Blue (licorne) Ellis

Chapitre 3: Air Sébastien

Le lendemain soir

Vous êtes bien accroché? Bien, parce que nous voilà dans la voiture de Sébastien le maléfique, en direction de ce qui sera la dernière fête avant la rentrée des classes avec mon groupe d'amis, si jamais je survis à ce trajet. Qui est Sébastien? Je vais vous donner un choix de réponse : a) Un terroriste d'Al-Qaida b) Un nazi c) Le grand frère de Benny. Petit indice, il s'agit du plus maléfique des trois. Blue, ça ne se fait pas de comparer le grand frère d'un de ses amis à des criminelles. Ça minimise la gravité des attentats d'Al-Qaida et de la deuxième guerre mondiale! Oh ça va, hein! Si je vous écoutais je ne pourrais plus m'amuser!

- Le commandant vous souhaite la bienvenue à bord, Miss Paillettes! S'exclame Sébastien en se tournant vers moi.

Alors, il faut savoir que Sébastien est la copie conforme de Benny, mais trois ans plus vieux. Les cheveux bruns dans tous les sens, le sourire de petit con et l'humour de merde. Il est donc logique qu'il m'appelle aussi par le même surnom. Franchement, ça ne m'étonnerait pas que Sébastien soit en fait Benny du futur qui a remonté le temps pour... euh... je ne sais pas... m'emmerder doublement? Blue, la monde ne tourne pas autour de toi, tu dérailles! Ok, mais vous avez compris ce que je veux dire.

- Alors? Me demande Benny

- Quoi?

J'ai encore loupé un truc on dirait. Blue, ça devient pathologique! Oui, je sais, pas la peine de me le dire!

- Quand tu fais cette tête-là, tu penses généralement à un truc complètement débile et insensé, répond mon meilleur ennemi.

- Et c'est marrant de voir à quel point ton cerveau est bizarre! Complète Sébastien

Mais pour qui ils se prennent! Non, mais oh! Pourquoi est-ce que je n'arrive jamais à me faire respecter ?!

- Ma bizarrerie n'a rien de bizarre! Euh.... Je veux dire qu'elle est bizarre de façon normale! Euh non... Ma normalité est parfaitement bizarre...? Sans être bizarre!

Blue, tu t'enfonces.

- Mon cerveau n'a rien de bizarre et ordonne au Benny du futur de retourner dans sa ligne temporelle!

Gros moment de blanc. Je sens que je vais en réentendre parler de celle-là... Mais ce n'est quand même pas ma faute si j'ai tendance à constamment m'emmêler dans mes pinceaux!

- T'a filmé ça, j'espère, demande Sébastien.

- J'étais tellement subjugué que je n'y ai pas pensé... murmure Benny en me fixant comme s'il venait de me pousser un troisième œil, une queue dragon et des ailes de papillons.

Soudain je vois avec horreur la voiture se décaler de la route pour foncer vers un lampadaire.

- SEB, LA ROUTE !!! Je hurle

Il réussit in extremis à éviter la collision tandis que je réussis in extremis à ne pas mourir d'une crise cardiaque. Il faut dire que je suis du genre stressé, dans la vie.

- Oups, je n'avais pas vu que je sortais de la route! Dit Sébastien en riant

- TU AS FAILLI NOUS TUER !!! Je m'écrie

- Blue, tu pourrais me lâcher, maintenant?

Je constate avec horreur que dans ma panique je me suis enroulé autour de Benny comme un ouistiti. Je le lâche brusquement. Et Benny est là, en toute détente, comme si son grand frère n'avait pas failli nous envoyer dans le décor! Il n'y a plus aucun doute : ils sont des suppôts de Satan! Je sens que je vais faire de l'hyperventilation.

- Relax, Miss Paillettes, on est arrivé dans deux petites minutes, tente de me rassurer Sébastien.

- Pourquoi est-ce que tu conduis avec des lunettes soleil alors que le soleil s'est couché ?! Je m'indigne

- Parce qu'il a trop la classe!

Benny me regarde comme s'il venait d'énoncer une évidence. Et c'est moi qui suis bizarre! Je passe le reste du trajet à essayer de me remettre de mon état de choc.

- Vous voilà arrivé! Merci d'avoir voyagé avec Air Sébastien!

Voyant que je suis toujours sous le choc et incapable de me lever de mon siège, Benny me tire par le bras pour me sortir de la voiture.

- Merci grand frère. Allez, viens Miss Paillettes. Tu es en vie et tu n'avais de toutes façons aucun neurone à perdre, tout va bien!

- Hé! Je m'exclame

Blue, c'est ça que tu appelles une réplique? Je vous avais pourtant bien dit que je n'avais aucun répondant! Enfin, je laisse cet épisode derrière moi. Je suis arrivé, c'est le principal. Je saute dans les bras de Léo quand il nous ouvre la porte.

- Mec, le trajet durait à peine dix minutes, comment t'a réussi à la mettre dans cet état en dix minutes? Questionne Léo en me câlinant.

- Que puis-je répondre? Le talent, mon cher, le talent!

Je mérite une médaille pour ne pas avoir encore étrangler ce type.