Chapitre 17

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J'ouvrais les meubles de la cuisine encore une fois, désespérée, priant pour que n'importe quel aliment arrive comme par magie. Il ne restait plus que des pâtes et je ne voulais pas prendre le risque de brûler la cuisine.

Il était tard, ça faisait des jours que je n'avais pas quitté cette maison. Je ne voulais plus mettre les pieds à l'Organisation. Pour le moment du moins. Emilie et Lexie passaient quand même tous les jours me voir pour que ne sois pas seule, parfois Isaac passait la soirée avec Kale.

J'étais pathétique, mes journées se résumaient à ne rien faire du tout. Cela dit, j'avais enfin pu récupérer mon sommeil. J'avais aussi pu prendre un peu de recul sur ce qui était en train de m'arriver.

Je n'avais pas entendu le mot meurtre ou Tom depuis longtemps, que demander de plus ? Je me doutais que cette tranquillité n'allait pas durer, mais pour le moment, je savourais.

Je lâchai l'îlot central de la cuisine du regard quand j'entendis la porte d'entrée se refermer. Kale apparut dans mon champ de vision quelques secondes plus tard. Il déposa ses clés de voiture sur la table avant de prendre une bouteille d'eau dans le frigo.

Lui adresser la parole devait faire appel à toute ma meilleure volonté. Son comportement me donnait envie de l'étriper.

–Tous les placards sont vides, dis-je en le regardant finir la bouteille en moins de deux.

–Fait des pâtes au fromage.

–Ça ne me réussit pas les pâtes, je m'en voudrais de cramer ta jolie cuisine, dis-je sarcastiquement.

Surtout cher sa cuisine.

Il sourit faussement et sortit sa carte bancaire de sa poche.

Commande ce que tu veux je m'en fous, mais un conseil fiche moi la paix, cracha-t-il avant de s'en aller.

J'allais me faire un malin plaisir à commander dans tous les restos' de la ville, ça ne risquait pas d'exploser son plafond. Ça ne devait pas lui poser de problèmes.

C'est comme ça que je me retrouvais à ouvrir au sixième livreur de la soirée. Puisqu'on pouvait voir la télé depuis la cuisine, j'avais mis toute la nourriture sur l'îlot central. J'avais largement abusé. J'avais commandé de tout, pizzas, burgers, chinois, pâtes, mexicain et sushi.

Je n'aime même pas les sushis.

J'en rapporterais demain à Emilie, en espérant qu'elle aime ça au moins. Je n'en avais aucune idée.

Je commençais à manger une part de pizza et j'entendis Kale descendre les escaliers. Je ne lui prêtais pas attention. Mais lorsqu'il aperçut la nourriture sur la table, son regard changea.

Contre toute attente, il se contenta seulement de s'emparer d'un des plats de sushis avant de rebrousser chemin.

Arrivé à l'entrée du salon, il lança :

–Si tu crois que c'est comme ça que tu vas me faire sortir de mes gonds, t'es mal barré.

Je roulai des yeux, je vais vraiment finir par devenir folle.

Je continuais de manger en l'ignorant.

L'instant d'après, des coups se firent entendre de la porte. Une boule se forma dans mon ventre une nouvelle fois, c'était arrivé plusieurs fois déjà. J'angoissais beaucoup plus souvent et de manière beaucoup plus intense, comme si mon corps se paralysait à chaque fois et la plupart du temps, ça arrivait pour des choses absurdes comme une porte qui claquait trop fort ou une sonnerie de téléphone qui me surprenait.

Heart fell first Où les histoires vivent. Découvrez maintenant