destins entrelacés - Seconde chance

Chapitre 10- Fiançailles

La résidence secondaire des Du Maine s'éveillait avec une animation frénétique en ce jour tant attendu de fiançailles. Les enfants couraient partout dans les vastes jardins, tandis que le ciel d'un bleu limpide semblait se réjouir de l'occasion. Les domestiques s'affairaient à mettre en place les derniers détails pour la cérémonie, ajoutant une touche de fébrilité à l'atmosphère.

Au sein de cette effervescence, Alexandre se trouvait dans une conversation intime avec ses deux frères, Michel et Philippe. Ils avaient trouvé un moment de répit dans l'aile isolée de la demeure, où l'on pouvait entendre le doux murmure du vent à travers les arbres.

Michel, le frère aîné, avait un air soucieux. Alexandre avait partagé avec lui la vérité sur les intentions derrière ce mariage arrangé, notamment la continuité du cabinet d'avocats. Il se souciait sincèrement de son frère cadet et ne voulait pas le voir se marier pour de mauvaises raisons.

- "Alexandre, je ne peux m'empêcher d'être inquiet pour toi. Épouser une personne simplement pour le patrimoine et les affaires de la famille... ce n'est pas une base solide pour un mariage heureux." dit Michel d'une voix empreinte de préoccupation.

Alexandre regarda son frère dans les yeux, comprenant parfaitement ses craintes.

- "Je comprends tes inquiétudes, Michel. Mais, malgré les circonstances, Aurore et moi nous entendons vraiment bien. Nous partageons des intérêts, des valeurs. Il y a une connexion que je n'aurais jamais imaginé possible dans un arrangement de ce genre."

Les mots d'Alexandre semblaient calmer légèrement les appréhensions de Michel. Cependant, Philippe, le frère cadet, ne put s'empêcher d'intervenir avec sa propre réflexion.

- Franchement, Alexandre, est-ce vraiment ce que tu veux ? Un mariage sans amour, juste pour maintenir le cabinet dans notre famille ? Tu n'es pas obligé de céder aux caprices de ses deux vieux fous, que sont Monsieur Du Maine, et notre Père. Tu es trop jeune pour t'enfermer dans une union sans amour ! Tu as déjà été bien assez malheureux en perdant Caroline. Sans encore te faire imposer un remariage, qui te fera souffrir ?

Alexandre baissa les yeux un instant, se perdant dans ses pensées. Puis, il leva à nouveau les yeux, regardant tour à tour ses frères avec une lueur déterminée.

- Je sais, Philippe. Mais Aurore est... différente. C'est comme si elle était une rose au milieu des épines de la haute bourgeoisie. Elle apporte une simplicité et une fraîcheur, un esprit vif, que je n'ai jamais ressenties auparavant. Depuis que je côtoie Aurore, j'ai réappris à rire. Je n'ai plus sans arrêt le film de l'accident de Caroline devant les yeux. À la place, c'est son sourire que je garde en mémoire, et cela me réjouit.

Philippe échangea un regard significatif avec Michel, et ce dernier prit la parole.

- Alexandre, tu parles comme un homme qui commence à tomber amoureux.

Alexandre fut pris au dépourvu par la remarque directe de son frère, son visage montrant un mélange de surprise et de réflexion. Il resta silencieux pendant un moment, plongé dans ses pensées.

Michel leva un sourcil d'un air taquin.

- Alors, Alexandre, réponds honnêtement à une question : es-tu amoureux d'Aurore ?

Alexandre ne répondit pas immédiatement. Son regard se perdit dans le lointain, et un doux sourire naquit sur ses lèvres.

- Je ne sais pas, Michel. Peut-être que tu as raison. Peut-être que je suis en train de ressentir quelque chose que je n'aurais jamais pensé ressentir à nouveau. Mais pour l'instant, ce que je sais, c'est qu'Aurore a eu un effet positif sur moi. Et je pense que l'avoir près de moi, est équivalent à un baume sur une plaie ouverte !