La Voie des Anges - Partie Finale (A Supernatural Story)

EPILOGUE

La vie de Maeve sur Terre a été brève, certes, mais remplie de beaux souvenirs et de personnes qu'elle a gardés avec elle lorsqu'elle est partie au Paradis. Ici, au royaume des cieux, elle a vécu une renaissance. Son existence sur Terre a préparé la suite, elle a préparé Maeve aux défis qui devaient l'attendre dans l'Au-Delà. Au Paradis, elle est désormais reine. Elle regarde du haut de son siège, dans cette pièce d'où elle ne voyait autrefois rien d'autre par la fenêtre que des lumières qu'elle ne pouvait pas définir, sourire aux lèvres. Car aujourd'hui, elle y voit tout. Elle voit les âmes trouver leur place auprès des leurs, trouver enfin le bonheur qu'elles ont mérité. Elle voit les réunions de familles, d'amis, d'âmes sœurs et chaque jour, elle apprécie ce magnifique spectacle.

A ce moment, elle profite elle-même des beautés et des joies du Paradis. Assise en tailleur devant le plus beau sapin de Noël qu'elle a un jour vu de ses yeux, auprès de son frère et de sa mère, elle est heureuse. Véritablement, sincèrement, purement heureuse. Elle a trouvé sa place, enfin. Elle a réuni l'Enfer et le Paradis qui parviennent enfin, après tous ces siècles, à travailler de concert plutôt que l'un contre l'autre ; Crowley en Enfer, elle au Paradis, au service d'une même cause : celle des êtres humains, toujours. Aussi, surtout, quand elle voit où elle se trouve en ce moment même elle sait qu'elle a réussi un tour de plus : par son sacrifice, Maeve a réuni sa famille.

Comme souvent, comme presque tous les jours d'ailleurs, Maeve reçoit encore cette fois la visite de cette personne qui compte tant pour elle. Son véritable pilier, lorsqu'elle était sur Terre et aujourd'hui encore. Cet être formidable, qui lui a ouvert la Voie des Anges, une voie pure et où elle peut aider tout un chacun dans sa quête d'amour et de bonheur. Évidemment, je veux parler de Castiel. Quand elle le voit passer la porte du Paradis de la famille Clarke, le visage de Maeve s'étire dans un grand sourire. Elle est épanouie.

Maeve se lève, pour rejoindre Castiel et prendre immédiatement son père dans ses bras. Les yeux fermés elle profite de cette brise, de cet air frais qu'il rapporte de la Terre à chacune de ses visites.

- Bonjour papa. Je suis heureuse de te voir.

- Et tu vas l'être, encore plus, très bientôt.

Alors Maeve relève la tête, curieuse. Qu'est-ce que son père peut bien vouloir dire ? Elle regarde autour d'elle, elle repasse le film de ses instants au Paradis, et elle se demande : qu'est-ce qui pourrait la rendre encore plus heureuse qu'elle ne l'est déjà depuis sa montée au ciel ? Mais alors, elle comprend. Ou du moins, elle a une idée. Mais elle ne veut pas se faire de fausse joie, car elle en a déjà trop eu durant ces longues années passées au Paradis. Pourtant, au visage de son père, elle comprend : cette fois, c'est réel. Il est vraiment temps, pour elle, d'apposer sur le magnifique puzzle de son existence la toute dernière pièce manquante.

Maeve dit au revoir à Louis, à Audrey, leur promettant comme toujours de revenir très bientôt leur rendre visite. Puis elle suit Castiel à travers les couloirs du Paradis sur lesquels figurent ces noms, les noms de ceux qu'elle a aidés jour après jour.

Clarke, Dawson... Temprich... Vinnipeg... Winbord. En voyant son père continuer, le cœur angélique de Maeve bat la chamade. Ils avancent, encore, juste un peu. Les voyant arriver dans ce couloir, celui qu'elle attendait depuis si longtemps de fouler, elle s'arrête une seconde. Et si... Et si ça ne se passait pas comme elle l'avait imaginé ? Et s'il l'avait oubliée, s'il avait refait sa vie ? Ce qu'elle espère, mais qu'en même temps, elle redoute. Car Maeve Clarke, durant ses près de trente années passées sur Terre, n'a eu qu'un seul véritable amour.

La voilà, devant la porte. Cette porte. La porte indiquant, en grosses lettres manuscrites : Winchester. Elle regarde Castiel, qui secoue la tête : non, il n'ira pas plus loin. Cette fois, c'est à Maeve d'entrer. A Maeve, de passer la porte.

Alors elle prend son courage à deux mains. Dans une grande inspiration elle ferme les yeux et ouvre la porte, redoutant quelque peu ce qu'elle trouvera derrière. Quand finalement ses yeux se rouvrent, elle est émerveillée par ce qu'elle y voit. Une vieille maison en pierres et en bois, avec un porche recouvrant un petit banc usé par les années et qui n'a jamais été réparé mais que Maeve a, pourtant, souvent utilisé. Devant la maison, un grand lac parsemé d'arbres qui semblent plus hauts que le ciel. Maeve avance, doucement, dans ce paysage qui la rend si nostalgique. Elle ferme les yeux pour sentir l'air sur sa peau, et elle est sincèrement persuadé qu'il est exactement comme sur Terre ; exactement comme dans son souvenir, dans ses souvenirs, les plus beaux de sa vie.

Finalement elle rouvre les yeux, et avance près du lac. Le ciel est beau, il brille de mille feux, éclairé par le soleil à son zénith. Elle avance, encore. Encore, jusqu'au ponton. Au bout de celui-ci, un homme, de dos, dans une chemise à carreaux bleue et verte, les cheveux détachés soufflant doucement dans le vent. Excitée, anxieuse, plus heureuse que jamais et pourtant morte de peur, Maeve avance jusqu'à lui. Alors, l'homme se tourne et le cœur de Maeve s'arrête de battre. Ne croyant pas ce qu'elle voit, il lui faut sentir les doigts fins et réconfortants de son âme soeur contre sa joue pour parvenir à y croire. Le souffle coupé, elle regarde cet homme qui s'avérait être à la fois son passé, son présent, et son avenir tout entier. Désormais, elle sait... Cette fois, Maeve est enfin à sa véritable place. Alors, à cette idée, devant lui, prête à passer le reste de l'Éternité auprès de son grand amour, le sourire de Maeve s'agrandit.

- Sam Winchester.

FIN