Chapitre 14

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J'était posée contre un lampadaire, admirant la première neige de l'année tombée. J'adorais ça depuis petite, ça me fascinait. Je croisais les bras pour tenter de me réchauffer, je n'étais pas habillée en conséquence, mais ça m'était égal. Je ne la ratais jamais.

La soirée me paraissait longue. Je ne me sentais pas à ma place ici, j'avais préféré sortir prétextant devoir aller aux toilettes.

—Kaira, pourquoi t'es dehors ? Il fait super froid, on est au Pôle Nord ou quoi ?

Je souriais en voyant Ethan sautiller sur lui-même pour se réchauffer. Il marcha vers moi et se positionna à côté de moi.

—Tu prévois de rester ici pour congeler sur place ? Tu nous la fait à la reine des neiges ?

Je riais sur sa dernière phrase et me tournai vers lui.

—J'adore la neige et je doute que je vais congeler en restant dehors dix minutes.

—J'adore le soleil, pourtant je ne veux pas mourir brûlé, plaisanta-t-il , non, plus sérieusement, ça fait vingt minutes que t'as dit que t'allais aux toilettes.

Tant que ça ?

Je ne dis rien pendant plusieurs minutes.

Mis à part le comportement désagréable de Kale, je les appréciais. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'être avec eux me rattachait à mon paternel.

—Emilie a résolu le problème du penthouse, tentai-je de combler le silence.

—L'appart' en dessous du penthouse s'est libéré, Emilie veut que tu restes au penthouse, mais Kale le veut aussi. Là est le débat.

Je pouvais très bien dormir dans l'appart' en dessous du penthouse, ils étaient déjà bien gentils de me laisser loger ici gratuitement, je n'avais pas besoin d'un endroit aussi grand. Et puis, ils n'allaient pas se disputer pour si peu.

—Je ne veux pas du penthouse.

Ethan me regarda et haussa les sourcils. Je le regardai, sentant qu'il s'apprêtait à répliquer.

—A ta place, je me battrais carrément ! Il est d'enfer, la télé est grande et la cuisine, j'en parle même pas.

J'avais une tête à cuisiner ? Mes petits-déjeuners se limitaient à des pains au chocolat surgelés.

—On rentre ? Tu vas finir par attraper un rhume, rigolai-je.

Il hocha la tête en claquant des dents et se pressa d'entrer.

Le bâtiment était vide, je remarquai qu'il y avait très peu de personnes le soir. On traversa la pièce principale, celle juste à côté du réfectoire. De nombreux regards se tournèrent vers nous, curieux. Comme lorsque j'était arrivée la première fois.

On parvint finalement à l'ascenseur et monta jusqu'au bureau, les portes s'ouvrirent et du couloir, on pouvait déjà entendre Emilie exploser de rire.

Je revins m'asseoir près d'Emilie et m'emparai d'un morceau de pizza que je fourrais dans ma bouche. Je me tournai ensuite vers elle.

—Je vais prendre l'appartement.

—T'es sûre, Kaira. Je t'avais garanti que tu l'aurais, dit-elle désolée.

Même si je trouvais ça génial de dormir dans un endroit aussi luxueux, ça m'était égal. De plus, cette chambre ne pouvait être mauvaise. Certes, peut-être moins bien, mais je pouvais être certaine de ne pas avoir de problème d'eau ou d'électricité.

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