Chapitre 11

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Stiles se doucha et se vêtit en se faisant le plus discret possible. Normalement, il faisait ça le soir, mais les récents évènements lui donnaient envie de le faire un peu plus souvent. Au cas-où. Alors, il l'avait fait en mettant la puissance du jet à son minimum. Ce matin, il ne comptait pas réveiller Derek. Son but ? Partir au lycée à pied. C'était pour cette raison qu'il s'était levé tôt. A vrai dire, il n'avait pas passé une très bonne nuit. Celle-ci n'avait pas été surchargée de cauchemars, simplement... Stiles avait pensé, réfléchi. Et lorsque ça lui arrivait de manière intense, l'envie de dormir s'en allait. Ainsi, il était réveillé depuis trois heures du matin et officiellement debout depuis six. Le lycée n'était pas très loin, mais suffisamment pour qu'il s'y prenne à l'avance. Et puis ainsi, il ne dérangeait pas son hôte.

Déjà que celui-ci avait dû prendre sur lui pour calmer sa crise d'angoisse de la veille... Elle n'était pas violente ni particulièrement dure à gérer par rapport à d'autres qu'il avait déjà eues, mais le fait était que Derek était resté avec lui et avait tenu à l'aider au mieux. Il avait gardé un contact physique permanent avec lui, avait parlé, tenté de le rassurer à sa manière et comme il le pouvait tout en lui expliquant que tout allait bien, qu'il était en sécurité. Sécurité. Et qu'est-ce que ça voulait dire, au fond ? Sa maison à lui était aussi censée être un endroit où l'on devait se savoir en sécurité. Et pourtant, l'inconnu qui le terrifiait avait pénétré dans son foyer sans aucun problème et presque sans laisser de trace. En tout cas, il n'y avait rien d'exploitable. Rien qui puisse permettre de le retrouver. A peine un semblant d'odeur en train de s'évaporer qui montrait simplement qu'il avait été là.

Stiles vérifia le contenu de son sac en continuant de se faire le plus discret possible. Techniquement, il avait tout ce dont il aurait besoin pour la journée. Il jeta un coup d'œil à son téléphone. Il l'avait pourtant chargé, mais il s'était soudainement mis à douter. Il se méfiait de tout, même de ses propres agissements. Il avait peur d'oublier les choses, de ne pas les avoir faites. Une fois qu'il eut constaté que du côté de son cellulaire, c'était bon, Stiles le rangea dans sa poche. Il était temps de partir. Ainsi, il sortit de la cuisine dans laquelle il s'était installé le temps de faire ses petites vérifications et traversa le salon à pas de loups. Il regarda ses pieds parce qu'aller aussi lentement lui faisait un peu perdre l'équilibre, s'il ne faisait pas attention.

- Tu comptes aller où comme ça ?

Stiles sursauta violemment et se retourna brusquement. Derek était assis au milieu des escaliers en colimaçon, l'air inexpressif. Sans doute devait-il l'attendre depuis un moment, au vu de la manière dont il était installé, parce qu'il n'avait pas l'air surpris de le voir et son ton était posé. Stiles finit par deviner qu'en fait, ses efforts n'avaient servi à rien.

Pas la peine de mentir.

- Au lycée.

De toute manière, il n'avait ni l'envie ni la force de se chercher une excuse. Et dans tous les cas, Derek l'aurait détectée.

- Seul ? Fit le loup-garou.

Le côté rhétorique de la question manqua de faire soupirer l'hyperactif. Oui, il aurait aimé y aller seul parce qu'il avait horriblement honte du spectacle qu'il lui avait offert la veille. Une crise de panique et ce, juste après lui avoir exposé son ressenti – qu'il continuait de trouver stupide.

Stiles baissa les yeux. Encore. Il tira sur ses manches. Encore. Derek le remarqua. Encore. Il ne dit rien... Encore.

Stiles laissa son regard se perdre dans le vide un instant. Avait-il suffisamment tiré sur ses manches ? L'hyperactif ajusta légèrement le col de sa chemise ouverte. Il devait faire attention à la façon dont il recouvrait partiellement son cou. Et son jean ? Il pensa à sa ceinture, qui le gardait en place. Devait-il faire en sorte de la desserrer légèrement ? Histoire qu'il moule encore moins ses fesses qu'il n'était censé le faire... Enfin, aucun de ses pantalons ne le moulait vraiment, mais il avait peur.

La chute de l'étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant