Chapitre 4 : Presque trop bien

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Deux semaines s'étaient écoulées depuis l'incident avec l'homme mystérieux qui m'avait avertie de ne pas fréquenter l'université. Pourtant, malgré ses menaces persistantes, ma soif de connaissances et mon désir de repousser les limites de mon passé sombre m'avaient poussée à franchir le seuil de l'université.

Le matin où je m'apprêtais à me rendre sur le campus, l'anxiété me serrait le ventre. Les paroles de l'homme résonnaient dans ma tête, me rappelant la dangerosité de la situation. Cependant, je m'accrochais à l'espoir que, en dépit de tout, je pourrais trouver un moyen de réussir et de prendre un nouveau départ.

Lorsque je suis arrivée devant les portes de l'université, l'angoisse et l'incertitude me submergèrent. Je revis l'expression inquiétante de l'homme, mais j'ai finalement pris une profonde inspiration et me suis dirigée vers l'entrée. Là, j'ai été accueillie par un groupe d'étudiants animés qui discutaient joyeusement et se dirigeaient vers leurs salles de cours. Je me suis laissée emporter par la vague d'excitation et d'anticipation qui régnait sur le campus.

Ma première étape était de récupérer mon emploi du temps et ma liste de classe à la secrétaire. Les formalités administratives m'ont semblé familières, et cela m'a apporté un certain réconfort. J'ai jeté un coup d'œil à l'emploi du temps et me suis dirigée vers ma première salle de classe : le cours de français.

Une fois à l'intérieur, je suis rapidement devenue la cible du professeur, qui m'a assigné une place à côté d'une fille blonde aux yeux bleus perçants. Elle m'a souri chaleureusement, et je me suis sentie soulagée de ne pas être la seule nouvelle dans cette classe.

Je me suis installée et j'ai sorti une simple feuille, car je n'avais pas encore de sac pour transporter mes affaires. J'ai essayé de me concentrer sur le cours, mais j'ai rapidement remarqué que la fille blonde ne cessait de me fixer. Curieuse, je me suis tournée vers elle, et elle a immédiatement engagé la conversation avec une vivacité contagieuse.

- Salut ! Je m'appelle Emma. Je suis enchantée de te rencontrer. Tu dois être nouvelle, n'est-ce pas ? Une nouvelle recrue dans le monde impitoyable de l'université ! Attends de voir ce que je te réserve. Je vais te faire visiter l'université une fois que ce vieux grincheux de professeur de français aura fini son cours. Je le déteste, tu verras. Il est vraiment désagréable. Et attends de voir le prof de maths, c'est un vrai cauchemar. Oh, et ne parlons même pas du prof de français, il est carrément insupportable. Les élèves l'ont surnommé "les bosses à pas toucher" à cause de sa manie de rester à distance. Enfin, Maxime Vincent, il...

Emma parlait si vite que je peinais à la suivre, mais sa gentillesse et sa jovialité étaient indéniables. Elle s'excusa pour son excitation débordante et m'expliqua que nous étions déjà devenues de meilleures amies grâce à notre proximité dans la salle de classe.

Un sourire s'est dessiné sur mon visage, et j'ai ri légèrement devant sa spontanéité et son énergie. Elle avait réussi à apaiser mes inquiétudes et à me faire sentir la bienvenue en un instant.

Une fois le cours de français terminé, Emma m'a guidée à travers le campus, me montrant les différents bâtiments, les salles de classe et les lieux de rencontre. Elle m'a présentée à certains de ses amis, et j'ai commencé à me sentir de plus en plus à l'aise dans cet environnement.

Cependant, en dépit de la distraction que m'offraitcette nouvelle amitié, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à l'hommemystérieux et aux menaces qui pesaient sur moi. Je gardais à l'esprit qu'Emmaet mes nouveaux camarades de classe pourraient peut-être m'aider à faire face àcette situation complexe. Mon aventure à l'université venait de commencer, etj'étais déterminée à rester forte pour surmonter les obstacles qui sedressaient.


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Je pénétrai dans la salle de mathématiques et fus accueillie par le regard insistant du professeur, le professeur Dupont, comme tout le monde l'appelait. Cherchant désespérément un endroit où m'asseoir, je jetai mon dévolu sur une place à côté d'Emma.

Alors que le professeur Dupont commença son cours, je réalisai rapidement que je ne comprenais absolument rien à ce qu'il racontait. Les équations et les formules dansaient devant mes yeux comme des symboles étrangers. Mes tentatives de prendre des notes se soldèrent par des gribouillis incohérents, et lorsque le professeur décida de m'interroger sur un concept que je n'avais pas compris, ma gorge se noua, et des mots inintelligibles s'échappèrent de mes lèvres.

Dans ce moment de détresse, Emma essaya de m'aider du mieux qu'elle le pouvait, lançant des regards d'encouragement et me chuchotant quelques indices. Mais rien n'y fit. Le professeur soupira d'agacement devant mon incapacité à répondre correctement, passant rapidement à un autre élève plus compétent.

Le poids du regard du professeur sur moi ne s'estompa pas, et je sentis un frisson désagréable parcourir ma colonne vertébrale. Cependant, ce n'était pas le seul regard qui pesait sur moi. L'homme mystérieux qui m'avait déconseillé de venir à l'université et qui m'avait donné un coup de main pour le covoiturage était là, à quelques tables de moi.

Il se leva silencieusement et se glissa dans l'allée, s'approchant lentement jusqu'à être pile derrière moi. Sa voix, à la fois sévère et inquiétante, s'éleva dans un chuchotement menaçant :

- Pourquoi es-tu ici ? Je t'avais avertie.

Je fis mine de ne pas l'entendre, espérant qu'il finirait par se lasser et s'éloignerait. Cependant, il insista, sa voix devenant plus grave :

- Si tu restes ici, je te détruirai.

La froideur de ses mots et la tension qui se propagea dans la pièce me glaçèrent le sang, mais je choisis de l'ignorer, déterminée à rester concentrée sur mon cours.

Emma, qui avait remarqué la scène, me lança un regard curieux et me chuchota à l'oreille :

- Comment connais-tu Kaïs ?

Je lui répondit vaguement puis je me rendit compte que je venais d'apprendre son prénom.

Alors que je sortis de la salle après ce long et pénible cours de mathématiques. Kaïs tenta de me retenir, ses doigts se resserrant légèrement sur mon bras, mais je me dégageai d'un geste brusque, déterminée à découvrir qui était vraiment cet homme énigmatique et pourquoi il était si déterminé à m'éloigner de l'université.

Les blessures qui ne cicatrisent jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant