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Thomas, juin.

– Putain.

Je jure entre mes dents. Ma sonnerie de téléphone me réveille.
8h30.
C'est l'heure de se lever et d'attaquer cette magnifique journée.
Connerie.

Je l'éteint rapidement car la fille à l'autre bout du canapé grimace déjà à l'entente de ce dernier.

– Rendors toi, c'est juste moi qui dois partir. Je lui souffle.

– Tu pars où ? Me demande-t-elle encore endormie avec sa main sur son ventre.

Elle doit sûrement encore avoir mal. Elle s'est levée plusieurs fois et a bougé toute la nuit, mes jambes ont pris plus de coups que sur le terrain.

– Chez ta mère. Je lui réponds ironiquement.

Elle me lance un pouce de sa main droite et se rendort automatiquement.
Les autres sont rentrés il y a trois heures je dirais. Vu le boucan qu'Andy a fait et le vase que Mike a failli casser.
S'ils ont bien profité, c'est le principal. Mes premiers jours de vacances ne sont pas les meilleurs, certes, mais c'est déjà mieux que d'être sur le terrain. Et puis cette soirée vomi comme dit Mike, n'était pas si mal. Romy est une bonne rencontre. Surprenante parfois, mais sympa.

Mon téléphone n'a pas arrêté de vibrer hier soir et encore ce matin. Natalia exagère amplement, mais ne pas lui donner de nouvelles après la bombe que j'ai lancée n'est pas très fair-play non plus. Étonnant d'ailleurs que mon père n'ait pas déjà envoyé Marcus me trucider. Il n'a aucune idée de là où je suis, ni avec qui et qu'est ce que je fais. C'est bien la première fois et c'est étrange. J'espère bien ne pas le croiser aujourd'hui.

Les journaux sportifs et les réseaux sociaux ne parlent que de ma convalescence, à croire qu'ils n'ont que ça à faire alors qu'ils pourraient se concentrer sur mes coéquipiers et leur prochain match. 
L'annonce sur mon Instagram a été virale. Ça fuse depuis deux jours. Entre les messages de soutien de mes fans et les messages de haine des supporters adverses, mes DM sont pleins à craquer.
On raconte même que le « célèbre quarterback des Miami Dolphins, délaisse son équipe pour prendre trois mois de vacances. ». Caprice de star, fils à papa, gamin immature ou encore  la risée des Wolf... les titres des articles sont divers et pleins de créativités.

Je ne me lance pas de fleurs mais j'aimerais bien les voir gérer une équipe de 53 joueurs à 24 ans ou tout simplement porter le nom « Wolf » et surtout vivre l'année de merde que je viens de passer tout en assurant ma place de leader, mon image et Noa.

– Qu'est ce que tu fous ?

La voix familière d'Alba résonne dans la cuisine tandis que je termine mon verre d'eau, n'ayant absolument pas faim depuis la veille.

– Toi qu'est ce que tu fous réveillée à cette heure-ci ? Tu t'es couchée y'a à peine trois heures.

Elle s'accoude sur l'îlot central et passe ses mains dans ses longs cheveux bouclés.

– Mal de crâne et Daisy.

– Daisy ?

– Oui, elle m'a appelé ce matin à huit heures. Elle se stoppe et se masse les tempes. Elle m'a dit qu'elle voulait refaire le point avec moi dans une semaine et qu'elle était encore désolée... encore. Car elle ne sait vraiment pas où elle veut aller avec cette relation.

Je continue de m'hydrater tout en l'écoutant.

– Elle est culottée de t'appeler à huit heures du mat' comme ça. Perso, j'aurais pas décroché, surtout en sortant de soirée.

ÉPHÉMÈREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant