Le crépuscule s'était insinué dans l'âme de Charlie depuis cette promesse lascive murmurée par Gabe.
« La prochaine fois...je te promets que tu pourras criée mon nom, Chérie. ».
Ces mots persistaient dans l'écho de sa mémoire depuis près de quatorze heures, tissant une toile sensuelle qui enveloppait chaque pensée de la jeune femme.
La séparation brutale survenue après son orgasme avait été amorcée par un – soi-disant – appel urgent du travail. Du moins, c'était la justification offerte. Après que Gabe lui ai donné le meilleur orgasme de sa vie et une fois chez elle, Charlie s'était précipitée sur le journal de Gabe, comme si les pages jaunies pouvaient exorciser le souvenir brûlant qui s'était inscrit en elle. Le désir de l'appeler la harcelait. Regrettait-il ce moment autant qu'elle anticipait cette « prochaine fois » ? Pour sa part, elle ne nourrissait qu'une impatience fébrile.
Les questions tournoyaient, comme souvent, dans son esprit. Devait-elle l'appeler ? Lui envoyer un message ? Obéir à la règle antique des trois jours ?
« Lui envoyer un pigeon voyageur, tant que tu y es. »
Pourquoi attendre ? L'époque des femmes passives était révolue, et Gabe était bien loin des conventions.
Le souvenir de leur étreinte dans les toilettes d'un bar aurait pu la plonger dans la honte, mais au lieu de cela, il ne faisait qu'attiser son excitation. Elle avait aimé le danger, l'adrénaline qui avait pulvérisé les limites du convenable. N'importe qui aurait pu entrer et les découvrir pour savourer leur interdit.
Elle se remémorait chaque détail. Dès qu'elle y pensait, elle sentait des frissons dégringoler le long de son dos, jusque dans ses reins et mouiller d'anticipation de recommencer. Loin d'être novice en matière de plaisir, elle avait souvent « fait l'amour » avec des hommes. Souvent dans un lit. Jamais devant un miroir. Jamais avec Gabe Hale. A chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle pouvait sentir ses doigts encore en elle, son érection pressée contre ses reins, son souffle brûlant dans sa nuque, ses yeux affamés dévorant son corps.
La plupart des fantasmes se dissolvent après être assouvis. Mais Gabe n'était pas la plupart des fantasmes. Bordel...Elle aurait du le supplier de la prendre dans ses-
« Mademoiselle Dubois ? » interrogea Monsieur Thornill.
La salle de réunion de l'Éclairage se transforma soudain en lieu où les mortels discutaient de projets professionnels.
Charlie sursauta, replongeant dans le monde des réunions mensuelles. « Oui ? » répondit-elle d'une voix maîtrisée.
« Je vous que vous brillez de nouveau par votre professionnalisme » fit le rédacteur en chef avec beaucoup de sarcasme.
Charlie, réprimant son agacement, perçut les rires sourds des vautours qui raffolaient des potins lors de la pause-café, et les regards médusés de ses autres collègues. Tant mieux. Elle n'était pas la seule à trouver le comportement de son patron inapproprié.
« A qui le dites-vous » répliqua-t-elle avec assurance.
Les regards s'agrandirent. Les rires cessèrent. Seul le sourire en coin d'Alex la réconfortait.
« Faites attention Mademoiselle Dubois, où bien la prochaine réunion pourrait porter sur votre insolence et ses conséquences. » dit-il les sourcils froncés, probablement peu habitué à ce qu'on lui tienne tête. En public, qui plus est.
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Untitled [Mature] {EN COURS}
RomansAprès 6 ans d'une absence marquée par l'incertitude, Charlie se confronte à l'énigme de Gabe, son ami d'enfance, disparu de sa vie. Lors d'une soirée, elle trouve son journal intime, ouvrant les portes d'un monde mystérieux qu'il avait gardé caché...