Crotte, alors...

3 1 0
                                    


Il est minuit et demi.

– Alors on fait quoi maintenant ?

Bonne question. Cela fait plusieurs minutes que nous sommes sortis et pas le moindre signe de vie. On fait quoi maintenant ?

– Vu que l'on ne peut pas rentrer par là où t'es venue, on trouve cet imbécile de Siam, on lui fait cracher la vérité et ensuite...

– Alors ? On le tue ?

Je la regarde de travers en continuant d'avancer. Je n'aurais jamais cru cette femme capable de parler de meurtre comme de petit déjeuner.

– Si tu t'en sens capable...

– Quoi ? Tu vas pas me dire que tu as peur de le tuer ?

– Pourquoi ? Parce que la Xu que tu connaissais l'aurait descendu avec tout son sang-froid ? Gond m'a déjà balancé cette remarque alors laisse tomber.

Elle sourit en ajustant son sac sur son dos.

– Tu sais, j'aime bien celle que tu es devenu. À l'époque, je te trouvais un peu trop froide ; je sais que tu cherchais juste à ce qu'on oublie pas qui tu étais à ta mort mais, comment dire, tu...

– En faisait trop ?

– Oui, c'est exactement ça.

Je ne regrette pas moi non plus d'avoir changé.

On change de couloir sans rencontrer la moindre créature vivante. Par contre, on tombe souvent sur des cadavres, ami comme ennemis et les lieux sont pas mal saccagés. Malgré tout, il y a quand même eu une lutte.

Les odeurs sont bien présentes, mais personne ne se montre.

De plus, pour une armée de monstre et de fous, je ne m'attendais pas à une telle absence de bruits.

Pour ne pas succomber au stress, je narre la suite de ce qui m'est arrivé.

– Tu dis que t'as affronté trois fous ?

– Oui, enfin, ils étaient plutôt lucide pour des cinglés...

– Kent, Dall, et Wii. Ils ont été contaminés juste après Dia.

Hum. Quels noms débiles, ceux que je leur ai donné leur allait mieux.

– Qu'est-ce que c'est exactement le gaz Fractal ?

– Le gaz Fractal à l'état pur se trouve dans la Montagne Rouge, là où toi et Gond aviez trouvé Siam. Sous sa première forme, c'est une sorte de pierre friable rose qui lâche une odeur acidulée quand on la casse. Avec la chaleur du printemps et de l'été, cette pierre commence à « craquer » puis « brunit » au soleil. Quand on arrive vers la partie la plus chaude de l'été, elle se change en gaz. Quand toi tu ramenais Siam sur ton dos, c'était des échantillons de ce gaz que Gond ramenait. Il pensait qu'il pouvait en faire du savon naturelle parce que la pierre dégage une saveur ou encore un somnifère qu'il pourrait utiliser pour les alvéole-lits.

En plus d'être Gond-lâcheur, il est Gond-Goujat ! Me laisser faire tout le gros du travail, c'est pas très poli de sa part !! Mais bon, quand on pense à ce que Siam est devenu ou a toujours été...

Je m'arrête.

– Est-qu'il était fou, Siam, qu'on l'a ramenée ?

– Non, c'est drôle, tu poses vraiment les bonnes questions !

– Il le faut bien. J'ai pas le choix.

– Mais c'est drôle, on dirait que tu cherches à retrouver un souvenir en particulier.

Quarante huit heures pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant