Chapitre 28

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Alyssa

On a failli s'embrasser. J'en suis sûr que mon père ne s'était pas arrivé et deux minutes plus tard, ça en s'était fini de nous.

-Je vais me répéter au risque de m'énerver mais qu'avez vous fait ? Pourquoi êtes-vous remplis de peinture ? Vous n'avez peut-être pas compris le concept de peindre un mur ! Pas son corps.

-On a dérapé. Excusez-moi monsieur. Je crois que la tension accumulée ces derniers jours. Nous sommes désolés.

J'hoche la tête pour appuyer ses paroles. Il nous regarde tour à tour dans un soupir.

-Si vous avez fini, je vous conseille d'aller prendre une douche et d'arrêter vos conneries. Vous n'êtes plus des gamins il me semble.

-C'est toi papa il me semble qui voulait que l'on s'entende bien. Alors oui, on a fait un peu n'importe quoi mais faut savoir décompresser avant que l'on explose.

Il se gratte la nuque dans un autre soupir.

-Oui mais il y a des limites. Bon...je vais finir de peindre le devant. Allez, filez sous la douche.

Nous partons sans broncher et entrons dans la maison. Ma mère fronce les sourcils mais esquisse un sourire.

-Vous vous êtes battus ? J'espère que tu as gagné ma fille.

Je ris suivis d'Hélios. Wouah, nous sommes presque sur la même longueur d'onde. Une première, dit donc.

-Non mais ça aurait été le cas, j'aurais gagné à coup sûr. Non, nous avons un peu perdu l'esprit et je crois qu'on en avait bien besoin.

C'est surtout parce que nous avons tous les deux un caractère de merde et une fierté. Il a commencé, j'ai répliqué et ensuite ça à déraper. Carrément. Et dans tous les sens du terme et surtout dans mon cerveau.

-Hélios tu peux prendre la salle de bain d'en bas. Je vais te chercher des vêtements propres de René qu'il ne porte plus.

Je les laisse et monte dans ma propre salle de bain. Après un rapide coup d'œil dans le miroir qui me prend par surprise, je file sous la douche.

Pour une fois je me suis senti bien. Je crois que ça m'a fait énormément de bien cette petite "bataille" même si la fin m'a un peu fait suer. Je n'ai pas envie qu'il se passe quelque chose entre lui et moi. Même si je le voudrais, il faudrait que lui aussi et ça ce n'est pas possible.

-Il ne m'intéresse pas, murmure-je pour moi-même.

Bon ok, j'essaie de me convaincre qu'il ne me plaît pas. Mais en même temps, comment ne pas résister à ce physique de folie.

***
L'après-midi passe à une vitesse de folie et nous avons finis la chambre numéro deux, pour la peinture et le parquet. Ça c'est fait. Il ne nous reste plus grand chose à faire d'énorme. En soit la peinture dans les deux dernières chambres et le parquet et l'électricité mais ça c'est le boulot d'Hélios.

Nous nous réunissons autour de la table et ma mère sert le plat. Les restes de ce midi. Ce que j'avais préparé et que tout le monde à bien aimé. Et ça a surpris le gigolo quand il a su que je savais cuisiner et il a même rit. Mais je vais me venger, il ne s'y attend pas encore.
Ça ne change pas que c'est toujours un connard prétentieux. Je ne suis pas son amie pour autant même si on a rigolé ce matin. Non ça ne risque toujours pas. Ça vaut mieux pour moi, je ne veux pas revivre ce que j'ai déjà vécu.

-Nous allons devoir bientôt programmer une visite pour aller à Toulouse et faire les commandes de tout ce dont on a besoin.

-Vous allez sur Toulouse ? Je n'ai pas encore tout fini mais ce n'est pas avec ta camionnette que l'on va pouvoir tout transporter. Ça va être compliqué, dis-je une main sous mon menton.

-Toi et Hélios, vous serez les mieux placés pour prendre ce qu'il faut. Dès que vous trouverez, vous ferez une commande qui sera livrée jusqu'ici. Nous ne pourrons pas faire d'aller et retour.

J'hoche la tête. Très bien, ça me va. Sauf le point où je dois être accompagné d'Hélios. Ça va être insoutenable de le faire avec lui dans un lieu neutre. On ne sera pas ici et je ne sais pas comment ça va se passer. Et ça me fout un peu la trouille.

-Je peux y aller seule vous savez. Je sais exactement ce qu'il faut. Je n'ai pas besoin d'aide.

-Hélios te sera utile pour tes choix et te résonner. Je sais que tu peux aimer ton métier et avoir beaucoup d'idées. Même trop d'idées, dit mon père hésitant.

-Et c'est pour ça que je fais des planches avant de me mettre dans le concret. Pour me résonner donc je peux très bien me débrouiller toute seule. Je suis assez grande toute seule.

Mon père et ma mère se regardent. Ils savent que j'ai raison et essayent encore de se trouver des excuses et ça m'agace.

-On préfère que tu sois accompagné. On ne veut pas qu'il t'arrive quelque chose sachant qu'être toute seule dans les rues de Toulouse peu importe l'heure peut être dangereux. S'il te plaît, c'est juste pour ton bien qu'on préfère qu'ils t'accompagnent.

Hélios nous écoute à peine concentré sur son assiette. Apparemment ça ne lui fait ni chaud, ni froid. Sauf que je n'ai pas besoin de lui, merde. Ça me fout les nerfs.

-Très bien mais je veux être rentré avant la nuit. Hors de question que je passe la nuit dans un hôtel. Il a intérêt à se bouger pour que tout soit fait dans la journée. Sinon j'y retournerai seule, sans personne.

C'est préférable d'être sur un terrain que l'on côtoie depuis le début sinon ça pourrait déraper. Et sans que l'on puisse s'arrêter.

-Alors quand vous aurez fini la peinture, vous pourrez y aller dans la foulé. Je dirais une semaine. En tout cas, je tenais à te remercier de consacrer tes journées pour ici. Merci ma fille.

Je souris et pose une main sur celle de mon père.

-C'est normal papa. Ça me fait plaisir même si ça me fait plus de travail mais je vais m'en sortir.

Il dépose un baiser sur ma main et nous finissons de manger. Hélios m'a lancé un regard amusé mais je l'ignore. Il m'énerve avec son visage arrogant. 

Un amour un MontaubanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant