Chapitre 41

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Alyssa

Nous avons tous reçu aujourd'hui. Nous allons donc commencer à agencer les chambres. De toute façon peu importe par ce qu'on commence, le plus important c'est de tout finir. Et dans les temps.
Mes parents ouvrent la chambre d'hôtes dans deux semaines donc tout doit être parfait. Je ferais au mieux avant de partir. J'ai d'ailleurs réservé mon billet tôt le matin pour que je puisse assister à la réunion du matin avec mes collaborateurs anglophones. Et ça je ne dois absolument pas la rater.

-Je pensais commencer par la chambre océan. J'ai tout de réunie ici et ça sera la plus simple si je puis dire. Et la plus rapide. En soit il n'y a pas tellement de décoration comparé à celle au style nature ou scandinave, dit Hélios en portant un énorme carton, la sueur qui perle sur son front à cause de l'effort et du soleil.

-Très bien. Ça me va. Il faut qu'on est fini dans cinq jours, ensuite je dois rentrer à Paris.

Il hoche la tête sans me regarder. Il n'est pas très bavard depuis notre retour de Toulouse et je n'arrive pas à comprendre. Regrette-t-il d'avoir couché avec moi ? Il me l'aurait dit non ? Et puis c'est lui qui a craqué le premier. Pas moi. Il va falloir qu'on mette ça au clair car ça commence à m'agacer.

Une voiture se gare devant la grange et je me demande qui ça peut bien être. Mes yeux sont rivés sur la personne qui en sort. April. Putain, pourquoi elle est la ? C'est sûrement pour me demander si j'ai la réponse à sa question. Et je ne sais pas encore. En même temps, ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Elle s'avance vers moi et Hélios ne semble pas l'avoir vu et entre dans la grange. Tant mieux car cette conversation ne le regarde aucunement.

-Salut. Est-ce que je te dérange ?

Bien évidemment mais il ne vaut mieux pas que je lui dise sinon ça va dégénérer.

-J'ai du travail mais je peux prendre quelques minutes. Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-je distante.

Je ne veux pas qu'elle s'imagine que je vais lui pardonner. Si je dois accepter, je ne le ferai pas pour eux mais pour mon entreprise. Rien de plus. Je ne lui pardonnerai pas. Je me le promets.

-Je me suis dit que c'était préférable de venir te voir et te demander si tu avais pris ta décision concernant l'aménagement et la décoration de notre maison.

Je soupire et me frotte la nuque.

-Oui ou je m'en souviens. Écoute je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Elle hoche la tête tristement mais n'a pas l'air de vouloir lâcher l'affaire.

-Je sais que ce je t'ai fait est impardonnable mais je ne te demande pas de me pardonner, je ne suis pas dupe. Nous resterons purement professionnelles. Je te le jure.

Je regarde autour de moi et voit Hélios s'approcher de nous, les yeux plissés. Il ne pouvait pas rester dans la grange celui-là ?

-Je vais procéder à un essai et voir comment ça se passe. Je vais évaluer le travail qu'il va me falloir et visiter votre maison avant que je rentre à Paris. Ensuite je ferais les trois quarts du temps tout à distance car j'ai des réunions importantes aux États-Unis dans deux semaines. Est-ce que ça te va ?

-Oui bien sûr. Je te remercie d'accepter après ce qu'on t'a fait il y a sept ans. Je sais que ça ne doit pas être facile tous les jours pour toi de nous revoir mais on essaiera d'être les plus discrets possibles.

Je me retiens de verser une larme. Ces souvenirs sont affreux et je sais que je ne m'en débarrasserai jamais mais c'est toujours dur qu'on me le rappelle.

-Pourquoi vous avez fait ça ? Ses photos sur moi ? Je pensais que nous étions une famille. Je te considérais comme ma sœur et Jordan je l'aimais. Vous avez tout gâché pour une raison que j'ignore et vous m'avez humilié. Vous avez envoyé ses photos à tout le lycée, vous m'avez drogué. C'est quelque chose d'ignoble.

Elle baisse les yeux et soupire. Non mais je rêve.

-Elle fait quoi ici ? Il me semblait que tu ne l'appréciais pas non ?

Je me tourne vers Hélios qui a les mains posées sur sa hanche. Beaucoup trop sexy. Non je ne dois pas fantasmer sur lui à nouveau. On n'avait dit qu'une nuit. Point barre. En quoi ça le regarde avec qui je parle ? C'est ma vie et non la sienne.

-Ça ne te regarde pas Hélios. Fous-moi la paix.

-Tu n'auras qu'à m'envoyer un message quand tu veux venir visiter la maison. Je vais vous laisser...discuter, dit-elle dans une grimace à peine perceptible.

April part discrètement et Hélios me lance des regards noirs. Il ne va pas m'agacer longtemps celui-là.

-Non je ne comprends pas. Apparemment cette femme ta fait souffrir par le passé pour je ne sais quel raison et tu vas l'aider ? J'ai du mal à comprendre Alyssa. Et si elle te refaisait souffrir ?

Je m'avance vers lui le doigt qui s'enfonce dans son torse énervé.

-Ça ne te regarde pas bordel ! Tu n'es ni mon frère, ni mon père ou quoi que ce soit pour moi. Lâche moi et ne te mêle pas de ma vie.

-Ça me regarde quand je vois que lui ou elle sont en train de te manipuler pour arriver à leurs fins. Bordel, ne me dis pas que tu es aussi naïve Alyssa !

Il est sérieux ? Moi naïve et que je me fais manipuler ? Ça leur apporterait quoi de le faire. Je dois juste les aider à décorer leurs maisons, rien de plus. Il se mêle de ce qu'il ne le regarde pas.

-Non je fais ce que je veux et je peux très bien me débrouiller toute seule. Tu n'as pas à t'en mêler merde !

Il souffle et s'écarte de moi une main dans ses cheveux.

-Très bien tu n'as qu'à te démerder toute seule et tu verras par toi même qui dis la vérité.

Je l'entends même murmurer un putain qui ne m'enchante pas du tout. Comment ose-t-il me parler ? Je ne suis pas une chienne merde.

Un amour un MontaubanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant