Chapitre 17 : Traumatisme ensanglanté

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J'essayai de me relever en m'aidant de mes bras, mais finalement, je décidai de m'asseoir. J'étais restée 20 minutes sur le sol, la froideur du bitume pénétrant mes vêtements, incapable de faire quoi que ce soit, à part trembler de peur. Oui, j'avais extrêmement peur. Des larmes coulaient le long de mes joues, et je sentais une douleur intense, je crois que je saignais à cause de ma première fois...

Il était parti, mais j'étais incapable d'aller chez moi. Mes membres étaient lourds, chaque pas était un supplice. Je n'avais pas envie de croiser Kais, j'avais trop peur du regard qu'il poserait sur moi.

Cet homme m'avait traumatisée à jamais. Je me sentais souillée, extrêmement souillée, et pas seulement extérieurement. L'intérieur de mon être était en lambeaux, en proie à une douleur atroce, une douleur qui me rongeait. Mais malgré tout cela, je réussis à me lever avec tout le courage dont je disposais. Mon corps était tendu comme un arc, et je poussai un petit cri de douleur en réajustant mon pantalon, taché de sang.

Je me mis à errer sans but, telle une âme en peine. Les rues étaient désertes, à l'exception de quelques passants qui semblaient si heureux. Ils me regardaient avec un profond dégoût, comme si j'étais une paria. Leurs rires et leurs conversations joyeuses résonnaient dans mes oreilles, me rappelant cruellement la réalité dont j'avais été arrachée.

Je me retrouvai devant une vitrine de magasin. Je me regardai à l'intérieur, et ce que je vis me glaça le sang. Mes cheveux étaient ébouriffés, mon visage était baigné de larmes, et mes vêtements étaient couverts de pluie et de boue. Le pire, c'était mon pantalon taché de sang, comme si j'avais mes règles. La vision de ma propre détresse me terrifia.

Je continuai à marcher sans but, m'efforçant de faire abstraction des souvenirs hantant mon esprit. Mais je sentais toujours ses mains sur moi, sa présence obscène, ses mots cruels.

Les passants semblaient heureux, leur bonheur me rendait jalouse d'une manière presque insupportable. Une jalousie si forte qu'elle me dévorait de l'intérieur. Je les haïssais pour leur insouciance, pour leur capacité à sourire. Un couple me regarda avec des sourires aux lèvres, mais quand ils me détaillèrent, leurs visages se crispèrent d'incompréhension.

Leurs regards me blessaient profondément, mais je ne pouvais pas leur en vouloir. Je ne pouvais pas m'en vouloir non plus.

Je m'assis sur un banc, incapable de bouger pendant de longues minutes, puis des heures. Les voitures continuaient de passer, mais je semblais être invisible pour le monde qui m'entourait. J'étais véritablement seule, et c'était une vérité amère à accepter.

Je devais retrouver la force de rentrer chez moi, même si l'idée me terrifiait. Je devais surmonter la douleur et la honte qui me submergeaient.

Alors, avec un effort surhumain, je me levai et me dirigeai vers mon appartement. Mais je devais passer par cette rue, celle où...

L'angoisse m'envahit, et je fis demi-tour, incapable de franchir cette porte. Je m'obligeai à faire un énorme détour pour finalement arriver devant mon appartement. Il était jauni et délabré, mais c'était le mien.

Je rentrai, mais au lieu de monter vers mon étage, je me dirigeai vers le sien, celui qui m'avait aidée à ne pas faire de bêtises la première fois. Alors, je toquai à sa porte, mon cœur battant la chamade d'espoir, espérant qu'il m'ouvre et me libère de ma souffrance.

Mais quand il ouvrit la porte, son regard était glacial, et il referma la porte brusquement, me laissant dehors.

Je ripostai, tentant désespérément de le retenir, de lui expliquer. Mais il n'ouvrit pas. Alors, d'une voix brisée par la détresse, je pris la parole :

Les blessures qui ne cicatrisent jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant