Chapitre 10 : tension

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Je me suis réveillée un lundi matin, un peu en retard, et je me suis précipitée pour ne pas arriver en retard à mon cours d'Histoire et Géographie, le plus ennuyeux de tous. J'ai rapidement attaché mes cheveux bruns en une queue de cheval, enfilé une chemise et un blazer, puis je suis partie en marchant rapidement pour essayer d'arriver à l'heure. Mon cœur battait rapidement alors que j'atteignais l'amphithéâtre. Comme d'habitude, je me suis assise tout au fond de la salle, sortant mon carnet et un stylo.

Kais est arrivé avec une aura imposante, vêtu de noir. Il s'est dirigé vers un coin isolé, évitant soigneusement mon regard, et j'ai fait de même. Le cours a commencé, mais les mots du professeur semblaient inintelligibles, ou du moins, je ne voulais pas les comprendre. Les yeux perdus dans le vague, j'avais l'impression que Kai était dans le même état d'esprit, comme s'il était ailleurs, perdu dans ses pensées.

La solitude pesait sur moi, et j'avais l'impression que ma vie sociale s'était évaporée. À part les discussions occasionnelles avec Emma, je n'avais pas vraiment établi de véritables liens avec de nouvelles personnes. Mes interactions avec elle n'étaient pas non plus d'une grande profondeur, et il n'y avait rien de sérieux entre nous.

J'avais l'impression que ma vie était devenue plus creuse et monotone, et je commençais à ressentir un vide que je ne pouvais combler. J'espérais secrètement que cela puisse changer à l'avenir. Trouver de nouveaux amis, des gens avec qui partager des rires, des expériences et des moments spéciaux, me manquait terriblement.

La recherche d'un emploi était un autre défi qui me pesait. J'avais soumis mon CV à plusieurs endroits, espérant recevoir des réponses positives. Mon téléphone était devenu mon allié, et j'attendais désespérément des nouvelles, scrutant chaque notification avec espoir. La frustration montait à mesure que les jours passaient sans signe de réponse. Mon désir de retrouver une vie sociale et professionnelle active était de plus en plus fort.

Enfin, le cours s'est terminé, et j'étais l'une des premières à quitter la salle. Cependant, lorsque j'ai réalisé que j'avais oublié mon carnet, j'ai fait demi-tour pour aller le chercher. En me précipitant, je l'ai bousculé, et devine qui c'était ? Encore Kais.

-Putain, mais tu le fais exprès ou quoi ? s'est-il exclamé, me lançant un regard interrogateur.

Il attendait ma réponse, et je me suis sentie sur la défensive.

-En même temps, tu es tout le temps au mauvais endroit, ai-je répondu d'un ton provocateur, et pour ta gouverne, je ne suis pas bête. Je suis Athéna, une guerrière contre les méchants comme toi.

Mon rituel habituel a semblé avoir un effet étrange sur lui, car son regard a changé brusquement, comme s'il était perdu dans ses pensées. Sans un mot de plus, il s'est détourné et s'est éloigné, me laissant perplexe. Je ne comprenais pas du tout sa réaction, mais j'ai décidé de partir à la recherche de mon carnet, puis de me rendre à mon prochain cours.

Bizarrement, les cours s'étaient passés relativement rapidement, et je n'avais pas revu Kai depuis notre échange. Une fois de retour dans mon appartement, j'ai déposé mon sac à dos à l'entrée et me suis dirigée vers la salle de bains pour une douche bien chaude.

La douche chaude avait été apaisante, mais une fois que j'étais habillée, je me suis dirigée vers la fenêtre, m'asseyant sur le rebord. Mon carnet à la main, je me préparais à noter quelques annotations. Le carnet était mon précieux confident, mon havre de pensées secrètes et d'idées. Tout y passait, des notes de cours aux pensées les plus profondes. Parfois, j'y laissais même place à des dessins, bien que ce ne soit pas quelque chose que je partageais souvent. L'écriture, en revanche, était ma véritable passion, une manière de m'évader et de m'évader du monde qui m'entourait.

La vue par la fenêtre me révéla un jardin public, une découverte plutôt agréable. Je pris mentalement note de cet endroit, envisageant d'y aller peut-être pour faire mes devoirs, bien que je n'aie pas toujours été la plus assidue dans ce domaine. J'étais plongée dans mes pensées, mes doigts griffonnant des notes dans mon carnet, quand soudain, je me suis déplacée maladroitement, faisant tomber le carnet sur la terrasse de l'appartement en dessous.

Comme je l'ai déjà mentionné, je n'avais pas de terrasse, la mienne était la seule à en être dépourvue dans tout l'immeuble. Je savais donc que la terrasse en question appartenait à Kais, que j'avais déjà repéré en revenant chez moi.

Pour récupérer mon carnet, je n'avais vraiment pas envie de sonner à la porte de Kais. Cependant, toute ma vie était consignée dans ce carnet, et je ne pouvais pas le laisser sur cette terrasse. J'enfilai rapidement mes meilleurs chaussons, descendis les escaliers pour arriver à l'étage de Kais, et toquai à sa porte trois fois.

J'entendis des bruits de pas se rapprocher de l'autre côté de la porte, le clic du verrou se fit entendre, et la porte s'ouvrit. Kais avait l'air étonné, mais sa surprise se mua rapidement en une expression froide.

-Qu'est-ce que tu fous là, toi encore ? me lança-t-il d'un ton incisif.

Je bafouillai, mal à l'aise.

-J'ai... j'ai fait tomber mon carnet sur ta terrasse.

Il soupira, puis me dit d'entrer. Son appartement était dans le même état que la dernière fois que je l'avais vu, avec des murs écaillés, un canapé déchiré et une cuisine en désordre. Kais alla chercher mon carnet sur sa terrasse, et lorsqu'il revint, il le tint à la main sans me le rendre immédiatement. Au lieu de cela, il me posa une question étrange, semblable à celle qu'il m'avait déjà posée auparavant.

-Pourquoi es-tu ici ? demanda-t-il d'un ton sérieux. Et je ne parle pas de ton carnet. Pourquoi es-tu dans cette ville ?

Je ne trouvai pas les mots pour répondre, et le silence prit la relève. Kai soupira, puis sa main effleura la mienne. Une étrange sensation électrique parcourut mon corps, me faisant retirer rapidement ma main. Il me regarda intensément, presque perçant.

-Je sais que tu m'aimes bien, mais pas besoin de venir nu, déclara-t-il d'un ton calme.

- Je t'aime pas je te déteste ! M'écris-je.

Sa réponse m'avait laissée sans voix, mes sentiments se bousculant en moi. J'étais vêtu d'un short court et dans tweet shirt long mais j'avais l'impression d'être nu.Lorsque nos regards se croisèrent, le monde semblait s'effacer autour de nous, ne laissant place qu'à cette tension électrique entre nous.

Il s'approcha de moi, ses yeux pénétrants fixés sur les miens, réduisant la distance entre nos visages à seulement quelques centimètres. Mon souffle s'accéléra, et je pouvais sentir la chaleur de son corps contre le mien, ce qui ne fit qu'intensifier mes émotions. Ses mains s'appuyèrent doucement contre le mur, de chaque côté de ma tête, me piégeant.

Mon corps réagissait de manière incontrôlable à sa proximité, frissonnant d'un désir que je n'osais pas avouer. Je crus percevoir un éclair de satisfaction dans son regard, comme s'il pouvait lire mes pensées.

Il se pencha vers mon oreille et chuchota d'une voix sensuelle et taquine :

-Alors, mon cœur, tu me détestes toujours ?

Le frisson qui me parcourut était intense, mais submergée par un mélange de honte et de colère face à cette attraction magnétique que je ressentais pour lui, je le repoussai brusquement. Prise dans le tourbillon de mes émotions, je me précipitai vers la porte, la claquant derrière moi pour mettre une certaine distance entre nous, bien que mes sentiments restaient aussi troubles que jamais.

-Merci, surtout. Hein...

Les blessures qui ne cicatrisent jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant