Chapitre 8 : un problème resolue

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Le son strident de mon réveil me tira brutalement du sommeil pour la dixième fois aujourd'hui. J'avais du mal à émerger, submergée par la fatigue. La lumière pâle du matin filtrait à travers les rideaux, et je n'avais aucune envie de me lever. Je ne savais même pas quelle heure il était, et pour être honnête, je m'en fichais. La premier cours de la journée s'annonçait, et je devais débuter mon cursus en commerce. Cependant, j'étais envahie par l'incertitude, ne sachant pas vraiment si c'était le bon choix pour moi.

Après m'être finalement décidée à sortir du lit, je me suis précipitée pour me préparer à la hâte. Je savais que je courais le risque d'arriver en retard. Une douche rapide, un petit-déjeuner avalé en quelques bouchées, et un habillage expéditif ont constitué ma routine matinale. Je jetai un coup d'œil à l'horloge, réalisant que le temps filait à toute vitesse. Le stress montait à chaque minute qui passait.

Je suis sortie de chez moi en trombe, traversant le campus d'un pas rapide. L'université était déjà bien animée, et je ressentais de plus en plus d'anxiété à l'idée d'arriver en retard. Mon premier cours devait avoir lieu dans un grand amphithéâtre, et je craignais que tous les regards ne se posent sur moi lorsque je pénétrerais dans la salle, l'étudiante en retard.

J'ouvris la porte discrètement, espérant que personne ne me remarquerait, mais la porte émit un grincement soudain qui attira tous les regards vers moi. Mon cœur s'emballa alors que je parcourais la salle du regard, et mes yeux finirent par se fixer sur Kai, vêtu d'un pull noir. Son regard intense se plongea dans le mien, et il était entouré de ses amis, tous curieux de ma présence.

Le professeur, d'une voix sévère, m'interrogea :

-Pourquoi êtes-vous en retard, Mademoiselle Spenser ?

Je bafouillai une excuse peu convaincante, tentant de dissimuler mon embarras, puis je me hâtai de rejoindre le fond de la salle. J'ouvris mon carnet pour prendre des notes, mais il était évident que je n'écoutais pratiquement rien du cours. Mon esprit était obnubilé par les regards insistants qui se tournaient vers moi.

Soudain, Kais leva la main et dit au professeur :

-Monsieur, Mademoiselle Spenser aimerait avoir la chance de résoudre ce problème.

Mon professeur me fit signe de m'approcher de son bureau pour résoudre un problème qui consistait à calculer la monnaie à rendre à un client. Mon stress monta en flèche, et je me levai pour avancer maladroitement vers le tableau. Je me retrouvai soudainement debout, seule devant l'ensemble de l'amphithéâtre, mon cœur tambourinant dans ma poitrine. Mes mains tremblaient légèrement, et je jetai un coup d'œil nerveux à l'auditoire.

Je pris la craie dans ma main, prête à écrire la solution, mais mon esprit était totalement vide. Aucune réponse ne me vint. Les rires moqueurs des étudiants résonnèrent derrière moi, mais je m'efforçai de ne pas me retourner, essayant de cacher ma nervosité et de trouver la réponse qui semblait s'être évanouie dans les méandres de mon esprit. La situation devenait de plus en plus embarrassante à mesure que les secondes s'écoulaient.

La panique m'envahissait complètement, faisant trembler mes mains alors que je me tenais devant le tableau. Ma respiration s'accélérait, et les rires moqueurs de mes camarades derrière moi semblaient de plus en plus forts, amplifiant mon malaise. Mon regard anxieux cherchait désespérément un signe de soutien de la part du professeur, mais il semblait m'ignorer complètement.

C'est alors que des bruits de pas se firent entendre derrière moi, et je tournai la tête pour voir Kais s'approcher du tableau. Il prit la craie avec assurance et commença à résoudre le problème avec aisance. Ses gestes étaient fluides, et il expliqua chaque étape de manière claire. Lorsqu'il termina, le professeur applaudit en signe d'approbation, puis se tourna vers moi.

-Voilà, Mademoiselle Spenser, dit-il d'un ton ferme, c'est ainsi que cela aurait dû être fait. Maintenant, retournez à votre place.

Je me sentais à la fois soulagée et humiliée. Kais avait pris les devants pour m'aider, mais cela avait amplifié mon embarras. Je retournai à ma place, le visage rougi, tout en espérant que cette expérience gênante se termine.

J'étais déterminée à présent, je ne pouvais plus supporter Kai. Il m'avait clairement humiliée, et je le fusillais du regard alors que je retournais à ma place. La haine bouillonnait en moi, et je m'étais juré de ne plus lui adresser la parole, de l'éviter autant que possible. C'était une décision catégorique.

Alors que je m'asseyais, je le regardais avec un mépris intense. Je ne pouvais pas comprendre ce que j'avais pu lire dans son regard un instant, où j'avais cru percevoir de la désolation et de la douleur. Mais soudain, tout avait changé. Ses yeux reflétaient à présent de la haine, une haine qui me glaçait jusqu'à la moelle.

Je me demandais ce qui avait pu provoquer ce revirement soudain. Les émotions dans sa voix avaient basculé en un instant, passant de la peine à la rage. Mon cœur était partagé entre la colère que je ressentais envers lui et la confusion quant à ses réactions contradictoires. Mon aversion envers Kai semblait désormais inébranlable, mais son comportement énigmatique continuait de me troubler.

Une fois le cours terminé, j'étais déterminée à m'éloigner de l'université au plus vite. Les yeux de Kai ne cessaient de hanter mes pensées, et l'idée de rester dans cet environnement devenait insupportable. Peu importe s'il avait d'autres cours, je ne me voyais pas retourner en classe ce jour-là.

En quittant l'université, j'avais laissé derrière moi toute cette humiliation, mais je savais que la confrontation avec Kai n'était que partie remise. En rentrant chez moi, je pris une grande inspiration et envoyai un message au propriétaire de l'appartement pour lui signifier ma décision d'emménager. Ma décision était catégorique, et il était temps de tourner la page.

Quelques minutes plus tard, une réponse positive m'arriva, m'informant que j'étais la seule à avoir accepté l'offre, et que je pouvais emménager quand bon me semblait. J'avais choisi un délai de deux jours, et le propriétaire approuva sans problème.

Cependant, alors que je commençais à préparer mes affaires, je me rendis compte que je m'étais attachée à ma petite chambre d'hôtel, malgré son aspect modeste. Elle était devenue un refuge temporaire, une oasis dans laquelle j'appréciais de me réfugier.

Pourtant, l'idée de vivre à côté de Kai était plus intrigante que jamais. Malgré la haine qui m'habitait envers lui, il suscitait en moi une curiosité indéniable. Comment un homme pouvait-il passer d'un regard empli de désespoir à un regard empreint de haine en si peu de temps ? Cette question tourbillonnait dans mon esprit, mais je me ressaisis et continuai à préparer mes affaires.

Pour canaliser ma frustration et ma colère, je décidai de sortir pour faire un footing. Chaque foulée était l'occasion de libérer un peu de cette tension accumulée au cours de cette journée humiliante. Alors que je courais, mon esprit ne cessait de revenir à cette situation en classe, et la colère que j'éprouvais envers Kais était palpable.

Au fur et à mesure de ma course, je traversai des ruelles sombres et désertes. Malgré la pénombre, je ressentais un regard insistant posé sur moi. C'était à la fois troublant et oppressant, et je ne parvenais pas à m'en défaire. Mon footing devenait de plus en plus pesant.

Après avoir fait demi-tour, je rentrai rapidement chez moi. J'étais déterminée à me débarrasser de cette gêne qui m'avait envahie. Une fois dans ma petite chambre d'hôtel, j'entrepris de prendre une douche chaude pour me débarrasser de cette journée humiliante. L'eau chaude ruisselait sur ma peau, apaisant les tensions de la journée. Après m'être savonnée, je me glissai dans un pyjama confortable.

Allongée sous les couvertures, je ne pouvais m'empêcher de penser à l'appartement que j'allais bientôt emménager. L'idée d'avoir mon propre espace, loin de l'université et de toutes ces émotions négatives, était un soulagement bienvenu.

Alors que la fatigue me gagnait, je laissai mes paupières s'alourdir, méditant sur cette journée. L'épuisement physique et émotionnel finit par avoir raison de moi, et je m'abandonnai aux bras de Morphée. La perspective d'un nouveau départ dans l'appartement à côté de Kais demeurait toutefois dans un coin de mon esprit, me laissant rêver à ce que l'avenir me réservait.

Les blessures qui ne cicatrisent jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant