Il est minuit et quinze minutes.
La chaleur de la bouche d'aération se dissipe puisque tous les appareils ont sauté.
Avant de monter, je me suis soigné mais la douleur continue de m'élancer.
Siam. C'est à lui que je dois tous mes malheurs. J'ai bien l'intention de le faire pleurer comme un nourrisson.
J'ignore où aller, mais je ne pouvais pas rester là où j'étais.
J'ai pris la précaution de remettre la grille de la bouche d'aération à sa place pour qu'on ne devine pas que je suis passé par là. Ça n'a pas été une mince affaire. Souvent, j'entends en dessous de moi de l'agitation et dans ces cas-là j'arrête de bouger et de respirer.
Je n'entends que des bruits, jamais des voix.
Je m'enfonce toujours plus profondément en me posant des questions.
Pourquoi tous ceux que j'ai vu me veulent de leur côté ? Je n'ai rien de spécial, à part la force qui me vient en aide de temps en temps.
Et puis, personne ne m'a dit si avant, j'étais ami avec ce Siam oui ou non ;
Je m'arrête. Le conduis monte en verticale et l'air y est bien meilleur.
Je prends une grande respiration parce que ce que je m'apprête à faire relève soit du suicide soit d'une idée brillante.
Je cogne contre la paroi métallique et tends l'oreille ; le métal résonne mais le bruit ne se propage pas, ce qui veut dire que en dessous il y a une pièce blindée, donc, je ne risque pas d'être dérangé.
Je respire enfin.
Je sors la tablette et m'allonge sur le ventre avant de la déverrouiller.
Vu que je ne risque pas de trouver une pièce adéquate pour retrouver mes souvenirs d'aussitôt, tant qu'à faire les retrouver ici.
Je baisse la luminosité de l'écran avant de commencer mes recherches.
Mars 2099 lundi matin :
C'est certainement la dernière fois que je contemple la Terre les pieds dessus. D'ici demain, nous irons sur la Lune ou nous passerons trois ans à apprendre à nous battre et à survivre sur cette planète que les Alliés nous ont conseillé de prendre avant nos Ennemis.
Nous ne serons pas plus de 99 à y aller – je ne compte pas les 55 criminels de reconnaissance qui nous accompagne.
C'est chelou tout ça, et pas très précis.
Mars 2099 lundi après midi :
Gond s'inquiète pour moi. Il pense que je risque de faire une crise parce que j'ai peur de ce qui nous attend hors de la Terre. Moi, je lui aie répondu qu'il ne réalisait pas tout ce qui allait nous arriver d'ici demain.
Il a dit qu'on vit un nouveau départ et qu'on devrait être heureux, surtout moi. Mais c'est pas parce que je suis née dans la misère que je n'aime pas notre planète.
Lui, il peut pas comprendre ça parce qu'il ne s'intéresse qu'à la technologie dernier cri et que notre départ lui en promet plus qu'il n'en demande.
Il ne se rend pas compte que c'est tout notre monde que nous quittons !
Je peux pas lui en vouloir non plus, le nombre de fois que cette grosse tête m'a tiré d'affaire...
J'ai envie de sortir prendre l'air de ma planète une dernière fois, juste pour me souvenir de son odeur, mais je n'ai pas eu l'autorisation. Après tout les sacrifices qu'on a faits et qu'on s'apprête à faire, ils auraient pu m'autoriser ça !
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Quarante huit heures pour survivre
Научная фантастикаLes hurlements houleux du vent empêchent les humains de capter le terrible danger qui s'approche à grands pas vers eux. L'ennemie est dans son élément, son flair lui promet le plus grand festin de sa vie. Pourtant, il ne se presse pas, il sait que l...