11. Effets indésirables

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« Still tryna turn the time back, letting go is hard »

Wishes – Carter Ryan


J'ai réussi à parler de Lucy.

En dehors de mon meilleur ami, très peu de gens connaissent son existence. Elle est une partie de moi que je gardais précieusement. Peut-être un mécanisme de défense qui me permet de ne pas affronter la réalité de la chose. De la protéger encore un peu.

L'avoir dit à Charlotte m'a paru naturel. De toute façon, elle aurait bien fini par savoir que je cachais une autre sœur à force de traîner avec Rachel ou bien même avec la maladresse de Drew. Mais ça m'a soulagé de le faire. Du peu que je connais Charlotte, elle a ce quelque chose qui, malgré tout, apporte un peu de lumière dans mes ténèbres.

Elle est le soleil tandis que je suis la pluie.

Son étreinte m'a clairement surprise mais bordel... elle a libéré tellement d'endorphines que j'ai l'impression d'avoir consommé de l'héroïne : une boule de chaleur s'est diffusé dans tout mon corps, m'a apaisé et détendu. Mais comme toute drogue, je sais que les effets les plus indésirables allaient bientôt m'éclater en pleine face.

Je reste longtemps devant sa maison. Bien après qu'elle m'a adressé un dernier signe de main avant de refermer la porte. Je ne repars que lorsque je reçois un message de sa part :

Colibri :

Ma fenêtre donne sur la rue, je vois encore ta voiture. Arrête de me stalker ;)

Je ricane avant de redémarrer, réalisant que je ressemble plus à un voyeur qu'à quelqu'un qui vient de raccompagner sa camarade chez elle.

J'évite toujours l'itinéraire le plus court pour rentrer chez moi. L'histoire de la crème liquide pour ma mère n'était qu'un putain de prétexte pour ne pas prendre cette route en particulier et je sais que Charlotte a remarqué la façon dont mes muscles se sont tendus alors que j'ignorais le GPS. Je n'ai pas osé lui dire que j'évite cet endroit depuis trois ans car c'est là que tout a basculé.

Je remarque ma jumelle, en pyjama devant la maison et me gare précipitamment dans l'allée. Rachel est assise sur le banc du porche, en larmes. Je me dépêche de sortir mon fauteuil et la rejoins, inquiet.

Les effets indésirables.

J'ai à peine le temps d'arriver devant elle que Rachel se jette sur moi et m'enlace. Ses sanglots, entrecoupés par ses appels d'air me déchirent le cœur.

— Je suis là, Rachel. Doucement, respire.

Je la serre davantage contre moi, ses larmes inondant alors mon t-shirt. J'attends qu'elle se calme, caressant son dos pour la réconforter.

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