𝐈𝐈 | 𝐉𝐔𝐍

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»»— Abandon —««

"L'homme qui n'est pas un père pour ses enfants ne peut pas être vraiment un homme. "

𝐉𝐔𝐍

Je roule ma cigarette comme tous les jours dans la cuisine, mon père étant absent ne voit rien. Tant mieux. Il me ferait la peau. Mais franchement, j'en ai rien à foutre. Pour que ça l'intéresse, il faudrait déjà qu'il soit présent.

Il est là sans être là.

Et Mia en souffre.

Elle grandit sans père.

Et sans mère.

Je suis le seul à me préoccuper de comment elle va. Je vais la chercher à l'école, je l'aide parfois à l'habiller et je joue avec elle de temps en temps. Depuis l'enfance, mon père ne calcule pas sa fille. Que moi il ne me calcule pas ça me pose aucun problème, mais sa fille a besoin de lui.

Elle n'a que 7 ans.

Ce n'est qu'une enfant.

Je sors un verre du placard, nonchalant. Je fais tourner le verre vide dans mes mains tandis qu'avec l'autre je me munis de la bouteille de whisky. Ce n'est pas donner cette merde et pourtant je continue à m'intoxiquer avec. Apparemment le whisky facilite la circulation sanguine, c'est un bon point. Alors que je commence à verser le contenu de la bouteille dans le verre des petits bras fins s'enroule autour de ma jambe.

— Jun !

Sa petite tignasse est rangée en une couette, que je lui ai faite un peu plus tôt. Elle porte un simple pyjama pilou pilou rose. Je souris en passant une de mes mains dans ses cheveux châtain doux et soyeux.

—  Jun, tu peux venir jouer avec moi ? Elle prend une voix différente sûrement pour essayer de m'amadouer.

Et ça marche à chaque fois.

Mon père a été absent durant une grande partie de mon enfance, je ne veux pas que Mia vive la même chose et qu'elle soit livrée à elle-même.

—  Plus tard je ne suis pas d'humeur.

Elle fait sa bouille triste tout en serrant ma jambe.

— Il est où papa ?

Je soupire, ne sachant pas non plus où il se trouve. Il a pris l'habitude de partir sans même prévenir qui que ce soit. Comme si ça allait affecter qui-quiconque.

— Va jouer avec tes poupées, Mia.

Elle lâche ma jambe et sa petite tête se remplit de tristesse, je ne veux pas lui faire de mal, mais j'essaie de lui faire comprendre que je ne suis pas son père mais son frère.

Pourtant, c'est moi en ce moment qui porte le rôle du père.

Elle s'assoit par terre toujours avec sa mine triste. Je soupire et pose mon verre contenant l'alcool. Je m'abaisse pour être à sa hauteur, ses bras son pliés contre son petit corps et son visage montre sa tristesse mélangée a de l'énervement. Je lui enlève les mèches qu'elle a devant les yeux tout en lui relevant le menton.

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