21

7.3K 208 14
                                    

Arrête de me déconcentrer sinon je ne réponds plus de rien.

Je souris lorsque j'ouvre le message de Liam lors de la pause de son cours. L'ensemble des étudiants n'a pas caché son étonnement quand il a annoncé que l'on n'enfilerait pas les trois heures de cours d'affilée car il ne nous a jamais octroyé la moindre petite pause pipi. Il faut croire qu'il s'est adouci ou exténué, on ne dort pas beaucoup dernièrement. Mes cernes et ma concentration qui se tend plus facilement à la distraction peuvent en témoigner.

Malgré ça, j'ai l'impression de vivre comme dans un rêve. Deux semaines de pur bonheur, même si nous sommes obligés de se faire discrets dans l'enceinte du campus. Mais je me rassure comme je le peux en me répétant que cette situation n'est que temporaire. Quand je serais diplômée, je pourrais enfin le saluer ou sentir la chaleur de sa peau contre la mienne sans redouter de me faire surprendre.

Te déconcentrer ? Mais je n'ai rien encore rien fait.

Je n'attends pas longtemps avant de recevoir une réponse de sa part puisqu'à peine je repose mon téléphone sur mes genoux, je le sens vibrer annonçant une notification. Bien que je suis heureuse qu'il ne perde de temps à répliquer à mes provocations, j'apprécierai qu'il se soucie un tant soit peu de mon cœur en lui laissant du repos au risque de me voir sombrer prématurément à cause d'un accident cardiovasculaire.

Ne me dis pas que t'as choisi ce genre de tenue qui laisse deviner toutes tes formes sans connaissance de cause. Je peux presque deviner la culotte en dentelle que tu portes.

Mon cœur bat à la chamade sous l'effet de l'excitation. J'admets avoir agi en toute conscience quand j'ai opté pour ma petite jupe noire ce matin mais je ne pensais pas qu'il mordrait à l'hameçon aussi rapidement. L'envie de le défier un peu plus effleure mon esprit.

Encore faudrait-il que j'en porte une.

Du haut de son estrade, Liam se passe une main sur le visage pour camoufler les rougeurs qui teintent ses joues. Je me mords la lèvre inférieure pour m'empêcher de rire. J'ai rarement l'occasion de le voir dans cet état et si je n'étais pas entourée par une centaine de personnes, je crois que j'aurais sorti mon appareil photo pour capturer cet instant.

-Vous avez vu, on dirait que le prof rougit, déclare une fille derrière moi à ses copines.

Je me retourne légèrement et observe rapidement du coin de l'œil les trois étudiantes à l'affut des moindre ragots à propos de Liam. Je souris, fière de l'effet que je réussis à lui faire. Ava aussi semble l'avoir remarqué puisqu'elle me lance un clin d'œil.

-Vous croyez qu'il a une meuf? Demande la deuxième.

-Nan, impossible. Sa belle gueule lui permet peut-être d'avoir un nombre incalculable de plan cul mais qui pourrait le supporter dans le privé?

-J'avoue. C'est sûr qu'il se met en rogne parce qu'il a retrouvé une fourchette rangée par erreur avec les cuillères.

Je lève les yeux au ciel alors que les trois pimbêches se mettent à glousser.

-Obligé ! Et pour te faire pardonner il exige que tu lui récites la classification des anticorps avec leur particularités. Je vous jure, il fait une obsession avec ça. Je ne serais pas étonnée qu'il voue un culte à ce sujet.

Ava se penche vers moi et me chuchote :

-Et bien, on peut dire qu'il a la côte ton mec. Rassure-moi, elles ont tort?

Je lui frappe l'épaule amicalement. Je pensais que mon amie serait du genre à se contenter d'ignorer ma relation puisqu'elle ne l'approuve pas vraiment mais je suis contente que ce ne soit pas le cas.

Le ProfesseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant