Miss Morose

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Une fois mon bain achevé – heureusement il y avait de l'eau chaude, je me dirige vers le frigo en me frottant les mains et l'eau à la bouche.

Horreur !

Il n'y a que des récipients remplit d'une sorte de gelée de poisson de toutes les couleurs, et pas des plus attrayantes.

Si je n'avais pas si faim, j'aurais claqué la porte du frigo en insultant le cuisinier.

J'en prends un et ouvre ; c'est pire vu de l'intérieur, il y a des grumeaux. Je bloque ma respiration et goûte du bout de la langue.

Comme c'est bon !! Apprenez qu'il faut se méfier des apparences...

Je dévalise le frigo en un rien de temps.

Alors que j'en termine un, la douce sonnerie recommence à chanter.

Je sursaute si fort que je manque de peu l'étranglement. Elle vient de la table de chevet aux allures de four ménager. Je m'approche et trouve une tablette bleue ; un numéro est affiché.

Je décroche ; une voix moins rauque que la mienne jaillit du téléphone :

– Xu, je t'en prie, dis-moi que tu es vivante !!

Mais quelle question débile !

– Dis donc toi, on t'a pas appris la politesse, on commence par allô et bonjour et dis-toi bien que si je ne l'étais pas, j'aurais même pas décroché !

– Xu... tu es toi-même...

Punaise, ce type est plus sot que l'armoire !

– Je suis content que tu sois de retour, tu es où ?

Non, vraiment, il a dû s'asseoir sur son cerveau.

– Primo, où veux-tu que je sois d'autre qu'à l'hôpital, et je t'arrête maintenant, j'ignore qui je suis, comment j'ai atterri là, depuis quand je suis éveillé, j'ai juste entendu l'appel dans un haut-parleur et j'ai brillamment pensé à demander à l'armoire un vêtement où mon nom est imprimé.

– Tu as réussi à enlever ta camisole ?

CAMISOLE ?!!

Voilà ! Je ne me trompais pas, les gens qui m'ont enfermé là, m'ont vraiment prise pour une folle ! Une camisole ! Vraiment on aura tout vu !

– Qui et pourquoi on m'a mis une fichue camisole ?!

– C'est... très long et compliquer à expliquer...

Je m'en doutais qu'on allait me sortir ça.

– Vas-y je suis prête à t'écouter...

Il se tut pendant un moment.

– Pas pour le moment, il faut qu'on se retrouve à l'Antenne, le reste de l'hôpital ne répond plus alors amène-toi et ramène tout ce que tu trouves comme arme pour qu'on puisse...

La bombe qui est en moi explose :

– Non tu te fiches de qui ?! Pour qui tu me prends ? Je ne sais pas qui tu es, tu me poses des questions plus débiles les unes que les autres et tu crois que je vais faire ce que tu me dis à l'aveuglette sans essayer de savoir qui je suis et qui tu es ?!

Un bruit en arrière-plan me fait comprendre qu'il n'est pas tout seul ; il chuchote avec cette personne :

– Puis-je me mêler à votre conversation où ton refus à un rapport avec moi, ce qui te pousse à faire des messes basses ?

– Mon nom est Gond, ça ne te dit rien ?

Je ferme les yeux mais rien ne me revient.

– Tu as les cheveux noirs ?

Quarante huit heures pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant