Quel est le mot de passe ?

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Tout de même, les choses étaient un peu plus claires ; on était attaqué, par quoi, je n'en sais rien, les troupes allaient venir, quand, je ne sais pas, il fallait protéger l'hôpital, où était-il, ça je le savais.

J'y étais.

Et je devais le protéger, comment, je l'ignore.

Je repris mes gigotements et enfin, je sentis mes jambes.

Sans me brusquer, je commence à tenter d'en retrouver l'usage en pliants et dépliant mes membres.

J'y consacre plusieurs heures.

Aucun bruit inquiétant ne vint me troubler mais alors que je tente de me redresser, j'entends quelque chose sonner pas loin de moi.

Mon cœur bondit mais la sonnerie, calme, m'apaise instantanément.

Un souvenir me revient sans pour autant avoir un rapport avec la douce musique.

D'abord, un ciel constellé m'apparaît avant de me rendre compte que c'est par un hublot que je le vois.

Je me retourne en même temps qu'une main se pose sur mes yeux.

Je n'entends pas ce qui ce dit, mais j'écarte les mains de mon visage avant de regarder qui est derrière moi.

Encore une fois, le souvenir s'estompe au moment le plus intriguant.

Fichu mémoire vacillante !

Je reprends mes exercices avec une nouvelle énergie.

Enfin, j'arrive à me redresser puis à m'asseoir ; là je remarque une montre à ma main gauche.

Elle est de forme hexagonale et ne possède aucun bouton, de plus, l'écran est affreusement vide.

Me voilà bien avancé sur le temps...

Je pose mon pouce droit sur la vitre et aussitôt elle brille d'une lumière indigo.

Santé rétablit, voulez-vous sortir chère patiente ?

Incroyable, cette montre parle !

– Oui, je croisse.

Soit ma voix est naturellement tonitruante, soit c'était par ce que je n'avais pas parlé depuis des siècles.

La vitre au-dessus de moi s'ouvre dans un sifflement. J'espère que la menace dehors ne m'a pas entendu parce que je ne sais pas encore courir.

Je m'agrippe aux rebords pour me hisser dehors... et m'étale de tout mon long sur le sol dans un bruit qui me fige.

Les minutes s'écoulent, interminablement stressantes.

Je tente de me relever, mais je m'en trouve incapable. Ça doit faire un sacré bout de temps que je n'ai pas bougée.

Si mon alvéole-lit est à température ambiante, le sol lui, doit porter l'hiver depuis des années.

Malgré la pénombre, je remarque que le sol est blanc et que les murs sont gris anthracite.

Le plafond se trouve à quatre mètres au-dessus de moi, deux petites veilleuses brillent faiblement, la pièce est plus grande que je l'avais crue.

Je me traîne en grinçant des dents tellement le sol est froid. La porte est grande, très large, et de plus capitonner.

Je suis sûr qu'elle doit faire quinze centimètres d'épaisseur, de même que les murs.

Je comprends mieux pourquoi la chose dehors n'est pas parvenu à défoncer la porte.

À croire qu'ils essayaient d'emprisonner une folle.

Quarante huit heures pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant