Prologue

63 7 24
                                    

Je répète ce que j'ai dit dans le résumé : ce livre contient des scènes violentes pouvant choquer. Ne lisez pas si vous êtes sensibles. Merci.

Une nuit sombre, sans étoiles.

Une nuit noire, sans lumière.

La lumière de la pleine Lune ne parvient pas à percer les feuillages des arbres.

•°•°•✷•°•°•

Lucile marche sous les frondaisons des arbres. La nuit est fraîche, la jeune femme à enfilé un épais manteau de laine noire, des gants en cuir et elle a rabattu son capuchon sur sa tête.

Mais malgré tout, elle tremble. Ses pas craquent sur les feuilles, son souffle forme des petits nuages de vapeur dans l'air glacé.

Elle avance a grands pas, tout en regardant fébrilement de tous côtés. Elle se sent épiée.

Au bout de quelques minutes, Lucile s'arrête. Une rivière tumultueuse coupe son chemin. Les restes d'un pont, arraché par la crue violente dûe aux fortes pluies de la saison, pendent macabrement au dessus de l'eau.

La jeune femme se laisse tomber au sol. Tout est vain ! Si elle ne sort pas de cette maudite forêt avant minuit, son compte est bon.

Elle pense un instant à faire demi-tour mais se ravise. La Sorcière est sûrement à la sortie de la forêt, à guetter son retour pour lui trancher la gorge.

Lucile se redresse péniblement et entreprend de longer la rivière pour trouver un autre pont. Un clocher lointain sonne les trois quart de l'heure.

Plus que 15 minutes avant ma mort, pense lugubrement la jeune femme.

L'obscurité se resserre sur les arbres. Bientôt, Lucile ne voit même plus ses pieds. Elle ne trouvera pas de pont, elle le sait.

Son courage l'abandonne. Elle va mourir, c'est certain, désormais. Mais elle ne se laissera pas faire.

Une branche tordue attire son attention. C'est un bois solide et résistant. Le canif de la jeune femme taille le bois avec vigueur.

Cinq minutes plus tard, son arme est prête.

Il était temps : des yeux jaunes brillent dans l'ombre.

Les mains de Lucile tremblent, elle serre son bâton de toute la force de son désespoir.

La bête qui se précipite vers elle, toutes griffes dehors, s'avère être un énorme loup. Ses 120 kilos percutent la jeune femme, brisant son bâton comme s'il s'agissait une vulgaire brindille.

Lucile se retrouve écrasée par le poids de la bête. Celle-ci se redresse et entreprend de déchirer les vêtements de la jeune femme. Elle se protège de ses bras, le loup lui entaille les chairs.

En quelques secondes, Lucile est nue, recroquevillée sur le tas de ses vêtements en loque.

Le loup lui tombe dessus, la pénètre violemment. En même temps ses crocs s'enfoncent dans la gorge de la jeune femme, ses griffes se plantent dans ses bras, labourent sa poitrine.

La douleur est immense, le loup éjacule sauvagement dans ses entrailles. Elle voudrait hurler, elle ne peut pas.

Quand enfin, il se retire et s'enfuit dans la forêt, Lucile reste tremblante sur le sol.

Du sang souille le sol. Le sang qui coule de ses entrailles, le sang qui recouvre son corps, le sang de son âme.

Le loup l'a réduit en esclavage, elle porte en elle le rejeton de la bête, un enfant-loup, un enfant qui ruinera sa vie.

Laissant ses vêtements au sol, la jeune femme plonge dans la rivière. Le sang qui teinte l'eau de rouge met longtemps avant de se tarir.

Bien plus tard, Lucile retournera au château. Elle ne dira rien, prétendra que tout s'est bien passé. Mais au fond d'elle, la Marque du Loup reste gravée à jamais.

La Fille du LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant