Chapitre 55

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Alyssa

Une semaine plus tard, tout est de nouveau normal. Ma vie a repris sa petite routine mais avec un cœur en moins. Je me sens seule sans Hélios. Et je ne comprends pas. Comment j'ai pu tomber amoureuse de lui aussi vite ? C'est impossible non ? Comment j'ai pu le détester et en venir à tomber amoureuse de lui ?

Je suis complètement perdue. De toute façon, à quoi ça sert que je m'apitoie sur mon sort. C'est pourtant moi qui aie été clair dès le début. Aucun sentiment, juste du plaisir. Voyez où ça nous a mené.

-Madame ? C'était pour vous prévenir que nous allons bientôt embarquer. Il est temps d'y aller.

Je me tourne vers elle, un petit sourire sur les lèvres, un peu forcé. Je pars pour New York mais j'avoue que je n'ai pas trop la tête pour ça. C'est sûr que si je conclus un accord avec eux ça va m'ouvrir de nombreuses portes et surtout de nombreux clients. Alors je me dois d'y être présente, de sourire et de faire comme si tout allait bien.

-Merci Laurel. J'arrive.

Je la suis jusque dans l'avion et soupire en contemplant l'hublot. Le visage d'Hélios me revient en tête. Le fait de ne pas le voir me fait un nouveau pincement au cœur un peu plus douloureux à chaque fois. Bordel, dans quoi je me suis embarqué.

***
Mes yeux contemplent le paysage new yorkais du haut de ma chambre d'hôtel. C'est super beau, mais ça n'arrive pas à apaiser les tourments de mon cœur. Toutes mes pensées sont dirigées vers Hélios. Je n'arrive pas à me le sortir de ma tête. Il va faire sa vie, à un moment donné. Se trouver une femme digne de lui, avoir des enfants.

Il le mérite c'est certain mais je m'étais presque imaginé que c'était moi cette femme. Mais non, je suis trop peureuse de montrer mes sentiments et voilà ce que je perds. Peut-être l'homme de ma vie. Grâce à lui, je me sentais revivre, heureuse et vivante.

J'ai passé une nuit très courte et je vais rencontrer mes futurs collaborateurs d'ici une heure. Je dois juste finir de m'habiller. Aller, faut que je me motive et faire sortir Hélios de ma tête, au moins pour la réunion. Je dois être pleinement concentrée si je veux conclure cette affaire.  

J'enfile un tailleur, blaser et des chaussures à talons noir et je sors pour retrouver Laurel qui m'a accompagné. C'est mon assistante et pour elle aussi ça va lui être bénéfique de découvrir des réunions aussi importantes.

-Tu es prête ? Dis-je à son attention.

Elle hoche la tête et je la vois stresser légèrement. Moi aussi je le suis également mais j'essaye de ne pas le montrer.

-Oui madame.

On prend le taxi et c'est parti pour l'entreprise de mes futurs collaborateurs. Enfin je l'espère vraiment. Ça pourrait échouer et je serais sûrement déçue mais ça aurait été une superbe expérience. Je ne regretterai ça pour rien au monde.

Le taxi et on pénètre dans les lieux et le premier mot qui me vient c'est la luxure. Cet endroit pue la richesse. C'est beau je ne dis pas le contraire mais je ne pense pas que ça soit nécessaire d'étaler sa richesse comme maintenant. Ça en est presque gênant. Ses longs tapis dorés, des tapisseries en Qiviuk, matière entre du cachemire et la soie. C'est un tissu rare et je trouve ça un peu odieux de l'exposer là juste pour montrer son argent. Ne pas s'énerver maintenant. Rester calme.

Deux hommes nous attendent dans une salle de conférence plus sobre et plus apaisante. Je me sens déjà plus en confiance ici.

-Madame Anderson nous sommes ravies de vous rencontrer ainsi que votre assistante madame...dit le premier homme, sophistiqué.

-Dubois, monsieur, dit-elle alors que ses joues rougissent doucement.

-Monsieur Rogers et Monsieur Portman, je suis moi-même ravie de vous rencontrer et de me laisser une chance de pouvoir discuter avec vous. 

On se serre la main et nous nous installons autour de la grande table.

-On va directement passer à ce qui nous intéresse, vous ne pensez pas ? Je pense que nous avons tous un travail prenant. On va aller droit au but.

-Je suis d'accord avec vous. Commençons.

***

Nous sortons de l'immeuble luxueux avec le sourire.

-On va fêter ça Laurel. On a fait du bon boulot.

Nous avons réussi à décrocher un contrat avec eux et c'est excellent. Ils ont une branche dans la décoration et comme ça marche sont prêts à collaborer avec moi pour des moyens financiers avec une petite part des bénéfices que je reçois.
L'argent va me servir pour ouvrir une deuxième agence en France, peut-être vers le sud. Près de la chambre d'hôtes de mes parents par exemple. Ça serait une bonne idée.

-Je suis super contente de ce qu'on vient d'accomplir madame.

Je souris et on s'installe dans un bar.

-Je pense que tu peux me tutoyer et m'appeler par mon prénom.

-Très bien...Alyssa.

Nous prenons un rapide verre de vin pour se féliciter et nous retournons à l'hôtel. Demain j'ai un rendez-vous avec un nouveau client qui vit ici et c'est vrai que c'est toujours plus simple de visiter en réelle une maison que par visio.

-J'ai pensé que c'était bien que je te donne tes vacances pour Noël et jour de l'an. Ça t'ira tu penses ?

-Ho merci. Oui ça me va parfaitement. Je vous avoue que ça m'arrange d'être en vacances cette semaine là. Je dois aller voir mes parents en Sicile.

-C'est parfait. Je vais le valider sur le planning. Je pense faire des entretiens d'embauche pour une remplaçante qualifiée. Qui pourrait te remplacer ainsi que moi si je venais à prendre certaines vacances de mon côté. Je compte bien me reposer et voir plus souvent ma famille. J'en ai besoin.

Et peut-être revoir Hélios au passage.

-Parfait. Moi je me sens capable de gérer seule et faut trouver une personne de la même trempe, je vous fais entièrement confiance. Vous êtes là patronne après tout et vous faites les bons choix.

J'ai envie de dire non. Mais tout le temps. La preuve que non avec Hélios. Je n'ai pas pris les bonnes décisions. Et ça me bouffe.

Un amour un MontaubanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant