Chapitre 13

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La lueur pâle de la lune glissait à travers les rideaux, créant des motifs ombres douces dans la pièce. La silhouette de Charlie était perdue dans un océan de draps froissés. L'insomnie avait encore frappée et avait, encore une fois, envahi les pensées de la jeune femme, comme une compagne indésirable.

Une fois de plus, te voilà, insidieuse et implacable, pensa Charlie. Tu envahis ma nuit de tes ombres, de tes pensées incessantes.

Les étoiles brillent au-dehors, mais à l'intérieur, c'est toi qui règnes en maître, refusant de me laisser aller à l'oublie bienvenu du sommeil.

Je me retourne dans ce lit, encore et encore, cherchant une échappatoire à ta prise implacable.

La nuit est calme, la lueur de la lune peint doucement ma chambre, mais tu es là, tenant en otage mes pensées.

Je voudrais te chasser, te laisser derrière moi, mais tu persistes, infatigable.

Dans ce silence, je te parle, cherchant peut-être un réconfort qui ne viendra pas.

Laisse moi, je t'en prie. Laisse mes rêves m'emporter vers un ailleurs où tu ne pourras me suivre.

En effet, le silence régnait dans la pièce et laissait place aux murmures des souvenirs, que Charlie se remémorait avec une tendresse anxieuse. Comme si tout était trop beau. Trop brillant que cela faisait plisser les yeux. Les étoiles scintillaient à travers la fenêtre entrouverte, mais elles n'avaient pas le pouvoir de calmer le tourbillon de pensées qui tournaient en elle.

Les images de sa balade nocturne avec Alex défilaient devant ses yeux. Elle ressentait encore la douceur de ses lèvres effleurant son front pour lui dire au revoir. C'était un geste simple, mais si différent de tout ce qu'elle avait connu. Les hommes qui l'avaient raccompagnée par le passé avaient tous été plus prompts et plus ingénus à s'immiscer dans son intimité, utilisant des prétextes plus ou moins subtils pour essayer de passer la nuit avec elle. Elle était passée par «le dernier verre» à «tester la solidité de son lit». Alex avait été différent. Elle qui craignait qu'il ne lui demande à monter chez elle, il lui avait simplement embrassé tendrement le front en lui souhaitant de faire de beaux rêves. Cette différence presque brûlante, la laissait perplexe.

Un doux sentiment sucré dans son cœur, comme s'il baignait dans un nuage de barba-papa la réconfortait et la perturbait à la fois.

Charlie tourna et se retourna dans son lit, essayant désespérément de trouver le sommeil, cherchant en vain une position confortable, une échappatoire à son insomnie.

N'y tenant plus, elle céda à l'envie pressante d'appeler Eli. Cette dernière décrocha le téléphone après quelques sonneries.

«C'est urgent ?» répondit Eli d'une voix essouflée.

Charlie ne put s'empêcher de rire en imaginant avec discernement la situation. Elle venait d'interrompre Eli dans une belle partie de jambes en l'air. «J'ai fini le rencard que tu m'as organisé. Je viens de rentrer.» expliqua-t-elle. «Salut Isaac.» salua-t-elle l'homme qui se trouvait certainement derrière le fil.

Eli, toujours pleine d'humour, répliqua avec malice. «J'arrive.»

Charlie entendit le fameux Isaac grommeler bruyamment en arrière plan avant que leur communication ne se coupe. La jeune femme se blottit dans ses couvertures en attendant patiemment son amie. Il y avait tant de choses à dire. Elles se voyaient plusieurs fois par semaine, et pourtant, elles avaient toujours de quoi discuter.

Untitled [Mature] {EN COURS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant