AILY - Apolline Ivy. Lyam Youssef.

Chapitre 1

Apolline

Comme l'a dit un jour Mahamat Djiddi, « Les bonnes choses ne s'apprennent pas à l'école mais dans la vie de chaque jour ». C'est vrai ; les seules choses que j'ai apprises durant ma scolarité, c'est que toutes les amitiés ne sont pas éternelles, et encore, j'ai appris cela à mes dépends, non dans une salle de classe.

Aujourd'hui je me retrouve seule, déambulant dans un couloir de la faculté de biologie dans laquelle j'ai été admise: un choix pas réellement personnel... Toujours en est-il que c'est la rentrée et je ne suis pas forcément très à l'aise. Pour me rassurer, j'envoie un message à ma meilleure amie.

> Leya, je stresse !

< APOLLINE IVY RESSAISIS-TOI ! Ce ne sont pas des escargots sur pattes ayant des écrans à la place de cerveaux qui vont te déstabiliser ! Ne t'inquiètes pas, tu vas te faire des amies (mais ne m'oublies pas tout de même ;)

> Ah non ça jamais, promis ! Merci ma star <3

Je me dirige vers le centre de l'amphithéâtre pour m'y asseoir après avoir rangé mon téléphone le sourire aux lèvres. Alors que je sors un carnet de note ainsi que mon stylo, je sens quelqu'un s'approcher de moi. Je relève alors la tête vers une jolie rousse aux yeux d'un vert éclatant.

- Salut! Je peux m'asseoir ici? me demande-t-elle

- Absolument, je lui réponds en essayant le moins possible de paraître fausse.

- Je m'appelle Amy Dickers, c'est ma première année ici, et toi?

- Apolline. Apolline Ivy. Et c'est aussi ma première année.

- Super!

- Oh, le professeur arrive, s'exclame-t-elle avant de se taire.

Le cours commence par de la biologie animale, ce qui, je le remarque du coin de l'œil, ne manque pas de plaire à Amy. Difficile de rater son enthousiasme avec son sourire qui étire le coin de ses lèvres tandis qu'elle note avec frénésie tout ce que dit le prof. Personnellement je n'écoute qu'à moitié, occupée à penser à la surprise que j'organise pour Leya : aller la voir chez elle au Canada pour ses 19 ans.

Lorsque le cours se termine, je remarque que j'ai noté seulement quelques notions du cours, contrairement à Amy qui a une double page remplie d'annotations.

Je sens que cette année va être longue...

Elle aussi l'a remarqué apparemment, puisqu'elle me donne son compte Instagram pour pouvoir m'envoyer le cours.

- Ne t'inquiètes pas, ce n'était pas si compliqué !

- Mouais, je marmonne.

- Promis, me souris Amy, et si tu ne comprends pas, n'hésite pas à me demander!

- Merci, je lui réponds, un sourire à moitié sincère sur les lèvres.

Je la suis en direction de la salle où devrait se dérouler notre cours suivant, mais elle est fermée et les alentours sont déserts.

- Tu es sûre d'avoir bien lu le plan de cette fac? je lui demande.

- Bah il me semblait pourtant... attends je jette un œil à mon téléphone!

- Oups, me réponds Amy. Tu avais raison, c'était bien dans l'aile gauche! Ohlala mon sens de l'orientation laisse à désirer, dit-elle en secouant la tête.

Je lui souris.

- Ne t'inquiètes pas pour ça. Viens on a encore le temps d'arriver à l'heure.

***

Après ce léger incident de parcours, la journée se déroule pour le mieux, et aucun autre écart de ce type n'a lieu.

Mon père vient me chercher en voiture, et nous discutons tout le long du trajet.

Une fois arrivés, je descends de la voiture et me précipite à l'intérieur de la maison; un berger allemand de 5 mois, ma petite Sakura, me fait la fête. Je dépose un bisou sur sa truffe humide avant de caresser son poil soyeux. Je suis toujours autant reconnaissante à mon père de m'avoir permis de l'avoir à la maison, car ma mère n'aurait jamais voulu à elle seule.

Tandis que je monte dans ma chambre et qu'elle me suit, je retrouve dans ma poche l'Instagram d'Amy. Je décide donc de sortir mon portable avant d'ouvrir l'application. Je m'abonne directement à elle, avant de tomber sur une recommandation: @ly.ouss. Ce que je trouve étrange, c'est que ce compte ne comporte ni biographie, ni publications ou même stories. Cependant, je remarque qu'Emma est abonnée à lui. Peut-être son petit-ami? Il faudra que je songe à lui demander.

Malgré tout, je m'abonne, dans une action dépourvue de toute mon attention, sans savoir que cette action aura des conséquences plus tard.