Chapitre 4 Le rêve d'une vie

12 3 0
                                    

Les deux collègues se tenaient côtes à côtes au milieu de l'ascenseur du centre de recherche, celui censé recevoir tout un comité de hauts gradés et qui avait monté le sarcophage au quatrième et dernier étage où ils se rendaient actuellement.

- Ils ont dit quelque chose ? demanda un Keyes on ne peut plus professionnel

- Rien mais ce n'était pas le but. Si tôt, ça m'aurait surpris. J'ai juste fait en sorte qu'ils comprennent bien les enjeux. Demain ils se mettront à table.

Au moment où les portes s'écartèrent il reprit.

- En attendant ...

La salle était de forme circulaire à deux différents niveaux de hauteurs, le cercle extérieur où tous les chercheurs pouvaient consulter leurs résultats sur les différends écrans aux murs et le centre en contrebas où le sujet demeurait fortement sédaté sur une table d'opération aux multiples entraves.

- ...le spécimen. Et sa magnifique gueule de porte-bonheur. Ma retraite anticipée servie littéralement sur un plateau !

Comme l'indiquait le docteur à la gauche de Keyes, lui aussi en blouse blanche, le choc du rocher n'a causé aucun réel trauma crânien. En revanche il avait encore davantage enlaidi le front de cette créature déjà peu reluisante à l'œil humain.

- Le Predator. C'est le nom qui lui a été donné par feu mon père Peter J Keyes. Il a lancé ce projet. Et tout ce qui nous entoure.

Tel un lycéen n'écoutant qu'à moitié le cours d'histoire, Tregger rétorqua doucement.

- Moi qui croyait que c'était juste un nom de code pour éviter d'avoir l'air con en réunion.

Son manque de sérieux irritait Sean Keyes mais cela lui était bien égal ; il prenait ça au sérieux tout autant que lui mais tout simplement pour d'autres raisons.

A la manière d'un professeur il se recentra sur le reste du programme en tachant d'ignorer sa remarque.

- On sait de source sûre qu'ils viennent depuis bien avant l'incident fondateur du projet, dans la jungle de Val Verde. On ne vous l'a surement pas dit mais on a des traces de leurs passages remontant à la Première Guerre Mondiale. Les Sudistes pendant la Guerre de Sécession l'appelaient le Green Old Man, fantôme qui traversait avec des yeux verts les champs de batailles revenus au silence la nuit. Au Nigéria, à Okinawa, Le Viêt-Nam bien sûr et l'incident de la Toungouska en 1908.

Il est même possible que leurs visites remontent à l'époque des Aztèques. Pourtant ce cas-là dont nous sommes témoin reste tout à fait inédit. Du jamais vu.

En feignant à peine être attentif le directeur se concentra sur ce qui le préoccupait le plus pour l'instant : la table d'opération.

Quelque chose n'allait pas, quelqu'un s'était-il vraiment trompé dans les dimensions lors de la conception ? Embêté, Keyes expliqua que si le sarcophage avait été conçu bien plus grand que la dimension connue des Predators ce n'était pas le cas de la table. Or ce spécimen-là dépassait d'une tête tout membre répertorié de l'espèce.

- Je sais que c'est ridicule mais avec tout ce que nous avions anticipé nous nous retrouvons avec une table trop petite pour notre sujet. Heureusement une nouvelle arrivera demain et il est maintenu sous sédatif en permanence.

- J'avoue il perd grave en classe votre super labo. Enfin, vous me disiez que ce Predator nous réservait des surprises ?

Une jeune chercheuse en biologie, Elena Petrovna, prodige du Docteur Keyes, s'approcha une tablette à la main.

Predator 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant