Chapitre 16

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11 juillet 2016.

" C'était aujourd'hui, c'était enfin le jour que j'attendais depuis près de quatre ans à présent. J'allais rendre visite à mon père en prison pour la première fois. J'étais tellement heureuse et stressée en même temps, j'appréhendais cette rencontre.

Mon père était en prison depuis mes douze ans, aujourd'hui, le onze juillet, j'en avais seize.

Maman m'avait toujours interdit de lui rendre visite, elle ne voulait pas me dire pourquoi, mais c'était la règle à ne pas enfreindre.

Maintenant que j'avais seize ans, je pouvais rendre visite à mon père seule et sans l'accord de ma mère. Elle ne le saurait jamais.

J'avais tout prévu depuis longtemps déjà, étant donné que la prison était à deux heures d'ici, il me fallait un plan. Ma mère était assistante dentaire, elle allait donc rentrer tard ce soir et elle m'avait autorisé à sécher les cours pour rester chez ma meilleure amie, Amélia.

—Alors, on récapitule, dit-elle en s'installant par terre à côté de moi.

On était dans sa chambre, prête à partir. Elle avait décidé de m'accompagner pour ne pas me laisser seule. Je comptais payer le bus avec l'argent que ma mère m'avait donné pour manger avec Amélia.

—On prend le bus jusqu'à la prison, tu vois ton père et après on fait le chemin inverse, commence-t-elle, on dit rien à ta mère, on dira qu'on a passé la journée au centre commerciale et qu'on a mangé fast food.

C'était le plan, c'était ce qu'on avait prévu depuis tellement longtemps, j'étais impatiente.

—Tu stresses ?

—S'il me reconnaît pas ? Ou qu'il ne veut pas me voir ?

Amélia se tourna vers moi, je paniquais. C'était de ma faute s'il en était là, je comprendrais qu'il ne veuille plus me voir.

—Tout va bien se passer j'en suis sûre, me rassura ma meilleure amie.

Il était l'heure, il était 11h00 du matin, on devait y aller, nos sacs sur le dos avec assez de nourriture pour tenir deux heures et nous étions partis.

Lorsque le bus s'arrêta juste devant la prison, la panique était de plus en plus présente. Une boule se forma dans mon ventre.

J'avais tant rêvé de nos retrouvailles, je me faisais tellement de scénarios dans ma tête en imaginant à chaque fois le bonheur qu'on aura de se retrouver.

Mon père me manquait, j'étais si heureuse.

Je fixais le bâtiment, je n'avançais plus, comme si mes pieds étaient pris dans du ciment.

Amélia se plaça devant moi en m'attrapant les épaules, mon regard se posa sur elle. Elle me souriait.

—Tout va bien se passer mon chou, je suis là, je t'attends dehors et je ne bouge pas.

Je lui souriais. Qu'est-ce que je ferais sans elle ? Je me le demandais, je serais éternellement reconnaissante de tout ce qu'elle faisait pour moi.

C'était parti, j'entrais dans le grand bâtiment, après avoir inspiré un bon coup.

Après de nombreuses minutes à me fouiller et à déposer mon sac à l'entrée. Un des gardes m'emmena dans une pièce où se trouvaient des tables en métal, j'allais l'avoir en face de moi.

Moi qui pensais que j'allais le voir à travers une vitre et que j'allais lui parler via un téléphone.

Je m'installais à la table que le garde m'avait désignée du doigt. Il allait être en face de moi. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, je frottais mes mains moites sur mes cuisses. Je regardais les familles sur les tables autour de moi. Les visages heureux de certains.

Heart fell first Où les histoires vivent. Découvrez maintenant