Maxime
31 Juillet 2024
02:46Mon téléphone vibre sous mon oreiller me sortant des bras de Morphée. Je peine à décrocher en voyant le contact de Sid sur mon téléphone.
« Qu'est-ce que tu m'appelles à trois heure du matin ? »
« Tu fais quoi là? Tu veux bien venir sur la plage? à P4? »
« Mais pourquoi faire ? »
« Viens juste. »
Puis il raccroche.
Mes paupières sont affreusement lourdes, mais je me force à retirer le drap qui me couvrait et à m'extirper de mes rêveries. Une fois debout je prends les premiers vêtements que je trouve éparpillé sur le sol et m'habille rapidement avant de me diriger vers la plage.
Lorsque je vois enfin le sable, l'océan et la mini tour du P4, peu éclairé par les lumières artificielles de la ville, je ne réfléchis pas et marche sur le sable, j'aperçois la silhouette de Sid qui fait les cent pas, il marche sans s'arrêter, créant un cercle sur le sable.
« Sid? » Je demande.
Il relève la tête vers moi, ses yeux brillent et je ne saurais dire si c'était les lumières de la ville qui donnait cette impression ou si de vilaines larmes menaçaient d'inonder son visage.
« Tu es venu! »S'exclame t'il en sautillant vers moi.
Il affiche un large sourire qui semble comme artificiel, comme si il se forçait trop à sourire pour que ce soit vrai.
Il court et se jette dans mes bras, me faisant tomber sur le sable, il était sur moi et m'embrassait le visage comme si ça faisait des jours que l'on ne s'était pas vu.
« Sid... Je t'ai vu il y a à peine quelques heures et tout semblait ok, qu'est-ce qu'il se passe? » Je demande, la voix qui déraille légèrement à cause de l'angoisse qui commençait à monter face à l'étrange comportement de Sid.
« Rien » Il dit en s'arrêtant d'embrasser mon visage, il s'assoit à côté de moi tout en me fixant intensément. « Fuyons Max, pars avec moi, cassons nous d'ici. »
« Tu n'es pas sérieux... Il est tard Sid, t'es simplement crevé. Ça te fait dire des conneries. » Je dis en tentant de me lever.
Il me retient, m'attrapant la main afin que je reste où j'étais. En me tournant vers lui je me rends compte du sérieux de sa proposition, de à quelle point il a l'air de vouloir partir avec moi. Et pourtant, en me noyant dans son regard, j'ai l'impression qu'il est simplement bourré, que l'alcool dicte ces faits et gestes, car à ce moment précis j'ai l'impression qu'il perd la tête d'ivresse.
« Est-ce que tu as bu? »J'ose demander.
« Non! »Hurle t-il.
Il se lève et fait plusieurs pas, je le rattrape rapidement et lui fait face. son visage est à quelque centimètres de moi, mais contrairement à hier ce n'est pas la même tension qui nous anime.
Sa mâchoire se crispe et ses phalanges blanchissent, il est en colère, tout son corps me hurle qu'il risque d'exploser.
« Pourquoi tu penses que j'ai bu? Pourquoi tu penses que je ne peux simplement pas vouloir être avec toi?! »Hurle t-il.
Je ne réponds rien, je suis paralysé de peur, ses cris me font vaguement penser à ceux de mon père et soudainement j'ai l'impression de n'absolument pas connaître Sid, et que la personne qui se trouve face à moi n'est qu'un simple inconnu.
« Pourquoi t'es aussi con que les autres ? pourquoi tu me regardes comme si j'étais fou putain?! »
Alors que je m'attendais à ressentir une nouvelle fois la foudre de sa colère, je suis surpris de sentir son visage s'écraser contre mon torse. Je le sens vibrer sur moi, non par sa joie habituel, mais cette fois-ci d'une tristesse aussi profonde qu'un trou noir.
Les sentiments sont si difficiles à accepter que par moment on se retrouve à devoir faire semblant, à jouer un rôle éphémère afin d'éviter la confrontation avec cette chose qui nous grignote à petit feu. C'était le cas de Sid. Certainement que pour lui, jouer un homme heureux était beaucoup plus simple qu'accepter d'aller mal.
« Je suis désolé, je suis terriblement désolé. Je n'arrive plus... »Dit-il en tremblant sur moi.
Je l'encercle de mes bras et lui caresse tendrement les cheveux. Cet instant n'a rien avoir avec ce qui s'est passé avant, car ici, il n'y a plus une once de colère. Non, nous avons simplement à travers la violence brisé la carapace de l'un et de l'autre, et à présent nos âmes se parlent silencieusement, comprenant la souffrance de l'autre.
Cette scène qui est entrain d'être peinte, d'être immortalisé par ces lieux et nous-même est à notre effigie. Nos deux visages meurtries par nos peines, face à nous-même et face au monde. Son corps contre le mien. Nos âmes suppliant dans un silence de mort la présence et l'aide de l'autre sans que les mots puissent sortir de notre bouche. Tout ça, c'est nous. Notre amour, notre tristesse, notre haine, notre déception et notre passion. Si un artiste venait à peindre sur nous, le nom de son tableau serait certainement:
"Deux corps, une âme"
Car la vie nous a tant prit, car nous n'arrivons pas à être nous-même, car nos âmes sont tourmentées et sont tellement brisées qu'à présent elles ne sont plus qu'une moitié.
Mais ensembles, nos blessures se complètent et elles ne forment plus qu'une âme, ensembles on est entier. Alors durant le long instant où nos corps sont collés, je me répète:
Deux corps, une âme
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Une flamme. [MaximexDjilsi]
FanfictionAssis sur la plage, les idées noir qui s'éclaircisse en voyant ton image, je n'ai qu'une envie: fuir avec toi. « Tu as été l'étincelle qui a su rallumer la flamme en moi. » [Maxime x Sidjil ]