Un amour un Montauban

Chapitre 1

Alyssa

-Alyssa ! Alyssa !

La voix de ma secrétaire me tire de mes pensées et je relève les yeux vers elle.

-Tu vois bien que je travaille non ? Dis-je d'un ton sec.

-J'aimerais bien vous croire si vous ne teniez pas votre carnet de rendez-vous à l'envers depuis bien cinq minutes madame.

Je soupire en souriant tristement.

-Exact c'était pour voir si vous suivez mademoiselle Dubois, pourquoi vous-êtes vous déplacer jusque dans mon bureau ?

Ses yeux bleus brillent d'une lueur incertaine et je crains de savoir ce qu'elle va m'annoncer.

-Vos parents ont appelé plusieurs fois sur votre téléphone mais d'après eux vous ne leur répondaient pas alors ils commencent à s'inquiéter et aimerait vous parler. Je l'es ai mis en attente sur la ligne secondaire de votre fixe.

Est-ce que j'aurais dû m'en douter ? Oui. Mes parents sont extrêmement collants et me voient encore à la maison. Ils n'acceptent pas mon départ alors que ça fait bientôt trois ans. Je n'allais pas rester toute ma fucking life dans cette ville toute paumée. Je devais voler de mes propres ailes.

Un nouveau soupir sort de ma bouche. Je ne peux pas repousser l'inévitable et il me semble qu'après avoir évité leur appels pendant près de deux semaines sous prétexte d'être débordé au taff. Ce qui n'est pas totalement faux mais pas totalement.

-Très bien merci. Je vais prendre leur appel maintenant pour pouvoir en être débarrassé. Merci Laurel.

Elle hoche la tête et retourne dans le bureau adjacent du mien. J'attrape le téléphone du bureau et prend l'appel en retenant un soupire. J'aime mes parents, ils sont géniaux mais trop protecteur et j'ai besoin de respirer.

La voix de mon père résonne dans le combiné.

-Ma fleur, comme je suis content que tu aies pu libérer un peu de temps pour nous répondre. Tu me manques énormément.

-Vous me manquez à moi aussi, je sais que je suis beaucoup prise par le travail en ce moment et j'en suis désolé. Comment va maman ?

-Elle va très bien, mais elle est beaucoup épuisée par ces traitements qu'elle doit prendre, et nous commençons à ne plus être très jeune, tu le sais.

Quand il me dit ça, c'est qu'il va me demander quelque chose, je le connais. Et je ne sais pas pourquoi mais ça ne va pas me plaire.

-J'ai bien l'impression que tu veux me demander quelque chose, autant le dire maintenant et de ne pas passer par quatre chemins.

Il rit légèrement et ça me réchauffe le cœur de l'entendre. Je l'imagine dans le salon, debout avec son pull multicolore sur lui.

-Tu me connais si bien. C'est vrai. J'ai un service à te demander et je sais que ça ne va pas totalement te plaire.

Je l'entends prendre une grande respiration. J'ai envie de raccrocher pour ne pas entendre la suite de sa phrase.

-Nous avons besoin de ton aide à la chambre d'hôtes. Ta mère et moi aimerions que tu viennes.

Je pousse un soupir lasse. Est-ce que j'aurais dû m'en douter qu'il allait me demander quelque chose qui n'allait pas me faire plaisir ? Oui. Mais que je vienne là- bas ? Sûrement pas.

-Papa, j'ai du travail. Je ne peux pas.

-Je sais, ma chérie. Je sais mais nous avons vraiment besoin d'aide pour tes qualités de décoratrice et notre jardinier ne peut pas tout faire seul. S'il te plaît ma chérie.

Je me passe une main sur le visage hésitante. Bien sûr que j'ai envie de les aider. Ce sont mes parents, mon sang mais je vais faire comment avec mon travail. Je viens enfin d'avoir une grande visibilité et de nouveaux clients viennent chaque jour pour prendre un rendez-vous.

C'est ce que j'ai toujours voulu depuis que je suis toute petite.

-Il faudrait que je vienne pour quand ? Et pour combien de temps ?

-Plusieurs semaines environ. Le temps de tout remettre aux normes et de finaliser la déco que tu vas pouvoir gérer toi-même.

-Plusieurs semaines ? M'étrangle-je une main sur le visage.

Comme si je pouvais m'absenter autant de temps ! Je bosse toute la journée ici, comment veut-il que je trouve du temps pour les aider sur plusieurs semaines.

-Je sais que ça peut paraître long mais encore c'est court pour refaire le nécessaire, j'ai besoin de toi.

Je souffle et réfléchis au meilleur moyen de m'organiser. Je dois aller les aider même si l'envie n'est pas très présente et que j'ai du taff par dessus le marché. Je vais devoir faire mes réunions par visio et programmée quelques heures dans la journée pour mon boulot. Je me dois de les aider, c'est normal, ce sont mes parents.

-Très bien. Je vais m'organiser pour venir pour demain dans l'après-midi le temps de préparer un sac et de gérer mes réunions les plus importantes.

-Merci beaucoup ma chérie. Je ne sais pas ce qu'on ferai sans toi. En plus tu vas voir j'en suis sur tu vas bien t'entendre avec Hélios. Il est adorable et super gentil.

Je m'en carre les coquillages de ce fameux Hélios. Je ne vais pas pour avoir des amis et encore moins un mec. Ça m'a suffit une fois !

-Je vais te laisser papa et à demain. Passe le bonjour à maman de ma part.

-Oui ma chérie, pas de soucis.

Je raccroche et me lève. Je préfère aller voir directement Laurel dans son bureau pour lui expliquer les choses. Elle est en pleine conversation téléphonique et raccroche quelques secondes plus tard pour m'écouter.

-Madame, avez-vous besoin de quelque chose ?

-Oui avancez-moi les deux réunions les plus importantes pour cette après-midi, je serai absente quelques semaines le temps de me rendre chez mes parents qui ont besoin d'aide. Je ferai le maximum de Montauban, je pars demain matin.

Elle acquiesce de la tête et prend note.

-Vous voulez que je réserve votre billet d'avion, madame ?

J'hoche la tête.

-Ça serait bien s'il vous plaît. Vous me prévenez dès que les réunions sont décalées et pour qu'elle heure. Je serai dans mon bureau s'il y a besoin.

Je retourne dans mon bureau et m'installe dans un soupir. Et bien ce n'est pas à ça que je m'attendais en me levant ce matin. Loin de là et je ne sais pas si ça me fait plaisir ou non de retourner chez mes parents après tout ce qui c'est passé là bas. En espérant que je ne le recroise pas.