Le lendemain matin, Maeve quitte l'hôtel Quisby, charmant petit hôtel situé à deux pas du Musée National de la Seconde Guerre mondiale et dont la douche est juste assez grande pour que la jeune femme puisse y entrer et se tenir debout, ni plus, ni moins. Il faut dire qu'après ses dépenses aux Maldives et son billet d'avion pour rentrer aux États-Unis, Maeve n'a pas voulu faire de folies et a simplement posé ses bagages dans l'hôtel le moins cher de la Nouvelle-Orléans : Julia Mendez a beau être friquée, elle n'est pas aveugle ; et une dépense astronomique de plus aurait été trop facilement remarquable. Quoi qu'il en soit, Maeve quitte sa chambre ce matin et rejoint d'un pas décidé le Quartier Français, place de choix du vaudou dans cette ville, pour y rejoindre la grande prêtresse Reine Laveau. Elle passe devant la Place Carrée, centre de réunion des sorcières - et des arnaques - du quartier, puis rejoint un petit chemin près du parc pour remonter dans une rue à sens unique, qui à première vue ne paie pas de mines. Elle arrive, finalement, devant une boutique dont la vitrine est remplie de tissus, d'herbes et d'ingrédients en tous genres. La devanture, indiquant « Reine's voodoo », le vaudou de Reine en français, est peinte en brun et noir, ce qui fait légèrement sourire Maeve. Celle-ci finit par entrer dans la boutique au son d'un petit carillon à vent en bois, orné de pierres lapis lazulis.
- Bonjour, fille de l'ange.
Maeve se tourne vers Reine, qui l'attend de l'autre côté du comptoir, vraisemblablement occupée à nettoyer des aiguilles à tricoter longues comme son avant-bras. Intriguée, Maeve regarde partout dans la boutique, admirant les petits bijoux de Reine et tous ces ingrédients probablement très dangereux.
- Ce dont tu as besoin n'est pas là, l'arrête Reine en la prenant par le bras. Suis-moi dans l'arrière-boutique. C'est là que se trouve la vraie magie, pas... pas celle pour les touristes.
La jeune femme suit donc la prêtresse vaudou à l'arrière, dans une salle plus petite mais bien moins encombrée. Elle se retrouve entourée d'un sceau rempli de poupées vaudou de toutes formes, de quelques étagères à épices et d'une petite bibliothèque personnelle regroupant, il semblerait, de vieux grimoires familiaux.
- Tiens, dit Reine à Maeve en tendant une fine robe rose pâle. Enlève tes gros vêtements, et met ça.
Ne voulant poser aucune question, Maeve s'exécute. Elle quitte son jean noir, ses grosses bottes et son pull en cachemire - un peu chaud pour l'arrivée du printemps, elle l'avoue - et enfile la petite robe en soie et aux bretelles fines que lui a tendu Reine, une robe bien trop courte et bien trop dévoilante pour être portée en public. Heureusement, ça n'est pas ce qui attend la fille de Castiel aujourd'hui. Une fois habillée, Maeve est sommée de s'allonger par terre, dans un cercle de terre fraîche tracé par les soins de Reine, rien que pour l'occasion. Tandis qu'elle s'exécute, Reine retourne à son atelier pour se mettre au travail.
- Je vais analyser ton corps de l'intérieur, dit alors Reine, pour voir en profondeur l'état des dégâts causés par la cape d'Hermogène.
- La cape de... commence Maeve. Attendez, comment vous savez que mon problème est lié à Hermogène ?
- Je te l'ai dit, lui répond la sorcière, mon petit doigt m'apprend beaucoup de choses. Maintenant ferme les yeux et ne bouge plus.
Alors, Maeve fait ce que lui demande Reine sans un mot de plus. Elle reste allongée bien droite sur le sol parqueté, les yeux fermés et la bouche entrouverte pour respirer plus sereinement et tenter, autant que possible, de calmer ses douleurs à l'estomac. Reine, dans son mortier en bois, ajoute quelques ingrédients parmi lesquels son propre sang, puis avance doucement vers la jeune femme. A l'aide d'un doigt trempé dans la mixture composée par ses soins, elle s'accroupit près de Maeve et commence à dessiner plusieurs symboles sur ses bras, ses jambes et le haut de sa poitrine, murmurant près de son oreille quelques paroles incompréhensibles. Maeve sait qu'elle est en train de vivre une expérience de magie et, pour beaucoup, le vaudou est considéré comme de la magie noire. Mais lorsque les doigts de Reine peignent coup après coup son corps pâle, elle ne se sent pas du tout menacée. Au contraire, elle sent que tout cela va l'aider. D'une manière ou d'une autre, le mystère va bientôt se terminer.
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La Voie des Anges - Partie Finale (A Supernatural Story)
FanfictionPARTIE FINALE DE LA SAGA "LA VOIE DES ANGES" Maeve est aux pieds du mur. Sans pouvoirs, sans grâce, la fille de Castiel ne sait plus qui elle est. Elle ne sait plus, surtout, comment réaliser le fameux Plan de Dieu si elle n'a plus cette étincelle q...