Save me, baby

Chapitre 3 : Hongjoong

" J'espère que t'aimes te faire exploser la gueule " 

Je vois le visage de Seonghwa se tendre. De plus, en voyant le bulldozer qui l'attend, ce que j'ai dit prend tout son sens. Je le vois qui se retient de m'en coller une et monter sur le ring. Il retire son t-shirt pour se battre, et pour une fois, j'approuve ses actes. C'est peut-être un connard, mais il est canon. 

Le combat est lancé. Seonghwa est super concentré, son adversaire s'en prend plein la gueule. J'ai cru pourtant comprendre d'après la tête qu'a fait le brun en découvrant cet adversaire que ça craignait, mais j'ai dû me tromper. Je prête attention au combat au début, mais quand Wooyoung et les autres m'attirent pour aller au 1er rang, je perds le file.

 C'est sympa, les combats, OK. Mais ça va 2 minutes. Au bout du compte, c'est toujours deux abrutis qui se démontent mutuellement. Donc, je préfère déshabiller savamment du regard les deux fighters.

 Si l'autre est plus bâti, je trouve que Seonghwa a un petit plus. Il dégage quelque chose. Ça le rend plus attirant, envoûtant. Mes yeux s'attardent sur ses muscles qui roulent à chacun de ses mouvements, et son expression déterminée. Plusieurs fois, nos regards se sont croisés. Un frisson me parcourait l'échine à chaque fois. Ok, je le déteste, mais putain qu'est-ce qu'il est sexy, même les lèvres en sang. Yunho me coupe en pleine contemplation  : 

" Alors, t'aimes ce que tu vois ? 

- Ça va hein ! Tu t'es pas vu avec Mingi, rétorqué-je. 

- J'assume : mon hétérosexualité a été réduite à néant depuis que je l'ai rencontré. 

- La mienne n'a jamais existé, comme ça c'est réglé,  plaisanté-je en riant comme une baleine. " 

On éclate de rire comme des phoques pendant que Seonghwa déglingue un mec devant nous. Quand je relève la tête, Yunho me demande plus sérieusement : 

" Du coup tu matais vraiment ? 

- Pourquoi, ça serait surprenant ? 

- Bah, tu le portes vraiment pas dans ton cœur ce garçon. À chaque fois qu'on parle de lui, tu te braques et te plains qu'on a des mauvaises fréquentations, remarque le blond. 

- C'est vrai. Mais c'est pas parce que je ne l'aime pas que je suis obligé de me priver de ce plaisir pour les yeux. Parce qu'il a beau être désagréable, il est divin physiquement. Sérieux, même ses lèvres en sang j'ai envie de les bouffer, m'écrié-je.

- Calme tes pulsions, on parle de Park Seonghwa. 

- Non ! Ne me rappelle pas que c'est lui ! Laisse moi dans le déni. " 

On rit encore, mais nous nous stoppons quand la fin du combat est annoncé. D'après les commentaires que j'entends de tous les côtés, ce fut rude pour l'adversaire de Seonghwa. Certains ont même cru que Seonghwa allait le tuer. Honnêtement, j'aurais pas été surpris. 

Le brun descend du ring transpirant, avec quelques bleus sur le corps et sa pomme d'Adam se mouvant quand il déglutit : je suis forcé d'avouer que voir sa gueule me déplaît moins. Quand son regard s'accroche au mien, je détourne les yeux, gêné. Seonghwa s'avance jusqu'à mon oreille et me glisse : 

" Attention Hongjoong, tu baves..." 

Tout mon corps tressaillit quand il prononce mon prénom. Il rit. Il se fout ouvertement de ma gueule, ce con. À mon tour de renvoyer la balle... Je lui saisis les cheveux, colle ma bouche contre son oreille et sort : 

" En même temps comment te résister, Seonghwa... " 

Le boxeur sourit en essayant de masquer sa surprise. Je le relâche et m'en vais, un sourire satisfait sur les lèvres. Un point pour Hongjoong, zéro pour le connard de service. 

Pas peu fier de moi, je continue ma marche pour rejoindre un Wooyoung pas très sobre. 

" OoOoOoOh les gars j'ai une putain d'idée ! 

- BAHAHAH, balance, s'esclaffe Yeosang. 

- On doit tous dire un secret chacun son tour mais ça doit jamais sortir de cette station de métro ! 

- Mauvaise idée, interviens-je. En revanche j'en ai une superbe ! " 

Le bicolore est suspendu à mes lèvres, ce qui est un exploit puisque d'habitude cet honneur revient à San. Je termine : 

" On va tous rentrer à la maison et faire un gros dodo ! 

- Nan ! chouine Wooyoung

- Nan ! soutient San avec les autres. 

- Nan... dit Seonghwa en souriant comme un psychopathe. " 

Je. Vais. Le. Tuer. 

Je lui jette le regard le plus noir et obscur de tous les temps, pendant que Wooyoung continue alors son idée de génie : 

" Prêts ? 

- Oui ! répondent tous mes potes ivres. 

- Ah ça oui ! s'enthousiasme le sale traître à côté de moi. " 

Je continue de lui lancer des coups d'oeil énervés et irrités, mais ç'a l'air de l'amuser plus qu'autre chose. Mon meilleur ami commence : 

" Il y a quelqu'un ici qui m'a arraché mon hétérosexualité avant de l'écraser en miettes et que j'ai très envie d'embrasser. 

- Eh bien on se demande bien c'est qui ! lance Seonghwa. 

- J'ai appris il y a très peu de temps que les sentiments de mon crush sont réciproques, balbutie San. " 

Les deux tourtereaux terriblement niais se regardent, plus personne ne prend la parole. C'est Mingi, complètement pété et ne tenant plus debout, qui s'agace : 

" Bon embrassez vous merde ! C'est qu'on va pas rester 100 ans là dessus, je veux jouer moi aussi ! 

- Et moi aussi ! Et moi aussi ! Et moi aussi ! font écho les autres crétins. " 

Sur ce, le noiraud dévore la bouche de mon meilleur ami. Je ne décrirai même pas. Je suis traumatisé. 

Les gens bourrés devraient avoir l'interdiction de s'embrasser. 

D'ailleurs, je coupe cette action de toute urgence : 

" Les gars, on va rentrer, allez... S'il te plaît Mingi, pose cette serviette en papier, ce n'est pas fait pour être mangé... 

- BOUGEZ TOUS VOTRE CUL, ON A DIT ! hurle Seonghwa. " 

Cette fois-ci, ils sursautent tous et écoutent ce que je leur demande. Quand on sort de la station de métro, ils courent tous jusqu'à la voiture sans demande leur reste. Je me tourne vers Seonghwa et dit : 

" Merci, Seonghwa. 

- Attends, redis-le ? 

- Pourquoi ? Une fois suffit, ça m'a déjà arraché la gueule.

- J'aime bien quand tu dis mon prénom, souffle le brun. " 

Je rougis. Je le trouve terriblement chiant, mais quand il chuchote torse nu à mon oreille, j'avoue que sa présence se fait moins désagréable...

Je le regarde s'éloigner vers sa voiture, les yeux rieurs quand il croise son regard avec le mien avant de démarrer sa voiture. Il se moque. 

Mais quel connard !