pire que la première, mais elle est toute aussi forte.

Car oui, ce n'était pas la première fois.

Pourquoi il faut toujours que ça tombe sur moi ? Étais-je née uniquement pour souffrir ? Ou j'allais enfin trouver le bonheur un jour ?

Je me dirige nonchalamment vers ma salle de main, reliée à ma chambre, j'ai au moins la chance que seulement moi puisse bénéficier de cette salle de bain. En pénétrant dans cette pièce, un frisson me parcourt. Cette salle de bain n'a rien de jovial, je me remémore toutes les choses qui me sont arrivées. Pleurer, mutiler, frapper, vomir. Et surtout,

Le sang.

Le nombre de fois où je me suis mutilé dans cette pièce sans me soucier de ma santé, la fois ou ma lame avait rouillé à cause du sang pas nettoyé sur celle-ci. Cette lame qui tailladait ma peau et que je n'arrivais jamais à savoir si ça me donnait plus de douleur ou à l'inverse m'en enlevait un peu. Je n'ai jamais parlé à ma psy de ça, elle n'a pas à le savoir. Ses yeux qui vous fixent, attendant la plus par du temps une réponse ou tout simplement analysant vos réactions. Si j'étais elle, j'aurais changé de métier depuis longtemps. Mes vêtements tombent par terre un à un tandis que j'enjambe le rebord de la baignoire. La partie douche est tout sauf une partie de plaisir, l'eau brûlante sur les plaies, le savon qui pique, le frottement de la fleur de douche pour retirer toute traces de saleté. On pourrait croire que quoi que je fasse, c'est pour me blesser ou tout simplement pour faire l'intéressante comme le penseraient certaines personnes innocentes.

En sortant de la douche, je me plains silencieusement, n'ayant pas envie d'aller au lycée aujourd'hui. Mon corps douloureux n'arrange rien, il me crie sa douleur un peu plus chaque jour.

Après avoir passé sur mon visage un coton imbibé d'eau micellaire, je m'empresse de réunir mes affaires. Aujourd'hui, j'aimerais arriver en avance, pour réviser mes cours à la médiathèque. Puisque je ne suis pas non plus une excellente élève, j'aimerais quand même encore plus m'améliorer.

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