Predator 3

Chapitre 8 Le début de la fin

La base secrète avait des airs de champs de bataille baigné sous les lumières dansantes du feu de forêt. Les corps pavaient déjà le sol par endroits, sillage d'un Predator en mission. Les soldats restants avaient pour certains pris la fuite, d'autres cherchaient à remettre les défenses en état bien conscients que le complexe était de toute façon compromis.

Au milieu de ce chaos un homme accompagné de ses deux gardes du corps traversait la piste, un lourd sac à la main, afin de rejoindre un moyen de transport.

- Bon, pour la retraite c'est foutu, je suppose.

Derrière lui tout le groupe d'évadés quittèrent le centre de recherche en compagnie de Keyes. Première chose qui frappa le docteur était la disparition du vaisseau dont le passage avait pourtant suffisamment choqué les soldats pour les faire se comporter comme en plein bombardement. Pour lui en revanche, il était clair que son propriétaire avait trop fort à faire en ce moment pour se permettre de le télécommander avec l'ordinateur intégré dans son brassard. C'étaient les images de surveillances qui lui avaient mis la puce à l'oreille, quand le second chasseur avait délibérément retiré son camouflage afin de les provoquer. Suivant son intuition il confirma au groupe d'évadés qu'il n'y avait plus de danger à sortir à découvert.

L'arrivée d'un hélicoptère Black Hawk le conforta dans son hypothèse, le ciel était dégagé et l'extraction était là pour lui. Mais était-ce bien le cas ? Encore une fois une seule personne avait été en mesure d'ordonner l'arrivée de cet appareil depuis l'autre bout de la base, quelqu'un qui n'entendait guère extraire qui que ce soit d'autre que lui-même.

Carl Tregger hurlait des instructions à la radio dans sa main tout en l'agitant en l'air par moment. Le pilote confirma l'avoir repéré, son appareil approchant peu à peu pour un atterrissage. Cependant les attentes du directeur furent perturbées par l'homme à la mitrailleuse latérale qui faisait de grands gestes tout en criant quelque chose au pilote. La zone d'atterrissage était jugée pas assez sûre même dans pareilles circonstances. L'hélicoptère reprit un peu d'altitude pour se mettre en vol stationnaire à dix mètres du sol, s'approcha du centre de recherche tout en offrant un angle de tir à la mitrailleuse.

Le feu d'artifice eut lieu juste au-dessus des têtes de Liam et de son groupe, Lex s'employait à protéger Wendy des douilles brulantes en train de pleuvoir sur eux avec une bâche ramassée non loin. Keyes lui s'était mis à couvert derrière une voiture tout en observant ce qu'il se passait là-haut.

Tout l'étage aux baie-vitrées avait essuyé les rafales de la mitrailleuse qui tirait au hasard comme si elle repoussait une horde, le verre venait se mêler aux obus dans leurs chutes mais aussi plusieurs débris qui commençaient à sérieusement malmener la carrosserie de la voiture où l'homme avait trouvé refuge. A sa sortie le véhicule s'affaissa subitement, la toiture complètement écrasée, les vitres et pare-brise détruites. Sans comprendre d'où cela venait les autres virent l'hélicoptère cesser le feu puis tanguer. Le pilote fraichement décapité lâcha les commandes laissant ainsi l'appareil percuter le bâtiment puis faire quelques tours sur lui-même avant d'enfin finir sa course en travers d'un hangar.

Le directeur n'arrivait pas à croire à un tel niveau de malchance, si il y avait quelconque karma il n'avait décidemment pas été tendre avec lui, c'était censé être la nuit la plus prolifique de sa vie. Qu'allait-il faire maintenant pour se sortir de ce foutoir ? La jeep. Il restait une jeep décapotable en état près du hangar en feu où avait eu lieu le crash.

Sans même daigner tourner la tête vers le groupe d'évadés, Tregger pris la tangente avec ses deux gardes, eux qui voulaient d'avantage fuir ce complexe infernal qu'assurer sa protection.

- Dieu merci les clés sont sur le contact ! s'exclama-t-il dans un grand soulagement. Vous, prenez le volant, je garde le sac avec moi.

Les deux gardes prirent donc place à l'avant tandis que lui se mettait sur la banquette arrière, son précieux trésor posé sur ses genoux. Il en fut brutalement soulevé quand une masse s'abattit sans prévenir sur le capot. Le contact n'avait même pas été mis que la jeep se retrouvait clouée avec l'imposant Berserker debout devant les trois fuyards. Le conducteur sous le coup de la panique tenta bien de sortir du véhicule sans même ouvrir la portière mais à peine eut-il le temps de se redresser qu'un majestueux revers le projeta en arrière par-dessus la tête d'un Tregger accroupi.