« Went home and tried to stalk you on the internet »
Paper Rings – Taylor Swift
26 à 25.
C'est le score avec lequel nous avons gagné notre match contre San Francisco. L'euphorie coule dans les veines de tous mes coéquipiers et de notre coach. Pourtant, c'était vraiment mal parti au début. Nos adversaires sont de vrais monstres sur roues, on a bien cru qu'on ne sortirait pas vivants du premier quart-temps.
Dans les vestiaires de l'ennemi puis dans le bus qui nous ramène à UCLA, nous hurlons comme des animaux, fiers de cette première victoire. Même si ce n'est qu'un premier match, amical qui plus est, il nous met clairement en confiance pour la suite du championnat universitaire. Si nous restons rigoureux comme sur les deux derniers quart-temps, on peut aisément le remporter. Le coach Minnick nous a même dit qu'il avait repéré des recruteurs dans les gradins qui venaient se faire un premier avis. J'espère que certains de mes coéquipiers leur auront fait bonne impression en ce début d'année.
Il est près de dix-huit heures trente quand j'arrive à la maison. Je voulais aller voir Lucy pour lui raconter mais il est trop tard. Tant pis, j'irais la voir demain. Promis, Lucy, je t'abandonne pas.
À peine ai-je claqué la porte que ma jumelle dévale les escaliers et me saute dessus. Vu son air enthousiaste, j'imagine que les sélections se sont bien déroulées.
— Tu devineras jamais qui j'ai rencontré aujourd'hui !
— Non, mais dit toujours.
— Charlotte Miller ! elle s'exclame.
L'enthousiasme dans sa voix me provoque une perforation du tympan. Cependant, je ne vois pas en quoi c'est quelque chose d'exceptionnel. Je vois cette Charlotte partout : à l'université, chez le kiné – qui se trouve être son oncle – et maintenant dans l'air de ma maison ! À croire que c'est fait exprès pour me rendre chèvre. L'enthousiasme de Rachel s'évanouit doucement quand elle remarque mon indifférence.
— Et ? je l'interroge.
— Oh Ez' tu déconnes ! Charlotte Miller. C'est la fille de mon idole, Abigail Miller. L'une des meilleures gymnastes de tous les temps ! dit-elle en se relevant de mes genoux.
Je la dévisage toujours avec un certain dédain. Rachel voue visiblement un culte à des gymnastes, ce qui m'effraie un peu. Ses poings sur les hanches, elle me juge du regard et cherche combien je suis en train de la décevoir en ne connaissant rien à la gymnastique. Pour ma défense, elle est complètement tarée à connaître autant de choses sur ses gymnastes préférés.
— Bref, je l'adore ! Elle est géniale, drôle, super sympa et en plus elle t'aime pas. C'est ma nouvelle meilleure amie !
— Tu m'en vois ravi...
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Daylight
Roman d'amour"Tout ce que je voulais, c'était être l'égale de ma mère" Charlotte n'a qu'une ambition : devenir une grande gymnaste. Comme sa mère. Alors quand l'occasion se présente, elle n'hésite pas une seule seconde. Pourtant elle n'imagine pas le nombre d'ob...