𝑻𝒉𝒆́𝒓𝒂𝒑𝒊𝒆 𝒅𝒆 𝒈𝒓𝒐𝒖𝒑𝒆 - 𝑷𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆 1

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J'étais donc repartie à Washington après avoir prévenu Pepper d'une urgence. J'arrivai en ville vers seize heures, ce qui me laissa le temps de ranger mes affaires et d'aller récupérer Alpine chez le voisin. Je reçu un message du Docteur Raynor vers dix-huit heures, m'indiquant le lieu de notre rendez-vous: le commissariat. Je m'alarmai, et me mis aussitôt en route.

J'arrivai rapidement et demandai à un policier à l'accueil si elle savait si le Docteur Raynor était là, et il me guida à travers les longs couloirs, me laissant devant une porte. Je toquai, hésitante, et rentrai en entendant la voix de la psychologue.

- Docteur Raynor ? Pourquoi-

Je m'interrompis lorsque mon regard tomba sur les deux personnes face à elle. Sam et Bucky. Je fronçais les sourcils, dans l'incompréhension la plus totale, et la psychologue me sourit.

- Pile à l'heure, Rosalie. Asseyez-vous, je vous en prie.

La seule chaise libre se situait entre les deux hommes, qui avaient préféré s'asseoir loin l'un de l'autre. Je m'assis, mal à l'aise à l'idée de me retrouver aussi près de Bucky, et tentai d'ignorer son regard sur moi.

- Docteur, commençai-je. Qu'est ce que je fais ici?

- En tant que votre psychologue et celle de James, j'ai décidé d'organiser une petite séance de groupe.

- Attendez, vous êtes notre psychologue à tous les deux ? m'exclamai-je en même temps que Bucky.

La docteur esquissa un sourire, et je sentis le regard de James se reposer sur moi. Je fronçai les sourcils, et Sam grommela qu'il n'avait rien à faire ici, mais la psychologue ne l'écouta pas.

- Alors, demanda-t-elle en sortant son calepin. Qui souhaite commencer?

- Bon, écoutez Docteur, euh, Raynor, c'est ça?

- Oui.

- Je comprends que vous vouliez qu'on ai une discussion avec grincheux version décongelée mais moi ça va nickel.

- C'est à moi seule de juger si tout va bien. Alors oui la méthode n'est peut-être pas irréprochable mais c'est la seule manière de savoir si oui ou non vous parviendrez à surmonter ce qui vous ronge.

Les deux hommes protestèrent alors que je restai silencieuse.

- Bon, je vous propose maintenant de faire un exercice. C'est un outil que j'utilise avec les couples pour déterminer quelle vie ils veulent construire pour eux deux. La question miracle, vous connaissez?

- Bien sûr que non.

- Jamais entendu parler.

- Alors voilà, imaginez qu'il se produise un miracle pendant la nuit. Quel est le changement que vous aimeriez constater à votre réveil et qui rendrait votre vie bien meilleure?

- Pour moi, commença Bucky, le miracle ce serait qu'il parle moins.

- C'est aussi ce que j'allais dire, avouez que c'est drôle, répliqua Sam.

- Pour moi, mon miracle, commençai-je, ce serai que ces cinq dernières années ne soient jamais arrivées.

La Docteur me lança un regard d'encouragement, et je continuai, sous les regards attentifs et surpris des autres.

- Mon miracle, ce serait de ne pas me réveiller le matin toute seule dans mon appartement, avec le son de la télé comme fond sonore. Parce que dans mon miracle, je ne craignerai pas autant le silence. Dans mon miracle, je me réveillerai au complexe des Avengers, par la voix de Sam qui chante à tue-tête, par Natasha qui crie après Clint parce qu'il lui a encore fait une mauvaise blague, par Steve qui cherche quelqu'un pour aller faire un footing, ou encore par Wanda qui explique pour la centième fois à Vision qu'il ne doit pas traverser les murs. Ou alors, je me réveillerai dans notre petite cabane, au Wakanda. Je passerai mes journées avec Bucky, comme d'habitude, et, le soir, on se retrouverait à refaire le monde en observant le coucher du soleil, une bière à la main. Dans mon miracle, Thanos n'aurai jamais existé. Les Accords de Sokovie ne nous aurait pas divisé. Tony, Natasha, Vision, Steve et même Pietro seraient encore là. Je ne serai pas ici, parce que je n'aurai jamais eu besoin de thérapie. Je n'aurai pas peur de mettre des hauts sans manches de peur qu'on voit des cicatrices, parce que je ne les aurait pas. Sauf que la vérité, Docteur, c'est que tout ça, c'est impossible. C'est irréalisable, c'est une utopie. On ne peut pas revenir en arrière, effacer tout ce qui a été fait.

Un silence s'ensuivit, et je sentis la tristesse des deux hommes, et la fierté du Docteur Raynor, avant que cette dernière n'intervienne.

- Très bien, les garçons, vous avez quelque chose à lui dire?

Un nouveau silence s'ensuivit, et la psychologue s'adressa à moi.

- Tournez-vous vers Sam, regardez-le dans les yeux. Qu'est-ce que vous aimeriez lui dire?

Je m'exécutai, et plongeai dans les yeux rassurants de mon meilleur ami.

- Je... Je t'aime Sam. T'es sûrement la personne la plus importante à mes yeux, et je sais pas ce que j'aurai fait sans toi. Alors merci. Pour tout ce que t'as fait pour moi, ce que tu continue de faire, après tout ce temps. Merci de me soutenir, de m'écouter, de m'encourager. Je vous aime, toi et tes blagues pourries.

Mon ami m'offrit un sourire, les yeux pétillants, et la psychologue me demanda d'en faire de même avec Bucky. Je me tournai vers lui, et fus happée par ses yeux bleus. Je restai un moment silencieuse, avant d'enfin lâcher dans un sanglot:

- Pourquoi tu m'as ignoré?

Le brun ne répondit pas, se contentant de me fixer. Je sentis sa tristesse, mais également de la colère, et un éventail d'émotions toutes plus confuses les unes que les autres.

- Qu'est-ce que je t'ai fait, James?

- Ne m'appelle pas comme ça, grogna-t-il.

- Réponds moi, m'énervai-je. Qu'est-ce que je t'ai fait, putain ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter que tu m'ignores ?

Le soldat détourna le regard, et une larme coula sur ma joue.

- Dis-moi. J'ai besoin de savoir, Bucky. Qu'est-ce-que j'ai fait ?

La colère s'empara soudain de lui, et il hurla, nous surprenant tous:

- Parce que tu m'as embrassé, putain !

𝒀𝒐𝒖 𝑨𝒓𝒆 𝑵𝒐𝒕 𝑨𝒍𝒐𝒏𝒆 𝑵𝒐𝒘 ~ 𝑻𝒐𝒎𝒆 𝑰 ~ 𝑻𝒐𝒎𝒆 𝑽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant