Chapitre 14

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Alyssa

On se met à table et ma mère m'a l'air bien fatiguée.

-Ça va maman ? Lui chuchote-je à l'oreille.

Elle se tourne vers moi et sourit faiblement.

-Oui je suis juste fatigué ma chérie. J'irai sûrement me reposer un peu après le repas.

J'hoche la tête d'accord avec elle. On commence le repas et mon père discute avec Hélios.

-Ma chérie quand tu auras fait les premières planches, tu les montreras à Hélios car Ange part ce soir et ne reviendra que la semaine prochaine. Et ensuite avec ta mère on jettera un coup d'œil pour valider et ça sera bon.

Ange sourit. Il doit retourner voir sa copine. C'est compréhensible.

-Oui je vais essayer d'y mettre ce soir, si je n'ai pas trop de travail. J'ai déjà quelques idées pour le salon qui irait bien avec la peinture qui a été choisie.

-Tu ne devrais pas travailler autant ma chérie. Tu te fatigues beaucoup trop je trouve. Tu ne voudrais pas lâcher prise et te reposer ? Demande ma mère les lèvres pincées.

Je souffle et passe une main sur mon visage. Je ne peux pas laisser Laurel tout gérer ainsi que mes employés, certains clients sont à ma charge et je suis leur dossier depuis le début. Je ne peux pas le refiler car je suis fatigué. Ce n'est pas professionnel. Ça ira mieux quand je serai rentré à Paris, j'aurais moins de travail pour la journée. Je me dois de continuer quitte à sacrifier quelques nuits. C'est mon rêve depuis toute petite et je ne vais pas lâcher maintenant alors que j'ai tout ce que je voulais.

-Je ne peux pas faire autrement, maman. Mais je t'assure que tout va bien pour l'instant, je gère.

Elle se pince les lèvres inquiètes. Elle n'est pas du tout convaincue et mon père commence à s'en mêler en ayant écouté notre discussion.

-Ta mère à raison, tu devrais lâcher prise ne serait-ce qu'une ou deux semaines, personne n'ira te le reprocher c'est toi la patronne.

Je souffle agacé. Ils ne peuvent pas se mêler de ce qui les regarde ? Je pense être assez grande pour savoir ce qui est bon pour moi et quand je dois arrêter. Je n'ai besoin de personne. 

-Et je viens de répondre à maman que je ne pouvais pas faire autrement et que tout allait bien. Et puis qui me remplaceraient même pour une semaine ? Et bien personne car tous mes employés ont déjà des clients et sont complets dans leur agenda.

-Et bien tu peux engager une personne pour te remplacer à mi-temps non ? Ça te déchargerait de certains clients.

-Ce que j'essaie de te faire comprendre c'est que je ne peux pas refiler les clients que j'ai en ce moment à ma charge pour que quelqu'un d'autre s'en occupe, c'est moi qui ai commencé et je vais finir avec eux. Je sais ce que veut chaque client, quelles propositions pourrais aller le mieux à chacun d'eux. Si je me mets à engager une personne dès que je dois m'absenter de mon travail, je n'aurais pas toute cette notoriété autour de mon entreprise papa. Est-ce que tu comprends ce que j'essaie de dire ?

Il hoche la tête mais ça n'a pas l'air de lui faire plaisir. Et alors après tout c'est ma vie et je n'ai pas besoin de demander l'avis de quelqu'un pour que je prenne mes décisions concernant mon travail !

-Tu pourrais être dans le déni et ne pas t'apercevoir que as vraiment besoin de repos et de diminuer le travail. Si tes deux parents t'en font part ce n'est pas pour rien, c'est ce que c'est peut-être vrai, déclare Hélios en se mêlant à la discussion.

On le cause à celui-là ? Qui lui a permis de se joindre à notre discussion, à ce que je sache il ne fait pas partie de la famille. Ça ne risque pas et ce n'est pas parce que mes parents pensent qu'il en fait partie que je vais le considérer comme telle.

-Je ne te cause pas toi. Ça ne te regarde pas il me semble.

Mon père me fusille du regard.

-Il ne fait que donner son avis Alyssa, tu peux avoir un peu plus de respect envers lui, s'il te plait. Ne commence pas à t'en prendre aux autres juste parce que ça ne te plait pas ce qu'on te dit, dit ma mère contrariée. 

Je reste stupéfaite. C'est la deuxième fois qu'elle le défend. Non mais je rêve !

-En même temps il est de votre côté, ça ne m'étonne même pas que tu le défendes, marmonne-je la tête dans mon assiette.

-Alyssa ça n'a rien à voir, je ne pense pas que l'on t'est éduqué de cette façon, bordel ! Dit mon père en colère.

Génial, je me fais engueuler par mon père. Comme si j'avais encore l'âge. J'ai 25 ans merde. Je souffle et mon téléphone sonne à ce moment-là. Sauvé par le gong ! Je me lève sous le regard énervé de mon père et désapprobateur de ma mère.

-Et le...

-C'est pour mon travail, dis-je en lui coupant le travail sèche.

Je les laisse finir de manger ensemble, comme une bonne petite famille. Je vois bien qu'il le considère un peu comme leur fils mais il ne faut pas oublier qu'il n'est pas un saint mais personne ne me croit. Il pense qu'il est parfait, bien élevé et gentil. C'est totalement faux !

-Oui allo ? Répondis-je un peu sèchement.

Il faut que je me calme. La pauvre Laurel va subir ma mauvaise humeur.

-Je vous dérange madame ? Me demande Laurel d'un ton incertain.

-Non désolé je suis juste sous pression en ce moment, excuse-moi du ton que j'ai pris envers toi.

-Ce n'est pas un souci madame, je comprends. C'était pour vous prévenir que monsieur Smith à enfin valider la décoration que vous avez faites, enfin ça plais essentiellement à sa femme et c'est tout ce qui compte pour lui apparemment. Je me suis permis de lancer la procédure de paiement.

J'hoche la tête même si je sais qu'elle ne me voit pas. Une habitude du bureau. Et je suis soulagé d'avoir enfin terminé avec ce client. Il m'aura bien fait suer cet homme. Mais je suis contente de m'en être débarrassée.

-Parfait merci Laurel, tu as bien fait.

-C'est mon boulot madame. Voulez-vous savoir combien monsieur Smith à donner comme dédommagement pour vous avoir fait travailler tard et pour une courte durée ?

Non mais elle va me le dire je pense.

-Non combien ?

-Une très belle somme de 10 000 euros.

Putain de merde. Je ne m'attendais pas à autant.

Un amour un MontaubanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant