Chapitre 7

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18h37.

Deux jours s'étaient écoulés depuis que nous avions rendu visite à Liam, ça faisait deux jours que je m'ennuyais à mourir, mais heureusement, Emilie m'avait dit qu'elle viendrait à Toronto demain. J'allais enfin avoir quelqu'un à qui parler, j'allais vraiment finir par devenir folle.

Non pas que que Kale me saoulait mais, si totalement.

Je n'avais pas eu à beaucoup croiser l'abruti de service, la plupart du temps, il était dehors à faire je ne savais quoi et je m'en contre-foutais tant que ça me permettais de ne pas le voir c'était tant mieux pour moi.

J'étais assise dans le fauteuil, c'était devenu mon endroit préféré depuis ces deux derniers jours. J'avais déjà englouti la moitié de la nourriture présente dans la maison.

Alors que je fourrais une énième poignée de chips dans ma bouche, la porte d'entrée s'ouvrît sur Kale, mais cette fois il s'arrêta en face de moi.

Habille toi, tu viens avec moi.

Il ne me donna pas plus d'informations et se dirigea vers la cuisine. J'avais envie de prendre l'air de toute façon et je n'avais pas la force de me disputer, alors je ne discutais pas.

Je me dépêchai d'aller me changer et en cinq minutes j'étais en bas et j'attendais que Kale finisse le plat qu'il s'était préparé, plat étant un bien grand mot puisque c'était simplement des tranches de fromage et un œuf dur.

Une fois dehors, je regrettais mon choix d'avoir mis un fin pull et de ne pas avoir pris de veste. Il faisait un froid de canard à Toronto.

Il pleuvait et quelques gouttes vinrent se poser sur le bout de mon nez, mes vêtements commençaient à être mouillés, je m'empressai de monter dans la voiture et Kale démarra, le GPS indiquait que nous avions une vingtaine de minutes de route.

Où est-ce qu'on va, demandais-je en fixant le paysage à travers la fenêtre.

Kale alluma le chauffage.

Chez quelqu'un qui pourra nous aider à avoir un rendez-vous avec un mec qui nous filera l'adresse de la vente aux enchères.

Il faisait tout seul depuis deux jours, alors pourquoi je devais venir ce soir ?

Et pourquoi je suis là moi ?

Je sentais son regard sur moi, ce qui me forçait à lever le mien de la fenêtre pour le regarder à mon tour.

Ça paraîtrait louche si j'y allais seul, ces gens se méfient de tout le monde. Une femme avec moi et tout leurs doutes tomberont.

Je me contentais de cette simple réponse et me concentrais de nouveau sur le paysage. Le reste du trajet se fit sans un mot. Seul la radio et le bruit de l'orage comblait le silence de l'habitacle.

Une fois arrivés, Kale se gara sur un petit parking peu éclairé. Nous nous dirigions ensuite vers une ruelle et nous atterrissions devant une porte en métal.

L'ambiance n'était pas rassurante et je commençais à stresser. Je regardai les alentours comme si un monstre allait jaillir sur nous d'une minute à l'autre.

Kale appuya sur la sonnette avant qu'un homme vienne nous ouvrir.

—Monsieur Meyer vous êtes là, s'exclama l'homme.

Il nous invita à entrer et c'est Kale qui entra le premier. A l'intérieur, on n'apercevait pas grand chose à cause de toute la fumée dans l'air. Ça empestait le joint, la clope et je ne savais quelles autres substances illicites.

Heart fell first Où les histoires vivent. Découvrez maintenant