chapitre 16 : douleur

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Ce soir-là, le devoir m'appelait, et je me suis préparé pour ma nuit de travail à l'épicerie, un établissement ouvert 24 heures sur 24. En toute honnêteté, mon uniforme était loin d'être un modèle d'élégance, mais il était confortable et fonctionnel. Je suis sorti de chez moi, sous un ciel étoilé, pour me diriger vers le supermarché. Les rues étaient étrangement désertes, plongées dans l'obscurité, éclairées seulement par les lampadaires, créant une ambiance à la fois magique et un brin inquiétante.

Lorsque je suis arrivé devant la supérette, les enseignes lumineuses étaient en piteux état, certaines néons clignotaient, d'autres étaient carrément cassés. L'établissement lui-même montrait des signes de vétusté, mais malgré tout, il faisait l'affaire. Une fois à l'intérieur, j'ai salué mes collègues, mais j'ai immédiatement ressenti une atmosphère différente. Ils semblaient plus distants, plus froids que d'habitude, ce qui m'a intrigué. J'ai froncé les sourcils en m'avançant vers la caisse, car c'était à moi de gérer cette partie du magasin ce soir-là.

Au cours de la première heure de mon service, il n'y avait pratiquement aucun client, laissant l'épicerie dans un silence inhabituel. Puis, soudainement, un groupe d'hommes est arrivé. Ils étaient vêtus de survêtements et arboraient des tatouages qui attiraient l'attention. Sans hésitation, ils se sont dirigés vers l'arrière du magasin, ce qui a suscité ma curiosité. Je me suis demandé ce qu'ils faisaient là et si cela était autorisé, mais personne n'a semblé réagir, ce qui m'a laissé penser que cela devait être permis.

Au fil du temps, d'autres hommes les ont rejoints, formant ainsi un groupe de plus en plus imposant. C'est alors que j'ai plissé les sourcils en reconnaissant un visage familier parmi eux, celui de Kais. J'ai examiné attentivement son visage, cherchant des réponses dans ses expressions. Il a emprunté le même chemin que les autres en se dirigeant vers l'arrière du magasin. Avant de disparaître de ma vue, il m'a lancé un regard glacial, un regard qui m'a fait frissonner. Pourtant, il m'a complètement ignoré, comme si j'étais une présence insignifiante, une ombre dans son monde, comme si je n'avais aucune importance à ses yeux.

Alors que je continuais à travailler à la caisse, observant d'un coin de l'œil le groupe d'hommes qui s'était dirigé vers l'arrière du magasin, l'atmosphère devenait de plus en plus pesante. La tension était palpable, et je sentais mon anxiété monter à mesure que les minutes s'écoulaient. J'étais plongé dans un sentiment d'inconfort qui grandissait en moi.

Soudain, un homme de grande stature sortit du groupe et se dirigea vers le comptoir de la caisse. Son visage était dur, et ses yeux brillaient d'une lueur menaçante. Il semblait en colère et désireux de régler un compte. Je sentais une boule d'angoisse se former dans ma gorge.

Il s'approcha de moi d'un pas déterminé, et ma respiration se fit plus rapide. Ses mots étaient chargés de colère et d'agressivité.

-Toi ! C'est à cause de ton père que tout va de travers ici !

Je restai figé, essayant de comprendre ce qui se passait. "

-Moi ? balbutiai-je, incrédule.

L'homme leva brusquement le bras, pointant du doigt le groupe d'hommes à l'arrière du magasin.

-Ces gars, ils ont été embauchés grâce à ton père, n'est-ce pas ?

Évoquer mon père me fit frissonner, et l'angoisse monta en moi, m'envahissant. Chaque souvenir de lui était un rappel cruel de la réalité que j'avais dû affronter. Il n'était pas le modèle de paternité aimante que beaucoup d'enfants avaient la chance de connaître. Au contraire, sa présence signifiait la menace constante d'une violence imprévisible.

Les blessures qui ne cicatrisent jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant