Chapitre 40

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L'horloge du bureau affichait une heure du matin et Kale et moi n'avions pas réussi à trouver le sommeil. J'avais été catégorique en lui répétant que je ne croyais pas une seconde qu'Emilie était la taupe mais je sentais qu'un léger doute s'était fait une place dans son cerveau. Il se méfiait de tout et de tout le monde, ça me rendait triste pour lui. Il était silencieux et pensif depuis un moment, cette soirée l'avait secoué et je voyais qu'il était épuisé mais il tenait bon, il ne flanchait pas une seconde.

On était tous les deux couchés dans le fauteuil de son bureau, nos jambes entremêlées, ma tête posée sur son torse et son index jouant avec une mèche de mes cheveux. Je me sentais bien.

Je ne cessais de me demander dans quelle direction on allait tous les deux, qu'est-ce qu'on faisait, ce qu'on était.

On était ensemble ? C'était étrange dit comme ça, on n'en parlait pas, on agissait juste en suivant notre cœur sans penser au reste. J'avais peur, ce n'était pas mon truc ce genre de choses et encore moins avec Kale, que s'était-il passé pour qu'on se rapproche autant en si peu de temps ? 

Toutes les pensées de ce genre me donnaient mal au crâne. Ma vie était devenue tellement bizarre, je n'avais pas appelé Amélia depuis un bout de temps, je ne savais pas comment j'allais lui expliquer tout ça, comment j'allais pouvoir quitter tout ça et juste oublier. Je n'étais pas sûre d'en avoir envie. Comment j'allais pouvoir rentrer dans mon ancien appartement et reprendre mes soirées films avec ma meilleure amie en oubliant ces dernières semaines. Ça me paraissant impossible, je ne pouvais pas tout laisser derrière moi. Honnêtement, je ne savais plus quoi faire.

Je refusais tous les appels de ma mère, tous les prétextes étaient bon pour en rester aux messages uniquement, je restais toujours dans l'optique de ne rien lui dire et je savais que lui parler de vive voix n'était pas une bonne idée. Si je lui mentais, elle le saurait immédiatement.

—À quoi tu penses, m'interrogea Kale.

—À nous, lui avouai-je.

—À nous, répéta-t-il en souriant, il y a un nous maintenant ?

Évidemment qu'il y avait un nous à présent. Notre relation ne faisait qu'évoluer au fil des jours, on agissait comme un couple même si on n'en était pas vraiment un.

—Je suis perdue, qu'est ce qu'on est censée faire, lui demandai-je en relevant la tête vers lui de sorte à ce que que nos regards se croisent.

Je me sentais mal à l'aise, c'était comme si notre relation était interdite. Tout était trop étrange, j'avais l'impression de lui rappeler mon père constamment, rien que que par ma présence.

Son index releva mon menton pour qu'il puisse m'embrasser, c'était un baiser doux, de ceux qui me donnaient envie de rester ici pour l'éternité.

—Ça réponds à ta question ?

—Pas certaine, répondis-je en souriant.

—Je t'ai déjà dit que t'étais magnifique ? Tu as pris une place plus importante dans ma vie que ce je n'aurais pu imaginer. C'est tout ce dont je suis sûr pour le moment, je ne sais pas où tout ça va nous mener mais je sais que je ne veux pas que tu partes, même après ton père je veux que tu restes avec moi à l'Organisation. Tout le monde t'adore, tu fais partie de la famille, mon cœur. Dis-moi que tu te vois t'en aller reprendre ta vie d'avant et ne plus jamais te retourner vers nous ?

Je ne pouvais pas m'imaginer une seconde partir. Ils avaient tous pris une place trop importante dans ma vie, c'était ma famille. Je ne me voyais pas laisser Amélia et ma mère derrière moi mais maintenant, il fallait que je les prenne en compte. Je les aimais comme si je les connaissaient depuis toujours.

Heart fell first Où les histoires vivent. Découvrez maintenant