𝒀𝒐𝒖 𝑨𝒓𝒆 𝑵𝒐𝒕 𝑨𝒍𝒐𝒏𝒆 𝑵𝒐𝒘 ~ 𝑻𝒐𝒎𝒆 𝑰 ~ 𝑻𝒐𝒎𝒆 𝑽

𝑼𝒏 𝒄𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒐𝒓𝒆𝒍 ?

- Chut, papa arrive, fais pas de bruit.

J'étouffais un rire, et me cachai à l'intérieur du tipi installé quelques semaines plus tôt par Tony avec Morgan. Celle-ci enfila le casque et le bras d'armure qu'elle avait piqué au garage avant de se coller à moi.

- A table, résonna la voix de Tony, alors que son ombre s'accroupissait devant notre cachette. Morgan Stark. Tu n'as pas faim?

- Donne-moi à manger ou je te désintègre, s'exclama la petite en sortant de la cabane pour menacer son père avec sa propre armure.

- Non, attends, demanda calmement Tony, soudain inquiet. Tu devrai pas jouer avec ça, ma chérie, je te l'ai dit, c'est un cadeau d'anniversaire de mariage pour maman.

Je m'extirpai de notre cachette pour le rassurer.

- Ne t'en fais pas Tony, je la surveillais, elle ne risquait rien. Je vais aider Pepper à mettre la table.

Je me levai, enlevai les brindilles de mon jean et rentrai à l'intérieur.

- Ils arrivent? me demanda la blonde en me voyant revenir.

- Oui. Je crois que Tony fait encore la morale à Morgan pour avoir trainé dans le garage.

- Tel père, telle fille, répondit-elle en riant.

Je me joignis à elle tout en attrapant les assiettes dans le placard. Je les posai sur la table, avant de sentir de nouvelles émotions m'envahir. 

- Il y a du monde, informai-je Pepper, avant de me précipiter à la fenêtre.

Je ne vis d'abord que Tony revenir, Morgan dans les bras, avant de remarquer une Audi noire. Natasha en sortit, suivie de Steve et... Scott Lang? N'était-il pas sensé avoir disparu. Non, je devais confondre, forcement.

Je secouai la tête pour retrouver mes esprits, et finis de mettre la table, rajoutant trois couverts au passage. Pepper avait comme d'habitude fait beaucoup trop à manger, cela ne poserai pas de problèmes s'ils restaient. Une fois terminé, je sortai, laissant la blonde terminer la préparation du repas.

- Non, croyez-moi, on sait très bien que ça a l'air dingue, s'exclama Scott.

- Salut, les interrompis-je. Est-ce que tout va bien? 

Ils avaient tous l'air étranges, sans que je ne comprenne ce qu'il se passait. Natasha m'adressa un léger sourire, mais les autres, concentrés sur leur discussion, ne firent pas attention à moi. Morgan se faufila entre mes jambes avant de rentrer à la maison, surement pour profiter de quelques minutes de jeux supplémentaires avant de passer à table.

- Tony, après tout ce qu'on a affronté, qu'est-ce qui semble encore impossible ?

- La fluctuation quantique perturbe l'échelle de Planck, et par la même la proposition de Deutsch. J'espère que vous êtes tous d'accord.

Un léger silence s'ensuivit, et j'en profitai pour m'exprimer.

- Non, je ne suis pas d'accord. Je ne sais pas de quoi vous parlez, j'aimerai être mise au courant.

Natasha prit une grande inspiration, avant de lâcher dans un souffle:

- Rosalie, Scott était dans une autre dimension, la dimension quantique. Ces cinq années lui ont semblé être cinq heures. On pense qu'on pourrait s'en servir pour aller dans le passé, et les ramener.

Je fus prise d'un vertige, et dus m'asseoir pour ne pas tomber. Les ramener? C'était impossible... nous avions tout essayé...

- Ce serai possible? demandais-je à Tony.

- Non. On ne rentrerai pas.

- Je l'ai déjà fait, s'insurgea Scott.

- Non, vous avez accidentellement survécu, rétorqua Tony dont je sentais l'énervement. Mais c'était un coup de bol cosmique à un milliard contre un. Et la vous voulez faire un... Comment déjà ?

- Un casse temporel ?

- Quoi? Vous avez pas trouvé mieux, comme nom?

- Oui, un casse temporel. Bien sûr, pourquoi on n'y a pas pensé avant? Oh, parce que c'est risible? que c'est une utopie?

- Les gemmes sont dans le passé. en y retournant on peut les récupérer.

- Et on aura plus qu'a claquer des doigts. on pourra ramener tout le monde, continua Natasha.

- Ou faire encore pire que ce qu'il a déjà fait.

- Ca, ça me semble impossible, répondit Steve.

- Je dois dire que par moment j'envie cette certitude a toute épreuve. Néanmoins peut importe les grandes espérances, je ne trouve pas un moyen logique et absolument infaillible d'exécuter ledit casse temporel. Mais pour moi l'issue la plus probable sera notre disparition finale.

Notre disparition finale? Détruire tout ce que le monde avait reconstruit en cinq ans. Tout ruiner. Se laisser aller à l'espoir de revoir Sam, Wanda, Bucky et tous les autres était tentant, très tentant, mais je ne pouvais pas me le permettre. L'espoir m'avait déjà détruite, je ne supporterai pas une autre déception. Je me reconcentrai sur la conversation, me plaçant mentalement de l'avis de Tony.

- Tony... on doit intervenir.

- C'est ce qu'on a fait. Et voila ou on en est.

- Je sais tout ce que vous avez a perdre, répondit Scott. votre femme, votre fille. Mais j'ai perdu une personne essentielle pour moi. C'est le cas d'énormément de gens. Et maintenant, maintenant,  nous avons une chance de la faire revenir, de faire revenir tout le monde, et vous osez me dire que vous refusez de le faire?

- Je regrette, Scott, je refuse de le faire. Je regrette.

- Rosalie? demanda Steve. Tu es restée bien silencieuse.

- Je suis désolée. Je suis de l'avis de Tony. J'ai enfin réussi à me reconstruire. Me joindre à votre projet pour au final être déçue me détruirai. Je n'ai pas fait tous ces efforts en vain. C'est non.

- Pense à Bucky, rétorqua Steve, en colère et déçu. Pense à Sam, et Wanda.

- Ils ne sont plus là, Steve, m'exclamai-je en éclatant en sanglots. Nous devons avancer, sans eux. C'est ce qu'ils auraient voulu. Ils n'auraient pas souhaité qu'on reste bloqués dans le passé. Ils auraient voulu qu'on avance, qu'on refasse nos vies. C'est pour eux que je fais tout ça. Ils ne sont plus là, Steve... je dois penser à moi, et à ma nièce maintenant. Je regrette, je ne peux pas... désolé...

C'est ce moment que choisit Morgan pour revenir, se jetant aux bras de son père.

- Maman m'a dit va sauver papa.

- Remarquable. Me voilà sauvé.

- Et moi, alors, tu ne me sauve pas? riai-je.

- Maman dit que Tata Rosalie, c'est la plus forte. Papa a plus besoin de mon aide.

Je ris, et essuyai mes larmes.

- J'aurai préféré que vous me demandiez autre chose, n'importe quoi, reprit Tony. Ca me fait toujours plaisir de vous voir, c'est juste... oh, je pense qu'on a assez à manger pour tout le monde...

- J'ai mis la table pour sept, complétai-je. Et Pepper a fait beaucoup trop à manger.

- Tony, je comprends. Et je me réjouis pour toi, sincèrement. Mais c'est une seconde chance.

- Ma deuxième chance, je l'ai trouvé ici. Ca se joue pas sur un coup de dé. Si on parle pas boutique, restez déjeuner.

- Je suis désolée, Steve. 

- Je comprends, Rosalie. Tu as peur.

- La peur fait partie de mon quotidien depuis mes onze ans, Steve. J'ai simplement appris à ne plus la refouler et à l'accepter. Je suis désolée, mais je dois penser à moi.