𝐕𝐈𝐈𝐈 | 𝐋𝐄𝐋𝐈𝐀

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»»— Irruption —««

"Je serais prêt à être blessé pour te protéger"

LELIA

20 minutes que je suis là.

Je n'en peux déjà plus... j'ai de la chance que l'imbécile à côté de moi ne me prête pas attention. Je vois du coin de l'œil Sabrina et Cindy se disputer tandis que le professeur continue son cours. Mes yeux se tournent ensuite vers Eliot et Énola et je me rappelle lorsque Jun m'a dit de ne plus jamais m'approcher d'eux. Décidément chaque obstacles font en sorte de me pourrir la vie encore et encore. Mes yeux se ferment doucement, la fatigue s'accumulant de plus en plus en moi, je vois le professeur parler mais je n'entends plus ce qu'il dit, Je suis exténué. Ma vue se brouille de noir et je suis à présent dans mes pensées...

Je me réveille doucement et je fronce mes sourcils, sentant un touché désagréable entre mes jambes sur ma chaire sensible. Je me tourne et mon corps se fige.

—  Coucou ma puce... papa regarde si tu n'es pas blessé, dit-il avec un sourire narquois.

Mon corps fragile tremble tandis que j'entends sa respiration désagréable contre mon oreille, il rentre un doigt en moi et que je grimace, fermant mes yeux.

— Papa ça fait mal...

— Ferme les yeux ma puce, la douleur disparaîtra vite tu verras.

Mes yeux toujours fermés, les larmes commencent à couler. J'entends des cris sourds, mais je n'arrive pas à savoir d'où ils proviennent. Mon père s'approche de moi et me chuchote à l'oreille.

— Et surtout n'oublie pas... ça reste notre petit secret.

— LELIA !

Je me réveille en sursaut, ma respiration est rapide tandis que je vois Monsieur Wheeler planté devant moi, ses yeux perçants bleus me regardent sévèrement. J'entends des rires dans la classes, je regarde autour de moi, le corps tremblant, ils me regardent tous. Ainsi que lui. Son regard brun me perce.

—  Je... je suis désolé.

Je me lève brutalement de ma place, ma chaise tombe au sol, je cours pour sortir de cette salle, là où j'étouffe. J'entends derrière moi le professeur me crier de revenir. Mes jambes me guident d'elles même, me faisant haleter de la vitesse de ma course, je m'enferme rapidement dans les toilettes, claquant la porte. Je respire vite, espérant réussir à calmer ce calvaire. J'ai l'impression de tourner en boucle...  ces cauchemars qui me hantent. Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux, priant pour que je me détende. Et même si mon père est en prison à l'heure actuelle, ma mère a réussi à m'en vouloir. Elle n'a pas mis longtemps pour aller de droite à gauche et papa le savait... car elle le faisait déjà bien avant. Et c'est pour ça qu'il s'est vengé.

Sur moi.

Sur mon corps de fille innocente de 10 ans. Mais le pire, c'est quand il m'a trouvé enfermé dans ce placard il y a 3 ans où je me cachais, dans l'espoir qu'il ne me retrouve jamais, dans l'espoir de le fuir. Et je j'ai jamais réussi. Il finissait toujours par me retrouver et il me faisait vivre l'enfer. Lorsque j'allais à l'école, la maîtresse se demandait pourquoi j'avais des bleus sur le corps, mais lorsqu'elle avait insisté pour appeler mes parents et que mon père a nié, menti en disant que c'était qu'une simple chute à vélo, elle l'a crue. Petit à petit mes amis se sont éloignés de moi et les autres enfants de l'école m'appelaient "la dur à cuire" sans savoir l'épouvante qui se cachait derrière, après tout, ça ne les regardait pas. Je soupire et pose ma main sur la poignée de la porte des toilettes, soudain... un bruit de pistolet et des cris stridents me clous sur place. Un frémissement désagréable me parcourt tandis que mes yeux sont écarquillés et mon corps figé. Je sors doucement, m'attendant au pire, lorsque j'ouvre la porte un tas de lycéens courts en criant à l'aide, ils sont tous apeurés. Ils hurlent à s'en arracher les poumons. Des tirs se font encore entendre et sans réfléchir, mes jambes me guident et je me mets à courir dans la foulée. Je ne me retourne pas, l'adrénaline prend par de mon corps et je ne le contrôle plus. Soudain, j'ai le malheur de pivoter ma tête sur le côté et mon pied droit lâche. Je m'écrase violemment sur le sol tandis que certaines personnes me marchent dessus, sans faire attention à moi. Je lâche un petit cri lorsque quelqu'un me marche sur la main.

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