La romance de mon existence - Der Sommer meines Lebens

VIII

Doro

Le lendemain de la soirée, je m'occupe tant bien que mal de Margaux qui est particulièrement exigeante ce matin. « Je veux un chocolat chaud avec beaucoup de mousse ! » ou encore « Tu peux faire la maîtresse et m'apprendre les tables de multiplication ? » (Je hais les mathématiques) et puis aussi « tiens prends moi en photo avec l'appareil où les photos sortent » (Elle pose comme une vraie starlette donc cela a duré plus d'une demi-heure, bon c'était amusant).

-Doro, t'as une face de doudou moche mordillé.

Je fais les gros yeux :

-Margaux ! Ne parle pas comme ça aux gens, ils seront vexés.

-Oui mais toi non donc c'est pas grave.

Avoir l'air d'un doudou à la face mordillé me vexe tout de même.

Vers midi, la petite chipie va manger avec ses parents et pour ma part je retourne dans ma chambre dans le petit cabanon. D'habitude j'aime beaucoup manger avec la petite famille mais je dois récupérer et penser à cette soirée très bizarre. Roméo avait l'air si... si peiné. Une partie de moi se réjouit qu'il ait réagi puisqu'il manifeste donc un certain intérêt pour moi. Pourtant je me sens honteuse. Peut-être qu'il était déçu et qu'il m'a pris pour une fille facile. Peut-être avait-il honte de moi. Oula ! Je t'arrête immédiatement tête. D'où te sort le mot fille facile ? Toi qui dis être féministe, c'est inacceptable. Oui mais, ... Non vraiment. Une fille a le droit de s'amuser, d'embrasser et de faire l'amour tant qu'elle se respecte et prend du plaisir. Tant qu'elle est heureuse et ne fait de mal à personne, il n'y a rien à redire. Dans tous les cas, et même si ça m'angoisse, rien que d'y penser, je dois avoir une discussion avec Roméo.

-I'm a Barbie girl, in a Barbie woooorlldd...

J'entends la sonnerie et sais tout de suite de qui il s'agit. Maellys. En voilà une qui a trafiqué mon téléphone. Je décroche, heureuse de pouvoir me changer les idées grâce à mon amie.

-Salut Barbie...

-Avoue que c'est marrant ! Mon Dieu, je suis hilarante ! J'avais oublié ! Merci, tu viens de rendre ma journée parfaite.

-Tu sais que c'est ta blague pas la mienne, donc tu as rendu ta journée parfaite toi-même.

-Justement, tu viens de me rappeler ma perfection ! Enfin bref, je voulais te demander si tu veux venir ta balader à St Nazaire avec Côme et moi ? Il y a un super centre commercial...

-Ok, ça me plairait beaucoup. Roméo ne sera pas là ?

-Non... disons qu'il est occupé... j'te raconterai ! On passe te chercher dans une heure, okay ?

-À tout à l'heure, oui.

Occupé?

Deux heures plus tard, on foule le sol du Ruban Bleu, un centre commercial en plein air. Je me suis dégoté une belle palette pour les yeux ainsi qu'un rouge à lèvres couleur pêche. J'ai eu une soudaine envie de me maquiller, ça m'arrive parfois. Maellys s'est acheté une tonne de vêtements dans une friperie tandis que Côme s'achète des bonbons. Chacun son délire. Les deux amis m'amènent ensuite faire un peu de tourisme en visitant un vieux sous-marin remis en état. C'était incroyable. Il se situe dans un vieux bunker construit pendant la seconde guerre mondiale. Il est tellement énorme, que nous décidons que si jamais il y a une autre guerre, on se donne rendez-vous ici même.

-Venez, on va s'assoir vers mon air de jeu d'enfance. Elle est vraiment trop belle : sur la plage et totalement en bois, nous annonce Maellys.

-Quoi, tu veux jouer ? T'as deux ans ? rigole son ami/amoureux (c'est complexe).

-T'es con, ça me rappelle seulement de bons souvenirs, donc j'aime bien m'y rendre.

On va s'installer non loin de cette fameuse aire de jeu, qui effectivement est très mignonne. Côme sort des bières de son sac magique et nous en tend chacune une. Mon amie lui chuchote quelque chose dans l'oreille, il lui jette un drôle de regard puis passe son bras autour de ses épaules. Louche, très louche cette histoire...

-Dîtes, Roméo va bien depuis hier soir ? Il est parti très vite de la fête...

Ils se regardent puis Maellys finit par dire :

-Je pense qu'il t'aime vraiment bien et puis je pense qu'il a pêté un plomb quand il t'a vu avec l'autre mec. Je sais que c'est lui qui s'est jeté sur toi mais Roméo n'est pas très réfléchi dans des situations comme celles-là. Il a vu rouge.

Je rougis. Comment ??????

-Il... il m'aime bien ?

-Enfin Dodo... je croyais que c'était évident. Et le contraire aussi. Sérieux, c'est flippant comme tu le regarde. Mince, j'étais sûre que tu savais et que vous flirtiez ensemble.

-Je... oui, il me plaît mais... enfin je ne pensais pas qu'il pouvait m'apprécier dans ce sens...

-Dodo ! Arrête tes conneries. Tu es belle, drôle, intelligente, gentille enfin tout ce qu'il n'est pas... il ne pouvait que t'aimer ! Moi aussi je t'aime. Tout le monde t'aime, ce n'est pas possible autrement !

-J'avoue, dit simplement Côme.

Les larmes coulent maintenant sur mes joues. Je ne crois pas qu'on ne m'ait jamais dit une chose pareille avant. Je rigole et je pleure. De tristesse et de bonheur. Enfin surtout de bonheur.

-Moi aussi je t'aime beaucoup Maellys. Toi aussi Côme... enfin comme ami !

Les deux rigolent et mon amie m'enlace.

-Tu devrais aller lui parler.

Elle me donne son adresse et je sais ce que je vais faire ce soir.