Chapitre 20

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La fête battait son plein dans une orgie de lumières aux teintes éclatantes, projetant des éclats chatoyants sur le plafond, les murs et le sol, créant une atmosphère onirique aux allures aquatiques. Les nappes de sons discordants, les rires enjoués et le tintement des verres formaient une symphonie cacophonique qui enveloppait la pièce d'une aura de décadence. La chaleur étouffante des corps entrelacés diffusait une brume humide, imprégnant l'air d'une sensualité moite.

Au centre de ce tumulte, une danseuse éthérée se mouvait avec une grâce hypnotique. Les notes de la musique semblaient la guider, et chaque mouvement de ses hanches ondulantes évoquait une symphonie corporelle, une danse dédiée à elle seule. Ses mains caressaient sa propre peau, explorant les contours de son être avec une sensualité presque impudique. Là où le corps devient poésie.

Charlie se laissait emporter par les vagues sonores, son corps vibrant en harmonie avec la musique qui pulsait dans la pièce. Les lumières chatoyantes la caressaient, dévoilant la courbe gracieuse de sa nuque lorsqu'elle permettait à ses cheveux bruns de la dévoiler. Ses yeux, clos comme pour s'isoler, projetaient une lueur intérieure, une flamme de passion qui dansait en elle.

Finalement, dans la symphonie de l'indifférence aux regards étrangers, l'âme s'épanouit dans le secret de ses paupières clauses. Charlie restait invisible à ceux qui ne savent percevoir la beauté sans l'ombre des jugements. Sans réfléchir. Sans réfléchir à si on voyait son bourrelet dans le dos, si sa jupe était trop courte, si elle n'avait pas l'air d'une fille facile à danser ainsi. Peut-être était-elle ridicule ?

« Ce n'est pas la tenue qui compte, c'est la façon d'être » avait dit Eli en se préparant.

Charlie s'était ainsi vêtue simplement d'une jupe noire et d'un t-shirt à dos nu, les bras étendus vers le ciel musical, plongée dans une joie sans fard.

Eli avait prédit la vérité. Thomas célébrait son anniversaire avec une opulence digne d'un jeune de vingt ans. La demeure de ses parents ne pouvant accueillir une telle débauche, Josh, l'ami d'enfance et complice de toujours, avait pris les rênes de la soirée, transformant sa maison à quelques mètres de celle des Dubois, en lieu de corruption en l'honneur du Columbus Day, et surtout du roi de la fête. Thomas lui-même.

Parmi la foule d'indifférence, un seul observateur, une sentinelle. Gabe, les coudes sur le bar, fixait Charlie avec une intensité brûlante. Il la trouvait belle, une beauté qui transcendait le superficiel. Ses yeux scrutaient chaque mouvement, chaque courbe, comme s'il cherchait à lire l'âme qui se dévoilait à travers cette danse. Appuyé sur ce bar qu'il connaissait si bien, puisqu'il y avait pris sa première cuite lorsqu'il avait quatorze ans. C'était Josh qui lui avait fait découvrir la vodka – entre autres choses. Et ce fut Thomas qui l'avait fait vomir dans les toilettes trois heures plus tard.

Charlie, inconsciente de l'attention de Gabe, s'appuya soudainement sur le bar à côté de lui, brisant le charme. Sa voix, douce et légèrement rauque, se mêlait au tumulte de la fête.

« Tu me sers un truc, Josh ? » demanda-t-elle, son regard brillant d'une lueur espiègle.

Josh qui officiait comme un alchimiste des boissons ce soir, tourna son attention vers elle avec un clin d'œil complice. « Ouais, tu veux quoi Miss ? » répondit-il avec une assurance décontractée.

Charlie, jetant un regard expressif à Gabe, laissa planer un mystère dans sa réponse. « Je suis d'humeur à me laisser surprendre ce soir. » déclara-t-elle.

Son regard croisa celui de Gabe. L'atmosphère s'électrisa en un instant.

« Tu me regardes. » le défia-t-elle avec un sourire joueur.

Untitled [Mature] {EN COURS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant