Chap 9 : Amalgame

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Ma tête...

Je pose mes mains sur mon crâne et me redresse de la surface sur laquelle j'étais avachie.
Une petite plainte s'échappe de mes lèvres une fois, totalement assise.
C'est comme si je recevais des coups de marteau sur la tête, comme si on toquait dans mon crâne pour l'ouvrir.

Qu'est-ce que c'est que ça...?

Les effets du somnifère idiote.

Plus jamais

Deux mots, juste ces deux petits mots m'ont fait oublier la douleur pour laisser place à une colère qui me laisse un goût amer dans le fond de la gorge.

C'est le goût de la honte, de l'humiliation, de la défaite. Cette sensation d'être tombée de dix étages, c'est exactement ça.

Je ne connaissais même pas son nom, je ne l'avais jamais vu, jamais entendu sa voix, jamais senti son parfum enivrant, jamais frissonner à son toucher, je n'avais encore jamais été autant réduit face à une personne, face à un homme.

Bien-sûr que si, Smith t'as mise plus bas que terre !

La vengeance.

Laquelle ? Il a eu ce qu'il voulait. Il l'a humilié. Il a tout gagné.

Non, il a tout perdu.

Je fais ronronner le moteur en sentant une larme quitter mon œil gauche. Une seule goutte. C'était toujours comme ça depuis lui. Pas pour Smith mais, pour lui. A chaque fois que j'y repensais, à chaque fois que les flammes se remettent à danser devant mes yeux, que les arbres se remettent à tourner autour de moi pour me narguer, à chaque fois que je revie cette scène, c'est toujours une seule goutte qui s'échappe. Toujours de mon œil gauche, jamais du droit.

Je souffle de soulagement lorsque le véhicule se remet en mouvement. Le choc l'a endommagé, pas détruit.
Je quittais cet endroit, je dégageais ma voiture de devant cet arbre avec lequel elle était entrée en collision.

Oui, c'est ce qu'il a fait, ce sauvage. C'est ce qu'ils ont osé me faire. Ils m'ont ramené exactement là où ils m'avaient trouvé.
Lui aussi, n'est pas si différent. Il m'a humilié avant de me jeter.

Comme Smith.

Je passe mon pouce sous mon oeil pour essuyer la larme qui s'était échappée pendant que mon autre main, s'occupe du volant.

Lui au moins, il n'a pas essayé de te forcer à enlever ta cagoule. Pas comme Smith.

Tais-toi s'il-te-plaît...

A quoi d'autre tu t'attendais en étant aussi idiote ?

J'appuie mon pied sur l'accélérateur et la vitesse double considérablement.

Tu es trop faible pour ce milieu.

J'accélère encore plus pour oublier. Je veux oublier cette voix qui me dénigre, je ne veux plus l'entendre. Elle ne veut pas partir alors j'utilise l'adrénaline pour m'occuper l'esprit. Je mets ma vie entre les mains de ce véhicule pour la hotter de ses griffes à elle.

Mais, malgré cela, elle n'arrête pas. Elle continue de me narguer, de me rabaisser. Si elle persiste, je ferais un accident car, je suis incapable de contrôler mon corps et mes reflex, quand elle prend le contrôle. Et cette fois, je ne survivrais pas.

Une mélodie se fait entendre dans l'habitacle silencieux. Elle provient de mon téléphone. Ce matin, je l'avais mis sous vibreur et là, il est en train de sonner. Et je n'avais pas touché à cette fonction. Donc, j'avais raison, ils ont fouillé dans mon portable.

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