*2 ans plus tard*
On dit que Paris est la ville de l'amour. Ce n'est pas pour rien que tous ses lieux ont inspiré les envolées lyriques de bon nombre de poètes et d'écrivains de leur époque. Et je ne fais pas référence aux séries où Paris est LA ville où les personnages principaux se rendent pour une demande en mariage mémorable.
La dame de fer, Montmartre, le pont des Arts.
Paris rassemble les couples venant du monde entier pour exaucer leur vœu d'amour.
Je n'avais jamais compris ce que les gens pouvaient trouver de romantique à une vieille tour en métal et encore plus, lorsque la foule autour manque de nous écraser à chaque pas de travers. Et pourtant, rien que le fait de croiser ses pupilles vertes dans un aéroport tout pourri, je n'ai jamais eu l'impression d'être dans un endroit aussi beau.
Liam se tient à une vingtaine de mètres de la porte de débarcation. Si je ne l'avais pas entrevu il y a quelques mois, je ne l'aurais probablement pas reconnu dès le premier regard. Il a troqué ses vieilles chemises froissées contre un costume flambant neuf, rasé sa barbe naissante et rafraîchi sa coupe dont les mèches tombaient négligemment sur son front auparavant.
Je passe une main nerveuse dans mes cheveux et époussette mon tee-shirt, tout sauf sexy. Je me maudis intérieurement d'avoir préféré le confort à mon apparence. Quand Liam a appris par le biais de Nicolas que je me rendais sur Paris dans le but de réaliser ma thèse, il m'a contacté pour m'avertir qu'il essaierait de venir me chercher à l'aéroport, prétextant que le taxi était une arnaque dans ce genre d'endroit. Cependant, je n'en attendais pas beaucoup.
Pour moi, il voulait seulement faire bonne figure. Depuis qu'il a entrepris ses recherches sur le gliome infiltrant, il est devenu un homme très occupé. L'équipe de recherche dont il est à la tête ont fait des découvertes révolutionnaires concernant les potentiels causes de la maladie, et depuis, il enchaîne les conférences au point d'avoir à peine le temps de répondre à mes messages.
Je m'avance vers lui le cœur battant, je sais qu'on ne s'est rien promis durant ses deux dernières années mais aucun autre homme que lui n'a su me faire l'effet qu'il me procure rien qu'en croisant son regard.
Quand il a déménagé, on n'a pas souhaité se retrouver oppressés par une relation à distance, qui n'avait pas vraiment de sens. On a néanmoins gardé contact, se promettant que nos chemins se recroiseraient le moment venu, comme quand le destin nous avait réuni dans cet amphithéâtre ce fameux jour de rentrée. Bien que j'admets avoir ciblé mes potentiels directeurs de thèse au niveau de la capitale.
Je m'arrête maladroitement à quelques mètres de lui, ma valise à la main. Je me suis précipitée pour le rejoindre sous l'excitation mais je n'ai pas pris le temps de réfléchir à comment j'allais me comporter une fois devant lui.
En fait, je meurs d'envie de me jeter dans ses bras mais je n'ose pas. On a dû se voir quelques fois en l'espace de deux ans mais jamais seul. Je crois que je profitais de l'occasion où Julia et Nicolas nous rassemblaient pour éviter de me retrouver dans cette situation embarrassante.
-Tu es venu, je déclare en essayant de conserver un ton neutre.
Cependant, je n'ai jamais été aussi bonne que lui à ce jeu là et je laisse l'enthousiasme vibrer dans ma voix.
Il hausse un sourcil.
-Quoi? Tu en doutais?
Je baisse les yeux sur ma valise, ne sachant pas vraiment où regarder. Est-ce qu'il partage encore mes sentiments? Ou est-il venu pour mettre fin à mes espoirs de nous remettre ensemble une bonne fois pour toute? Moi, je n'ai jamais cessé de l'aimer mais qu'en est-il de lui? Paris grouille de femmes plus belles et intelligentes les unes que les autres, il n'aurait probablement pas eu le moindre mal à me remplacer.
-Eh bien... Je me disais que tu aurais peut-être du travail.
Liam étire ses lèvres en un fin sourire.
-J'en avais, beaucoup même.
Je me mords l'intérieur de ma joue. Et voilà, même après tout ce temps, je trouve un moyen d'être un boulet.
-Mais j'ai annulé.
Je ne peux cacher le rouge qui me monte aux joues. Il n'a suffit que d'un mot de sa part pour que toutes mes craintes s'évaporent. Finalement, je ne vois pas pourquoi je stressais autant à l'idée de le retrouver. Tout à toujours été si naturel entre nous, et ce depuis notre première rencontre.
-Tu m'as manqué, Liam.
-Moi aussi.
Mes yeux lorgnent ses lèvres. Est-ce trop tôt pour songer à l'embrasser dans la seconde qui suit? Je me demande si il a changé de parfum ou si il utilise encore son eau de Cologne qui avait le don de me faire les pédales. Et ses lèvres? Cela fait si longtemps que je ne me rappelle même plus leur goût. Je me souviens seulement que j'aimais l'embrasser, j'adorais ça même.
-Je peux savoir ce que t'attends pour le faire ? Demande Liam en me tirant de mes pensées.
Je fronce les sourcils, le temps que j'assimile ses paroles. Puis, quand je comprends qu'il a donné son accord sur mon désir, un sourire se loge entre mes lèvres.
-Je dois toujours faire le premier pas pour toi, on dirait.
Liam enlace ma taille et j'attrape le pan de sa veste pour le tirer contre moi. Il se penche et l'arête de son nez effleure mon lobe d'oreille. Un frisson parcourt mon échine. J'hume son odeur, qui possède exactement la même fragrance qu'avant.
-Et je te bénirai à jamais pour ça.
Je pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Ce simple contact provoque une explosion de feu d'artifices dans mon bas ventre. Je souris quand je détecte une saveur mentholé. Est-ce qu'il aurait pris un chewing-gum avant de venir ? J'avais pourtant le souvenir qu'il n'était pas un fanatique de ce genre de cochonneries, spécialement quand je men gavais. Liam déplace ses mains habilement sur ma nuque pour approfondir notre baiser et mordille ma lèvre inférieure.
-On ne vous dérange pas? beugle une voix masculine?
Je m'écarte précipitamment comme une enfant prise en flagrant délit avec un paquet de bonbons et instaure une distance convenable entre Liam et moi sous le regard mauvais d'un des personnels de nettoyage de l'aéroport.
-Vous êtes sur le passage, nous reproche l'homme en poussant qon chariot dans notre direction.
Ça n'a pas l'air d'intimider Liam, qui l'assassine du regard. Consciente que les mots de Liam peuvent être abrupts, j'attrape son bras pour l'entraîner un peu plus loin.
-Ce n'est pas parce qu'il passe une journée de merde, qu'il doit gâcher les retrouvailles des autres en nous faisant part de son aigreur, bougonne-t-il. Il avait largement la place de passer à côté!
Je ne peux retenir un rire face à son mécontentement.
-Ce n'est pas grave, et puis, tu as un tas de choses à me raconter! J'ai lu le dernier article que ton laboratoire à écrit à propos de vos avancées mais je suis sûre que je comprendrais encore mieux, si c'était toi qui m'en parlait. Tu sais que je pourrais t'écouter pendant des heures.
Il se tourne vers moi, ne pouvant dissimuler son étonnement.
-Tu lis nos articles ?
-Et bien... Il fallait bien que je m'assure que tu ne m'avais pas quitté pour rien, je lui confie en fuyant son regard.
Il lève les yeux au ciel en éclatant d'un rire franc.
-Je t'expliquerai tout ce dont tu veux savoir mais d'abord je connaître le sujet de thèse que tu as choisi. Il paraît que tu as trouvé un directeur de thèse. Pourquoi tu ne m'as pas demandé? J'aurais pu t'aider dans tes recherches et soumettre ton projet à quelques-uns de mes collègues.
Je secoue de la tête.
-Hors de question de me retrouver dans la même situation qu'il y a deux ans. Cette fois, je veux faire les choses bien, comme ça plus personne ne pourra se mettre en travers de nous.
Fin
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Le Professeur
RomanceLéonie et Liam couchent ensemble sur un coup de tête sans se douter une seule seconde qu'ils se recroiseraient. Alors imaginez leur surprise quand ils se retrouvent soudainement dans une relation prof-élève et que l'attirance charnelle qui les a sub...