Quelqu'un toqua à sa fenêtre alors qu'il étudiait sur son bureau. Il se décala pour voir qui c'était, peut-être un des gars de son groupe de potes. Ils avaient l'habitude de faire ça et, à force, il les reconnaissait à leur frappe sur la vitre. Mais il n'était pas vraiment sûr pour le coup.
Il ouvrit le rideau, rien. Il a dû mal entendre. Il retourna à son document.
Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé avant que l'on refrappe au carreau. Il vérifia. Toujours rien.
Il soupira et se leva. La journée lui semblait étrange.
Il s'étira. Ses yeux dévièrent à nouveau vers la fenêtre. Il faisait déjà nuit ? Pourtant, 5 minutes plus tôt... Il haussa les épaules et prit les gélules qui traînaient à côté d'un verre rempli d'eau.
Il entendit toquer à nouveau. Mais pas à la fenêtre. Il leva la tête vers le plafond. Les bruits se déplacèrent. Le mur à sa droite se mit à pourrir, de la moisissure noire et verte se forma, les champignons envahirent encore sa chambre.
Il revenait encore à la charge. Heureusement qu'il s'était armé chimiquement pour le combattre. Heureusement qu'il vivait seul. Heureusement que personne ne traînait dans les parages surtout.
Les bruits se déplacèrent, toujours pareils. Lent, réguliers, immondes.
Des frissons désagréables parcouraient son échine alors qu'il regardait autour de lui pour vérifier qu'il n'y avait personne à part lui.
Ses yeux se posèrent sur la fenêtre. Deux points brillants le regardaient fixement. Des points qu'il connaissait bien. Ils hantaient ses nuits et sa vie.
A cause d'eux, il avait dû finir dans cet endroit bizarre avec des gens étranges mais surtout, bloqué avec ce bruit écœurant qui venait de temps en temps lui rendre visite à grand renfort de moisissures.
Il soupçonnait qu'ils étaient liés aux points. Qu'ils avaient fait exprès de le mener ici pour leurs besoins personnels et mystérieux.
Une pensée absurde lui vint à l'esprit alors qu'il regardait les points. Et si c'était des yeux reliés aux bruits ?
Il alla fermer le volet rapidement.
Un hululement lugubre se fit entendre de dehors.
La pièce se retrouvait dans la pénombre, seulement éclairée par la lampe de son bureau. Les murs noircissaient de moisissure à une vitesse impressionnante. Il n'avait pas besoin de toucher pour savoir qu'ils étaient aussi mous qu'un gâteau mouillé.
Les bruits s'arrêtèrent derrière sa porte. Ses yeux se posèrent sur la poignée.
Son cœur battait à 100 à l'heure. Sa respiration était courte.
Il sentait l'adrénaline courir jusque dans ses doigts, les préparant à saisir le premier objet à sa portée pour se défendre.
Incapable de détourner les yeux de sa porte, il entendit des grattements sur celle-ci.
Puis plus rien.
De violentes frappes firent trembler le fier panneau de bois.
Il recula, saisissant un énorme livre au passage pour se protéger.
« Merci les gélules ...»
Il ne savait s'il les remerciait vraiment, après tout, elles lui permettaient de garder sa santé mentale stable.
Ses pensées s'interrompirent quand il entendit le bruit d'une porte qu'on déverrouille. La poignée s'abaissa lentement.