Chapitre 35

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Alyssa

Je me lève fatigué après avoir passé presque toute la nuit à faire les planches des chambres océan et nature et j'ai même commencé le design de la chambre scandinave. Je ne serai pas pris au dépourvu avant d'aller chercher ce dont on a besoin.

J'aurais bien aimé dormir une ou deux heures de plus mais je risque de me faire encore réprimander par l'autre gigolo encore et ça ne fera qu'empirer mon humeur déjà bien écrasante.

Je soupire et enfile des vêtements propres. Je veux juste que la journée se finisse. Rapidement.

Je descends en bas et rejoint Hélios et ma mère à table. Il a l'air de très mauvaise humeur et ses cernes sont plutôt visibles. Et bien chacun ses problèmes, j'ai envie de dire.

-Bonjour ma chérie, ça va ? Dit-elle un baiser sur mon front.

J'hausse les épaules et sort la tablette qui me sert d'instruments de travail.

-J'ai bossé presque toute la nuit sur les nouvelles chambres d'hôtes. J'ai fini les trois chambres et j'ai commencé l'avant dernière. Tiens regarde.

Ma mère regarde et je vois Hélios jeter un œil. Après tout, je n'ai pas le choix d'avoir son aval avant de valider. A quel moment j'ai besoin de l'avis de quelqu'un qui n'a aucun mot à dire sur ce travail ?

-C'est très joli qu'est-ce que tu en penses Hélios ?

Ma mère lui tend pour qu'il voie en profondeur.

-Et bien ça va, mais par exemple ici pour la chambre bohémienne. Les bambous à côté du lit je n'aime pas du tout. Je trouve ça de trop sachant qu'à côté de la baie vitrée il y a une monstera déliciosa. C'est un trop.

J'hoche la tête et prends la remarque. Je ne vais pas être fermé à toutes les propositions et peut-être qu'il peut avoir raison. L'œil masculin peut m'apporter un peu d'aide et de fraîcheur. Même si souvent ils n'ont aucun goût niveau déco.

-Très bien je prends note. Tu aurais une idée par quoi remplacer ?

-Pour limiter au maximum les frais d'achats, dans le bureau à l'écurie il y a une vieille table de chevet dans les tons marrons clair qui pourrait être parfaite à côté du lit.

-Quel table de chevet ? J'aimerais bien la voir et déterminer par moi même si c'est bien ou pas.

-Hélios tu n'as qu'à l'emmener après le déjeuner. Je ne veux pas que tu travailles le ventre vide chéri. Je t'ai fait des œufs brouillés et tu as du jus d'orange dans le frigo, dit ma mère, un sourire bienveillant.

J'acquiesce un sourire à ma mère. Même si je n'ai pas très faim, elle à raison je dois manger avant de travailler. Je saute souvent le repas du matin et j'ai quelques petits vertiges vers midi. Ma mère me connait extrêmement bien.

-Oui maman. Merci pour ces œufs.

Je les mange en vitesse et je suis pressé de découvrir ce petit meuble dont il me parle. Mais la crainte de me retrouver seul avec Hélios est présente. Comment ne pas penser à cette attirance qui nous pousse irréversiblement l'un vers l'autre ? Et je n'en veux pas.
Je ne veux pas avoir une relation avec un homme.
Je ne veux pas de nouveau souffrir.
Je ne veux pas mais surtout je ne peux pas. Je ne sais pas où ça nous mènera cette histoire sachant qu'il travaille ici et que moi je dois retourner à Paris d'ici une ou deux semaines maximum.
C'est impossible et je ne dois pas m'attacher. Pour mon bien-être mental. La seule chose qui risque d'arriver c'est une nuit. Bordel, ça pourrait tellement déraper des millions de fois. Cette attirance est forte, peut être trop forte pour nous. Et ça va mal finir.

-On y va voir ? Demande Hélios dans l'entrebâillement de la porte.

J'hoche la tête et pars. On va dans l'écurie et croise mon père dans les écuries.

-Salut ma chérie ça va ? Demande mon père avec un sourire, brossant le cheval blanc.

-Oui papa. Tu auras besoin d'aide après ?

-Ho non ne t'inquiète pas ma chérie, je vais me débrouiller. Vous pensez qu'il vous faudrait encore combien de temps il vous reste pour finir les travaux ?

Je n'ai même pas le temps de répondre qu'Hélios me coupe la parole.

-Je pense dans deux jours, trois max si je me prends la tête avec les derniers détails à réaliser comme l'électricité.

Mon père hoche la tête apparemment satisfait de la réponse.

-Donc je prévois votre absence pour mardi. Vous irez sur Toulouse ce jour-là, ça vous va ? C'est là où il y a le moins de monde pour les balades à cheval et je pourrais m'en sortir plus simplement.

Je vais me retrouver toute une journée seule, avec lui. J'ai hâte de tout acheter pour mettre en place les chambres. J'ai hâte de voir le résultat mais j'appréhende cette journée. Peur de me retrouver avec lui. Et de ce qu'il pourrait se passer. Avec lui.

-Ça sera parfait pour moi papa. C'est compris, dis-je en essayant de ne pas montrer mes craintes.

-Pour moi aussi monsieur.

On va dans le bureau et j'aperçois rapidement le petit meuble dont il me parle. D'un marron clair, le bois est un peu usé mais plutôt bien conservé. Je suis plutôt contente de ce meuble. Il est simple, mais esthétique. Il a un beau charme et ira parfaitement bien à côté du lit. Hélios à finalement de bon goût. Étonnant.

-Alors tu en penses quoi ? Dit-il un sourcil levé.

-J'aime bien. Je pense qu'on va le mettre dans la chambre à la place du bambou. Tu n'es pas si nul finalement.

-Je ne suis nul dans aucun des domaines, dit-il d'un sourire en coin remplis de sous-entendu.

Merde je l'ai dit à voix haute. Je ne m'en étais même pas aperçu. Mais j'aimerais bien voir ces autres domaines dont il parle. Non je ne devrais même pas penser ça et l'imaginer moi et lui dans un lit. Pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque.

Un amour un MontaubanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant